Orlando : un coup de la Manif pour Tous ?

Orlando : un coup de la Manif pour Tous ?
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Un musulman commet un épouvantable massacre au nom d’Allah aux États-Unis ; en France, c’est la droite catholique qui est attaquée… L’aveuglement est à son comble. La plupart des médias ne peuvent pas voir la séquence historique que nous vivons, et ne la verront jamais. Leur monde s’écroulerait dans la seconde.

Après la tuerie d’Orlando, qui a vu un musulman abattre 50 personnes dans un club gay, il fallait bien trouver un coupable idéologiquement plus proche de l’ennemi que désignent sans relâche la plupart des médias. Si beaucoup de médias ont parlé d’acte terroriste, car c’en est évidemment un, certains s’indignent de voir la dimension « homophobe » de cette attaque occultée… au point de désigner la Manif pour tous et « l’extrême-droite » comme les véritables coupables !

Que n’aurait-on pas entendu si cette tuerie avait été commise par un extrémiste blanc. Partout les tribunes auraient fleuri pour dénoncer la violence de l’« extrême-droite », la résurgence des heures les plus sombres, etc. Seulement voilà, l’attentat est l’œuvre d’Omar Mateen, un musulman d’origine afghane ayant prêté allégeance à l’État islamique. Si le profil n’est pas très « bankable », les médias n’ont pu globalement que constater le caractère terroriste de l’attaque.

Mais cela n’était pas suffisant. Pour beaucoup de militants LGBT, repris par de nombreux médias, le mot « gay » était le grand absent des unes de quotidiens. Voyez-vous, insister sur l’acte conduit inévitablement à se tourner vers son auteur : un islamiste. Alors que s’intéresser à la cible permet de se concentrer uniquement sur l’homophobie, au sens le plus large possible, quitte à amalgamer quelqu’un qui hait les gays au point de les massacrer et quelqu’un qui souhaite simplement que cette homosexualité ne vienne pas chambouler les institutions au point de « changer de civilisation », comme le disait Christiane Taubira elle-même…

« La violence dont nous sommes les témoins, démontre que la haine homophobe et transphobe peut être aussi un prélude aux massacres de masse », explique ainsi Nicolas Rividi, militant LGBT, dans une tribune sur le site du Huffington Post. Pour lui, qui s’est fait un devoir de remonter aux « racines de la haine », cette haine n’est pas le moins du monde motivée par l’idéologie coranique mais plutôt par « l’idéologie prônée par l’état islamique », lequel semble être sorti de nulle part. En effet, l’auteur de la tuerie a, semble-t-il, été inspiré par « une vision fantasmée de la religion ». Pire, celle-ci : « touche toutes les religions sans distinction ».

Le lien avec l’islam étant incontournable, il fallait bien élargir… « Les trois religions structurent la société depuis des siècles, et depuis des siècles leurs dogmes appellent au meurtre des homosexuels », explique-t-il. Aussi appelle-t-il les « institutions religieuses » à « prendre la mesure de la responsabilité qu’elles portent ». Question : dans quelle mesure l’Église catholique, au hasard, a-t-elle un quelconque lien avec un islamiste américain lié à l’État islamiste ? Vous avez quatre heures…

Toujours dans le Huffington Post, la journaliste Marine Le Breton prenait le même chemin. « Même s’il s’agit d’une attaque revendiquée par Daech, la tuerie d’Orlando, la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis, restera pourtant certainement dans les esprits comme un acte terroriste homophobe plutôt qu’islamiste », a-t-elle estimé. La raison ? Il s’agissait d’un club gay emblématique et nous étions au mois de juin, mois de toutes les gay pride… Cachez cet islamisme que je ne saurais voir…

Aussi, concernant le tueur, il semblerait que « ses liens avec le terrorisme islamique organisé sont, eux, encore flous ». Et Le Monde de renchérir : « Dans le cas d’Orlando, le débat est donc de savoir si la revendication de l’attaque par Daech suffit à parler de « terrorisme », ou s’il faut attendre les avancées de l’enquête sur le profil d’Omar Mateen et ses motivations pour se prononcer. » On ne savait pas les médias aussi méticuleux concernant les liens à faire entre les événements et les personnes. En revanche, pour faire le lien délirant entre cette attaque et la Manif pour tous, ces derniers ont semble-t-il pris beaucoup moins de précautions !

