[Dossier] Attentat de Nice : Les médias entre indécence et propagande

[Dossier] Attentat de Nice : Les médias entre indécence et propagande
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Source : Ojim.fr – L’attaque de Nice n’aura pas échappé à la règle. Comme après chaque attentat, les chaînes d’information en continu et les autres médias ont reproduit un schéma désormais habituel : on commence par rater la couverture de l’événement, on continue en passant à côté des conclusions à tirer, puis on termine en beauté par la désignation du coupable idéal.

Ne retenant aucune leçon du passé, alors que dans la France de 2016, les attentats sont devenus une occasion fréquente de redorer ses statistiques d’audience, nos médias continuent à s’enfermer dans une idéologie coupée du réel qu’ils sont censés couvrir…

Phase 1 : rater son direct

S’il y a bien une chose que la plupart des téléspectateurs retiendront de cette triste nuit du 14 juillet, c’est que l’épisode « attentat terroriste » a commencé par un beau feu d’artifice. Bien que cela soit assez paradoxal, c’est en effet sous la forme de simples bandeaux diffusés sous les images du feu d’artifice de Paris que les téléspectateurs de BFMTV et i>Télé ont appris la nouvelle. L’information en continu nous a ainsi offert, le temps de longues minutes, cette scène surréaliste où l’on annonce un attentat et des morts dans un décor de fête avec Björk en fond sonore. Un décalage qui a indigné de nombreux internautes alors que l’ampleur de l’attaque était déjà largement connue sur les réseaux sociaux.

Vers 1 heure du matin, lorsque les chaînes d’information en continu ont pu appeler leurs « experts » en terrorisme et que TF1 est passé en mode direct (retransmission de sa filiale LCI), les choses sérieuses ont commencé. Dans la panique, de nombreux médias ne se sont pas gênés pour diffuser des photos trash montrant des corps. Sans aucun doute la chaîne la plus engagée dans cette voie lors de cette soirée, France 2 est allée jusqu’à interviewer un témoin… juste à côté du cadavre de son épouse fauchée par le camion.

Dans un communiqué, la chaîne publique s’est bien vite excusée de cette bourde. Pour le groupe, ces images brutales « n’ont pas été vérifiées selon les usages ». France 2 reconnaît « une erreur de jugement » et jure que « la diffusion de ce type d’images ne correspond pas à la conception de l’information des journalistes des équipes et de l’entreprise ». De son côté, Slate.fr s’interroge sur le caractère peu déontologique consistant à interroger des personnes en état de choc. Dans ce genre de situation, c’est en effet « au journaliste de décider de ne pas faire cette interview ».

Aussi, France 2 a été critiquée pour s’être lancée, avec TF1/LCI, dans une course à qui diffusera le plus, et le mieux, l’image du camion blanc en train de rouler sur la promenade des Anglais. Comble de l’info-spectacle, France 2 s’est vanté de diffuser la vidéo « au ralenti », histoire que les téléspectateurs puissent bien voir les détails… Une vidéo dont la chaîne elle-même ignore par ailleurs la source. « Alors que les comptes des forces publiques comme Place Beauvau nous enjoignaient, à nous internautes, de cesser de diffuser des images du massacre, France 2 contrevenait à toutes ces demandes », déplore Slate.fr.

Concernant LCI, la chaîne du groupe TF1 a carrément diffusé des rumeurs sans aucune vérification ni même précision. Sur les réseaux sociaux, après le drame, des rumeurs de prise d’otage dans un restaurant ont commencé à circuler. Alors que BFM TV et I-Télé se sont bien gardées d’en faire état, faute de sources suffisantes, LCI l’a mentionné en direct sans jamais précisé qu’il s’agissait d’une rumeur totalement infondée. Dans cette soirée, « la palme de l’horreur revient à France 2. La palme de la rumeur à LCI/TF1 », conclut Slate. Enfin, pour dire un mot de BFM TV, on peut mentionner cette publication indécente partagée sur les réseaux sociaux. On peut y lire : « Oui je suis au courant, je regarde BFM TV. » Une manière assez odieuse de faire sa promotion sur des corps encore chauds…

Suite à ces nombreux débordements, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a rappelé les chaînes à l’ordre, les invitant à « la prudence et la retenue, protectrices de la dignité humaine et de la douleur des personnes ».