Après le tweet d’indignation de la Manif pour Tous ainsi que ceux de Christine Boutin et de Robert Ménard, certains militants LGBT ont dénoncé ces condamnations sur les réseaux sociaux. Aussitôt, en se cachant derrière ces réactions, de nombreux sites s’en sont donnés à cœur joie en compilant les « meilleures » réactions. Partout, il était question d’insister sur la nature inappropriée de ces réactions officielles. Pourquoi ? Concernant la Manif pour Tous, « certains de ses membres s’étaient montrés particulièrement violents lors des manifestations contre le mariage pour tous » (BFMTV). Christine Boutin, n’avait-elle qualifié l’homosexualité d’« abomination » ? (en ajoutant, mais cela n’a que trop peu été rappelé : « Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné »). Croire que l’homosexualité est un péché ne relèverait donc plus d’une conviction acceptable mais d’une incitation au massacre…

Ainsi les personnes qui étaient opposés au mariage pour tous, bannis du genre humain, n’ont-ils pas droit d’avoir de la compassion pour les 50 victimes d’Orlando, étant entendu que leur position politique a armé le bras du tueur…. Yvan Rioufol, lui aussi, a été sommé par L’Obs de se garder de tout commentaire car « en mai 2013, Rioufol avait publié sur son blog un billet… sobrement intitulé « Après le mariage gay, la polygamie ? » ». La chape de plomb autour de la question islamique étant si épaisse, les boucs-émissaires d’« extrême-droite » habituels étaient des défouloirs tout trouvés. Pour Nicolas Rividi (Huffington Post), « bouffis d’hypocrisie, ces dangereux pyromanes semblent marquer une distance avec les assassins qu’ils contribuent à créer ». Oui, on a bien lu : qu’ils contribuent à créer… Car en effet, les Ménard, Boutin et autres cadres de la Manif pour Tous « fournissent le terreau idéologique dans lequel les auteurs d’actes LGBT-phobes puisent leur haine ». Alors, évidemment, « il faut comprendre que certains messages ne passent pas » (Les Inrocks).

Et quand on se s’attaque pas directement à ces personnes, c’est aux « religions monothéistes » qu’on s’en prend, quand bien même aucun catholique ni aucun juif n’a été condamné pour acte homophobe en France, et que les seuls cas de meurtres d’homosexuels impliquent des musulmans, ou des pays musulmans, où l’homosexualité est toujours punie par la loi. Pour l’avocat Gilles-William Goldnadel, « lorsqu’on pratique un amalgame aussi grossier, c’est bien évidemment, encore une fois, pour tenter de disculper les criminels ».

Pendant qu’aux États-Unis la presse accuse Donald Trump de récupération, alors qu’Hillary Clinton fait un lien hors-sujet entre le massacre et le port d’arme (les tueurs du Bataclan n’avaient pas de port d’arme), la presse française préfère quant à elle éviter autant que possible de faire l’« amalgame » entre ce nouvel attentat islamiste et l’islam. En revanche, lorsqu’il en question de mouiller l’« extrême-droite » qui n’a strictement rien à voir là-dedans, la déontologie méticuleuse utilisée pour qualifier l’acte d’Omar Mateen s’évapore soudainement, comme dissoute dans la vase puante du politiquement correcte qui inonde les rédactions à chaque attentat.

Photo : Ojim (cc) – Source : ojim.fr

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« Daech vote FN »: la chronique délirante de France Inter

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Source : Ojim.fr – Après les attentats du 13 novembre, on attendait évidemment l’offensive « padamalgamiste » des médias.

Cela n’a pas manqué. Dès le 19 novembre sur France Inter, Renaud Dély repoussait les limites du délire, allant jusqu’à affirmer sans sourciller que « Daech vote FN ».

Pour le rédacteur en chef de L’Obs, le FN est visiblement le seul parti à n’avoir pas fait preuve de « modération » ces jours derniers. En réclamant la démission du gouvernement, Marine Le Pen réalise ainsi, selon Dély, le « rêve de Daech ». « C’est évidemment ravir les terroristes, qui veulent déstabiliser l’état français », poursuit-il, jugeant que « ce n’est pas franchement étonnant ».

Mais le chroniqueur va plus loin dans son analyse. Pour ce dernier, il y aurait « quelques convergences de vue entre le FN et les terroristes ». Vous avez bien lu. Daech et le FN : même combat ! Citant diverses réactions d’élus frontistes, pas franchement dans la demi-mesure vis-à-vis de l’islam ou du gouvernement, Renaud Dély estime que le FN veut « bordéliser » le débat public pour parvenir à ses fins en 2017.

Une analyse qui pourrait être recevable, et même applicable aux autres formations politiques, si le journaliste ne sombrait pas dans le délire le plus total en conclusion. « Certes, on ne dira pas que le FN vote Daech, non bien sûr. Mais en revanche, ce qui est clair, c’est que Daech vote FN », assure ainsi M. Dély.

Si l’on peut facilement accuser les responsables politiques de récupération suite aux attentats, le rédacteur en chef de L’Obs apporte ici la preuve que dans les médias, on peut parfois repousser encore plus loin les limites de l’odieux pour tenter de dévier les colères…

Attentats : Quand les médias dénonçaient en bloc « le fantasme de l’infiltration terroriste »

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Après avoir dénoncé l’hypothèse de terroristes parmi les « réfugiés » ; après avoir moqué et parfois psychiatrisé ceux qui affirmaient l’inverse, c’est désormais le sauve-qui-peut dans les rédactions.

Certains médias bidouillent leurs articles écrits durant ces dernières semaines, d’autres les suppriment carrément d’Internet, tous s’enferment dans un silence hautain et font comme si de rien n’était. Par leur désinformation, certains journalistes sont pourtant complices des attentats. Faut-il exiger qu’ils rendent des comptes ?

Athènes et Belgrade ont confirmé que le passeport syrien retrouvé à côté d’un kamikaze à Saint-Denis était celui d’un migrant arrivé en Europe par la Grèce et enregistré le 3 octobre sur l’île de Leros. Du nom de Ahmed Almuhammed, ce candidat au statut de réfugié en Europe avait par la suite été enregistré en Serbie, puis en Croatie, en Autriche, en Allemagne… avant de se retrouver le 13 novembre devant le Stade de France, une ceinture d’explosifs autour de la taille. Les empreintes relevées sur le terroriste correspondent bel et bien à celles relevées en Grèce si bien que le doute n’est plus possible. Deux autres terroristes auraient effectué le même parcours et certains dirigeants européens n’hésitent plus désormais à établir un lien direct entre les attentats et la vague de migration que subit l’Europe depuis quelques mois.

Dès juillet dernier, Michèle Coninsx, présidente de l’agence européenne chargée de la coopération judiciaire Eurojust avait indiqué à l’agence Associated Press avoir été informée de cas de combattants de l’EI se faisant passer pour des réfugiés. Les médias dans leur majorité ont pourtant choisi de traiter cette information capitale comme un « fantasme », de nier l’hypothèse pour ne pas donner des arguments aux « anti-migrants » et de culpabiliser ceux qui s’effrayaient légitimement de cette possibilité.

Les terroristes « ne se mêlent pas aux réfugiés » affirmait ainsi doctement Ouest-France le 14 septembre dernier. Le journal qualifiait carrément l’hypothèse de « ridicule », tout comme BFMTV s’appuyant sur une parole d’ « expert ». Le 9 septembre, Pauline Moullot (Libération) brocardait l’hebdomadaire Valeurs Actuelles qui mettait en garde contre une arrivée de terroristes par ce biais.