Phase 2 : couvrir le coupable

Une fois le stade de la couverture en direct passé est venu le moment des analyses à chaud. Tout d’abord, les médias ont excessivement tardé à parler d’acte « terroriste ». Alors que la date était ô combien symbolique et que le mode opératoire ne laissait que peu de doutes, il aura fallu attendre un long moment avant que la piste islamiste, qui sautait aux yeux, soit à peine prononcée du bout des lèvres. Illustration parfaite, jusqu’au grotesque, de cette prudence inhabituelle en d’autres circonstances : le jusqu’au-boutisme d’Alain Marschall. Sur BFM TV, le journaliste a osé déclarer, sans crainte du ridicule : « J’ai l’impression qu’on a plutôt affaire à un déséquilibré, (…) un type qui était ultra-mal dans sa peau. » Et celui-ci d’ajouter, très sérieusement : « Je ne vois pas Daech là-dedans, très franchement. » 10 minutes plus tard, sa propre chaîne annonçait la revendication de l’État islamique. La vidéo vaut le détour :

Autre exemple : ce journaliste d’Europe 1 qui, face à Florian Philippot, a catégoriquement refusé de « faire le lien » entre l’attaque et l’islamisme.

Comme toujours, les journalistes ont rapidement été rattrapés par les faits, implacables. Face à cette impasse, il fallait bien trouver une échappatoire pour continuer à nier sans trop se ridiculiser. Dès lors, il a été question d’insister sur le profil de certaines victimes d’origine arabe. Évidemment, un tueur arabe ne tuerait pas des coreligionnaires ! La preuve, c’est « Fatima » qui est « tombée la première », nous dit Nice-Matin (repris par Le Parisien, le Huffington Post, Closer, L’Express…). Cette mère marocaine de 7 enfants était « forte, debout », et surtout, elle « pratiquait le vrai islam ». Après une soupe émotionnelle de plusieurs lignes, Nice-Matin nous parle d’une autre soupe : celle servie par la Fédération des musulmans du Sud aux sans-abris…

De leur côté, France 3 et FranceTVinfo insistent également sur Fatima, « première victime du tueur ». De façon subliminale, il est question de montrer que les premières victimes du terrorisme ne sont pas les Français mais les musulmans eux-mêmes. Ce qui peut être vrai à l’international finit, concernant la France, par tourner à la propagande grossière.

En première ligne, et de loin, dans ce travail consistant à supprimer tout lien entre l’attentat et l’islam, Libération n’a pas lésiné sur les moyens. Dans une tribune publiée sur leur site, un intellectuel « maroco-néerlandais » estime que c’est « cette médiocrité du Mal qu’il faut analyser au lieu de crier au calife comme on crie au loup ». Pour lui, « l’islam n’est qu’un prétexte » et il est ainsi « inutile de se focaliser sur la question religieuse ». Il est vrai que les actes de terrorisme de masse concernent aussi souvent des musulmans que des catholiques criant « Doux Jésus », crucifix à la main…

Servilement alignés sur les déclarations du gouvernement, les médias se sont ainsi évertués, durant plusieurs jours, à protéger l’islam, innocent par nature. Inlassablement, ces derniers ont répété que le tunisien auteur de l’attentat de Nice mangeait du porc, ne faisait pas le ramadan, buvait, se droguait… il n’était pas un pratiquant parfait, donc l’islam est hors de cause. Pour Jean-Patrick Grumberg, sur Dreuz.info, « même si son mode de vie éloigne Bouhlel de l’islamiste typique, cela ne contredit absolument pas que l’efficacité de l’État islamique est de faire commettre des attentats par des groupes ou des individus avec lesquels il n’a jamais été en contact, et n’a donc jamais participé à l’organisation des attentats, ni logistiquement, ni financièrement, ni tactiquement ».

Mais l’évidence est trop difficile à accepter, et on préférera dès lors parler de « déséquilibré » ayant vécu un divorce difficile. Rien de terroriste là-dedans. D’ailleurs, le 20 avril 2016, France Télévisions ne nous avait-il pas avertis sur le profil-type du terroriste ? Pour le groupe public, un terroriste est un homme portant un béret appelant à « libérer le cassoulet ».

Attention, travail journalistique sérieux :

Phase 3 : bien choisir son bouc-émissaire

Mais alors, si le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam, qui est le vrai coupable ? L’extrême-droite, bien-sûr ! Grâce à ses « envoyés spéciaux » à Nice, Libération a pu interroger la communauté musulmane qui « redoute les effets pervers du 14 juillet » dans cette ville qui compte de nombreux « groupes identitaires ». Aujourd’hui, ces braves gens dont la religion n’a rien à voir avec les précédents attentats craignent d’être « montrés du doigt ». Pour les musulmans, « ça va être un handicap de plus pour trouver du travail », confie un témoin interrogé.

Pire : il n’y a « pas si longtemps », une copine de la mère du tueur s’est faite « agresser » par un groupe de jeunes dans le tramway. Elle transportait un gâteau d’anniversaire et « ils lui ont demandé si c’était une bombe et ont mis le gâteau en bouillie ». Tout s’explique ! Pour L’Humanité, même son de cloche : « l’attentat de Nice, la nationalité présumée du tueur, la situation politique, niçoise et nationale, fournissent à la droite extrême un prétexte à préciser ses propositions, amalgamant immigration, terrorisme et identité. » Et le quotidien communiste de dénoncer « la récupération politique de l’attentat de Nice par l’extrême droite » et Marine Le Pen. Ses torts ? Proposer des mesures pour lutter contre le terrorisme et l’islam radical. Quel toupet ! On pensait que seules les bougies et les fleurs étaient efficaces pour faire reculer Daech.

Toujours dans Libération, Jean-Yves Camus craint « une réplique de l’ultradroite » plus que l’organisation de nouveaux attentats. Quid des victimes de l’islam radical, dont la liste s’allonge toujours plus au fil des mois ? Elles sont apparemment déjà oubliées. Désormais, tous les projecteurs de la presse bien-pensante sont tournés vers la « communauté musulmane », première victime de ce drame, et vers la méchante « extrême-droite » qui n’a pourtant tué personne… Et le politologue de citer l’exemple d’interpellations récentes de « skinhead néonazis » à Marseille, qui présentent « une certaine dangerosité, notamment en matière d’atteinte aux biens et aux personnes »… Définitivement, l’extrême-droite est LE défi à venir pour « les groupes de renseignement ». Les terroristes, les vrais, peuvent continuer leurs petites affaires tranquillement.

Le plus urgent, pour nos médias, c’est cette « parole raciste qui se libère » (Le Parisien). Face au carnage du 14 juillet, de nombreux niçois expriment leur ras-le-bol par des mots très durs à l’encontre de l’immigration de masse imposée à la France depuis des décennies. Pour Le Parisien, comme pour d’autres, cela ne peut être que l’expression d’un racisme latent, maladif. Heureusement, le quotidien a trouvé « Sylvie » pour venir conclure son article sur une note d’espoir : « Ce que je retiens, moi, c’est que des innocents regardaient le ciel pendant le feu d’artifice et qu’ensuite ils sont montés au ciel à cause d’un humain pire qu’une bête. »

À n’en pas douter, nos médias ont, depuis le 7 janvier 2015 et le massacre de Charlie Hebdo, mis en place une mécanique aujourd’hui bien rodée. L’indécence d’abord, course à l’audience oblige, la manipulation ensuite, pour terminer avec la propagande pure et simple. Une mécanique aussi malhonnête que coupée du réel qui, si le train des événements continue ainsi sa route, ne fonctionnera plus pour très longtemps.

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Brexit : Bruno Donnet dénonce le « prosélytisme journalistique »

Brexit : Bruno Donnet dénonce le « prosélytisme journalistique »
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Source : Ojim.fr – Dans sa chronique du 27 juin 2016 sur France Inter, Bruno Donnet est revenu sur le traitement médiatique du Brexit par les médias français, un traitement qu’il juge totalement partial.

Après le référendum britannique pour la sortie de l’Union Européenne, remporté par le camp du « Leave », l’élite médiatique s’est réveillée avec une sérieuse gueule de bois. Lui même pro-européen, Bruno Donnet n’a pour autant pas pu passer à côté d’un constat évident : le prosélytisme régnait. En regardant les JT de la mi-journée de TF1, France 2 et France 3, l’éditorialiste a révélé un traitement particulièrement déséquilibré.

Sur toutes les chaînes, un vocabulaire catastrophiste, des témoignages d’Anglais médusés, assommés. Bien-sûr, quelques Anglais heureux de ce résultat ont eu la parole, mais de façon tout à fait minoritaire. En résumé, les rédactions ont, ce jour-là, voulu traduire leur propre effarement en optant pour un angle dramatique.