« Le fantasme de l’infiltration terroriste », titrait de son côté France Inter avec cette morgue caractéristique des idéologues. Au lendemain des attentats, dans un acte d’une lâcheté inouïe, la rédaction changeait en douce son titre sur Internet par « Des terroristes parmi les migrants ? », légitimant rétroactivement la question qu’elle interdisait alors. Quel courage de poser cette question le 14 novembre après la découverte du passeport ! L’article parlait de l’hypothèse d’une infiltration comme d’un « chiffon rouge agité par l’extrême-droite pour faire peur aux Français ». Était-il tellement absurde d’agiter ce chiffon-rouge ? Est-ce vraiment l’extrême-droite qui fait aujourd’hui peur aux Français ? Est-ce l’extrême-droite qui a provoqué la panique le vendredi 13 novembre et vidé les rues de Paris le lendemain ? Aucune réponse de la rédaction en question. « Quand on fait une demande d’asile, on laisse nécessairement ses empreintes », écrivait Géraldine Hallot, l’auteur de l’article, avec le sentiment d’avoir trouvé l’argument définitif contre le « chiffon rouge ». En effet, le terroriste a laissé des empreintes en Grèce et alors ? Cela ne l’a pas empêche de se faire sauter aux abords du stade de France.

« Complément d’enquête », le 15 octobre dernier, se moquait de la « parano hongroise » en général et de la télévision hongroise en particulier, laquelle faisait bien entendu œuvre de propagande en voyant « des terroristes partout, y compris chez les migrants ». Et si c’était « Complément d’enquêtes » qui s’était livré à la pire des propagandes en niant l’ampleur de la menace pour des raisons de basse idéologie ? « Des terroristes parmi les migrants ? Ce fantasme semble faire des ravages en Hongrie, notamment à la télévision », affirmait le reportage. Fantasme : « production de l’imagination par laquelle le moi cherche à échapper à l’emprise de la réalité », explique le Robert. Qui a fantasmé ? Ceux qui affirmaient que des terroristes se mêlaient aux migrants ou ceux qui affirmaient que c’était un fantasme ridicule ? Le 13 novembre a apporté la réponse.

Mais celui qui s’est le plus enfoncé dans ce déni idéologique a une fois de plus été Thomas Guénolé qui dénonçait le 28 septembre dans L’Obs « l’islamo-psychose » dans laquelle avaient selon lui sombré les Français. Il demandait à ses compatriotes de cesser de « fantasmer », là encore, et tenait les arguments de l’infiltration et du danger représenté par l’islam comme une « une rhétorique pseudo-culturelle dangereuse car elle ne tient absolument pas compte du réel ». Le politologue brodait ainsi tranquillement sur la psychose et le « réel », rejetant ceux qui voulaient alerter leurs compatriotes sur les risques que faisait courir ces migrations démentes dans la catégorie des malades mentaux : « Concept venu de la psychiatrie, la psychose désigne une perte de contact avec le réel, au profit d’une perception fantasmée et délirante de la réalité. La psychose peut parfaitement porter sur un thème politique : auquel cas, sous le masque de l’opinion l’on assiste en fait à un cas d’école de troubles psychotique », écrivait-il en effet. Mais au fait : qui a perdu contact avec le réel ? Qui a une perception délirante de la réalité en s’imaginant vivre dans le pays des Bisounours ? Le 13 novembre, là encore, a apporté la réponse.

Et à présent ? Certaines rédactions comme RTL font purement et simplement disparaître leurs articles brocardant le « fantasme », d’autres prennent laconiquement acte de la réalité de l’infiltration, mais aucune ne s’explique sur cette désinformation de masse qui depuis le 13 novembre a du sang sur les mains.

Crédit photo : file404 via Shutterstock.com