Pour Bruno Donnet, appartenant à la fois au milieu journalistique comme au camp des européistes, cet épisode montre que « contrairement à ceux qui les écoutent, à la population qui est extrêmement partagée sur la question européenne (…), ceux qui fabriquent l’information, les journalistes, sont très majoritairement pro-européens. Ce faisant, ils sont esclaves de leurs émotions et c’est ainsi qu’ils véhiculent, à grandes longueurs d’antenne, un discours qui est de plus en plus éloigné de ce que pense au moins la moitié, peut-être plus, de ceux qui les écoutent. »

Et l’éditorialiste de conclure en jugeant que cela « pose le problème de la représentativité de ceux qui transmettent à un auditoire auquel ils ressemblent de moins en moins ».

Vidéo

Voir aussi

Notre dossier sur les réactions médiatiques au Brexit.

Michel Field futur directeur de France 5

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Selon l’AFP qui confirme une information de Télé 7 jours, Michel Field (voir portrait) s’apprêterait à diriger France 5 et aurait été directement choisi par la nouvelle PDG de France Télévisions, Delphine Ernotte.

Mais Mme Ernotte se refuse pour le moment de confirmer cette nomination qui, quoi qu’il en soit, ne sera pas annoncée avant le 22 août prochain, date de la prise de fonction de la nouvelle présidente.

À 60 ans, Michel Field est actuellement animateur sur LCI (« le 5 à 7 ») TF1 (« Au field de la nuit ») et Europe 1 (« Médiapolis » avec Olivier Duhamel) Il est surtout connu pour son émission « Le Cercle de minuit » diffusée sur France 2 dans les années 1990. Ex-Trotskiste révolutionnaire et enragé, il est montré faisant la promotion de Casino et de Lagardère dans l’excellent documentaire de Balbastre et Kergoat, Les nouveaux chiens de garde, dont il est l’une des vedettes. Il est désormais en passe de devenir ce qu’il haïssait le plus dans sa jeunesse : un patron.

À la tête de France 5, il aura pour tâche de poursuivre la progression de cette petite chaîne publique, et de faire en sorte qu’elle demeure « la chaîne du savoir, de la connaissance et de l’éducation ».

Voir notre portrait de Michel Field

Crédit photo : DR

Affaire Vincent Lambert : le CSA met en garde quatre chaînes

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Saisi après la diffusion d’une vidéo de Vincent Lambert sur certaines chaînes de télévision, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a mis en garde quatre d’entre elles, qui n’avaient pas pris soin de flouter son visage : BFMTV, LCI, M6 et TF1.

« La diffusion de ces images de M. Vincent Lambert sans consentement préalable et sans floutage constitu(e) une atteinte à l’intimité de sa vie privée et à son image », ont écrit les Sages dans un communiqué.

Concernant les quatre autres chaînes ayant diffusé la vidéo en floutant toutefois le visage de Vincent Lambert, France 2, France 3, Canal+ et i>Télé, le Conseil s’est contenté d’une lettre pour rappeler « que la diffusion de telles images sans consentement préalable était de nature à porter atteinte à l’intimité de la vie privée ».

Le CSA avait été saisi le 10 juin dernier après la diffusion sur ces chaînes de cette vidéo, filmée par les proches de Vincent Lambert quelques jours après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme validant l’arrêt des « soins » de ce grand handicapé. La vidéo, qui en a troublé plus d’un, le montrait sur son lit d’hôpital, semblant interagir avec son entourage.

Dossier : le JT de 20h de TF1 en juillet, un journal certifié sans vague…

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Entre Plage et football, conflit israélo-palestinien et crashs aériens, le JT de Tf1 a donné en juillet l’impression de coller à l’actualité, livrant beaucoup de détails descriptifs et redondants mais très peu d’analyse. De nombreux sujets, et pas des moindres, ont pourtant tout simplement été passé sous silence. Ils dressent en négatif l’arrière plan idéologique d’un JT prétendument neutre que l’Ojim a décrypté pour vous.

S’il y a bien une chose que l’on aura appris pendant le mois de juillet en regardant le journal de TF1, c’est que l’équipe de France de football s’est réconciliée avec ses supporters. Le reste de l’actualité peut bien être relégué au second plan ou passé sous silence. L’essentiel est dit.

Finis les « caïds immatures », comme les avait surnommés Roselyne Bachelot, et qui avaient choqué la France entière depuis l’Afrique du Sud.

Du 1er au 3 juillet, les Bleus portent toutes les qualités et tous les espoirs d’un pays qui ne semble plus en avoir beaucoup : 18 minutes leur sont accordé en trois jours, soit presque un quart du temps d’antenne.

À la veille du match contre l’Allemagne qui signera la fin de l’aventure, « les enfants terribles sont devenus des gendres idéaux », précise le reporter au terme de quelques minutes consacrées à la métamorphose des joueurs qui ont abandonné leurs écouteurs pour aller discuter avec les supporters…

Mais l’essentiel semble résider ailleurs : ils sont enfin « fiers d’être Français, de porter ce maillot et c’est là le plus important » : c’est du moins ce que martèle Didier Deschamps en conférence de presse le 3 juillet, extrait que TF1 choisit même de repasser le lendemain.

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Paru sur Boulevard Voltaire : Entretien avec Claude Chollet – Une analyse critique ne dévalorise pas les médias, elle les aiguillonne !

Paru sur Boulevard Voltaire : Entretien avec Claude Chollet - Une analyse critique ne dévalorise pas les médias, elle les aiguillonne !
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Entretien réalisé par Charlotte d’Ornellas – Après avoir étudié les sciences politiques et travaillé pendant trente ans dans l’industrie pharmaceutique, Claude Chollet a créé en 2012 l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique (OJIM) dont il est actuellement le président. Retour sur un succès.Source : bvoltaire.fr

Pourquoi avoir créé l’OJIM ?

Les médias influencent le pouvoir parlementaire, sanctionnent les actions de l’exécutif, peuvent juger les juges au travers de leurs articles.

Burke parlait de « quatrième pouvoir », c’est aujourd’hui le premier et, comme la langue d’Ésope, il peut charrier le meilleur comme le pire !

L’appauvrissement des moyens, la montée de la précarisation, un certain conformisme idéologique favorisent un « journalisme de copie » où on réécrit la dépêche AFP, parfois biaisée, sans la vérifier. L’analyse et la critique sont donc une nécessité démocratique.

Mais comment mieux comprendre les médias sans avoir accès à l’envers du décor ?

Qui finance ? Qui dirige ? Nous essayons d’y répondre par nos infographies sur les grands groupes ou les médias influents. C’est également le sujet de nos dossiers sur le traitement médiatique de certaines affaires (Merah, Méric…), sur le « point Godwin » ou le décorticage de certaines émissions comme « Plus belle la vie ».

Mais les médias ne sont pas réalisés par des robots, ce sont les journalistes qui les font vivre. Mieux connaître leur parcours, leur formation, leurs ouvrages… permet de situer plus exactement leur mode d’influence.
C’est une des originalités de l’OJIM : il y a déjà plus de cent portraits des principaux acteurs médiatiques parfaitement « sourcés ». C’est une base de données gratuite ouverte aux spécialistes comme aux simples lecteurs.

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Martin Bouygues attend le départ à la retraite de Patrick Buisson

Martin Bouygues attend le départ à la retraite de Patrick Buisson
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Dans un entretien accordé au Nouvel Obs, Martin Bouygues, propriétaire de TF1, revient sur le cas Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire, filiale du groupe.

Interrogé sur le fait qu’il a été victime des fameux enregistrements de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, le PDG déclare que « plus rien ne (l)’étonne. Avec le foisonnement des nouvelles technologies, tout est possible. » Et d’ajouter, confiant : « En dehors des informations confidentielles sur le groupe, nous n’avons rien à cacher. Nous n’avons aucune activité illégale ou mafieuse. »

M. Bouygues affirme néanmoins avoir fait étudier par ses avocats la possibilité de révoquer Patrick Buisson de la chaîne Histoire. Cependant, « comme Buisson part à la retraite à la fin de l’année, je ne vois pas pourquoi nous dépenserions de l’argent pour le faire partir ».

Avant de terminer l’entretien, le PDG de Bouygues précise toutefois que Buisson est « un bon directeur de la chaîne Histoire ». Avec tout ce qu’il sait, on n’est jamais trop prudent…

Créfit photo : montage Ojim (cc)