Perquisition musclée chez un responsable de Fdesouche

Perquisition musclée chez un responsable de Fdesouche
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Porte fracturée, perquisition, interrogatoire… tel est le prix à payer pour avoir osé évoquer un article incriminant le millionnaire et homosexuel militant Pierre Bergé.

Pierre Sautarel, l’un des responsables du site Fdesouche, vient d’en faire la désagréable expérience. Lundi 27 juillet, il a été convoqué par la police après avoir vu son appartement perquisitionné, son téléphone et son matériel informatique saisis. Après un « interrogatoire musclé », celui-ci a pu mesurer la gravité du délit qui lui était reproché : un lien publié sur Fdesouche renvoyant à un article jugé diffamatoire par l’homme d’affaires. Il s’agit d’un papier datant du 29 octobre 2014 et initialement publié sur le site Panamza.

Dans celui-ci Panamza pointe « l’impunité et l’opacité relatives à une longue investigation policière, menée en 2011/2012 par la Brigade de protection des mineurs de Paris et finalement classée sans suite, à propos de l’implication de Français dans des réseaux pédophiles au Maroc ». D’après un prêtre cité par VSD, « des faits de « prostitution de mineurs » se seraient déroulés dans la luxuriante villa Majorelle, propriété (depuis 1980) d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé. »

En juin 2015, l’auteur de l’article (et fondateur de Panamza) a été convoqué par la police suite à une plainte en diffamation de Pierre Bergé.

Quoi qu’il en soit, pour avoir simplement repris les premières lignes de l’article, Pierre Sautarel s’est visiblement retrouvé mêlé à la plainte, avec les conséquences musclées de l’on sait…

Parallèlement, la page Facebook de Fdesouche vient d’être bloquée. Sur leur site, les administrateurs déclarent que celle-ci « existe encore mais nos possibilités de l’administrer ont été gelées ». Aucun lien direct ne peut, pour l’instant, être établi entre les deux événements.

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La SDJ du Monde réagit aux insultes de son actionnaire, Pierre Bergé

La SDJ du Monde réagit aux insultes de son actionnaire, Pierre Bergé
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Après les propos insultants de Pierre Bergé vis-à-vis du feuilletoniste du supplément littéraire, Éric Chevillard, la société des journalistes (SDJ) du quotidien du soir s’est dite « choquée » par son comportement.

Bergé avait, en octobre dernier, jugé « ridicule » que Le Monde critique, via un papier d’Éric Chevillard, l’écrivain Patrick Modiano, alors que celui-ci allait obtenir le prix Nobel quelques jours plus tard. Mardi dernier, suite cette fois à un article positif écrit par Denis Cosnard, Pierre Bergé était revenu sur l’affaire, traitant M. Chevillard de « connard », dans un jeu de mot jugé « facile et déplacé » par la SDJ.

« Nous regrettons que le président du conseil de surveillance du Monde ait cru bon d’ajouter l’insulte à son mécontentement coutumier », a-t-elle publié en réaction. Et de poursuivre : « L’exercice de la critique, qu’elle concerne les arts, les lettres, le théâtre, le cinéma ou la musique, doit demeurer libre. Loin de nous l’idée d’empêcher M. Bergé de s’exprimer publiquement, mais cette intervention nous choque. Elle nuit à l’image de notre journal et à la sérénité du travail de la rédaction. »

Ce n’est pas la première fois que Pierre Bergé s’en prend au journal dont il est actionnaire. En avril 2013, il s’était indigné qu’une publicité pour la Manif pour Tous paraisse dans ses colonnes. Il s’en était également pris à l’hebdomadaire La Vie, qui appartient au groupe Le Monde, suite aux éditoriaux du directeur de la rédaction, Jean-Pierre Denis, contre « le mariage pour tous ».

Voir notre infographie du groupe Le Monde ainsi que celle de Pierre Bergé

Crédit photo : drumaboy via Flickr (cc)

Pierre Bergé traite un journaliste du Monde de « connard »

Pierre Bergé traite un journaliste du Monde de « connard »
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Connu pour ses coups de sang et son ingérence dans la ligne éditoriale du journal dont il est actionnaire avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, Pierre Bergé vient de récidiver en traitant un journaliste du Monde de « connard ».

L’origine du conflit remonte au 2 octobre dernier lorsque l’écrivain qui tient le feuilleton littéraire du Monde, Éric Chevillard, publie un article critique sur Patrick Modiano, quelques jours avant qu’il ne reçoive le prix Nobel de littérature. Ce qui a le don de rendre furieux Pierre Bergé.

Il publie alors un tweet assassin, estimant que Le Monde est « ridicule aux yeux du monde entier. Il y a 8 jours il descendait le livre de Modiano. Aujourd’hui Modiano reçoit le prix Nobel. » Et d’ajouter : « Pauvre Chevillard que personne ne lit et qui se venge en démolissant Patrick Modiano prix Nobel de littérature 2014. » Tweet étonnant qui part du principe qu’un prix Nobel ne pourrait plus être soumis à la critique et qui n’hésite pas à manier le cliché de l’écrivain raté « qui se venge en démolissant », et tant pis si Chevillard est un excellent écrivain reconnu par ses pairs et si son article sur Modiano, nuancé et respectueux, ne fait qu’émettre quelques réserves légitimes… (édition abonnés).

Dimanche dernier, lorsque Denis Cosnard, un autre critique littéraire du Monde, publie un article cette fois favorable à Modiano suite à son discours de réception du prix Nobel prononcé à Stockholm, Bergé, envoie un autre tweet : « Chevillard ou Cosnard ? Ou le connard n’est pas celui qu’on pourrait croire ». Jouant avec le nom du second rédacteur, il traite ainsi ouvertement Chevillard de « connard ».

Sur son blog, Éric Chevillard explique que cela fait des mois qu’il « ne répond que par des blagues aux propos insultants de Pierre Bergé à (s)on égard ». S’il accepte que le propriétaire du journal critique ses articles, la « calomnie » passe moins bien.

« Puis voilà que j’apprends qu’il me traite maintenant de connard (sic) depuis la branche de Twitter où il croasse ses imprécations. Cela confine au harcèlement moral, non ? », poursuit-il. Et de conclure : « J’ai donc le choix : ou bien je lui envoie ma démission – mais pourquoi pas des fleurs avec ? Ou bien je m’immole par le feu dans le hall du journal. Ou j’attends plutôt qu’il me vire ; et au moins les choses seront claires. »

Voir notre infographie de Pierre Bergé et du groupe Le Monde

Crédit photo : Parti socialiste via Flickr (cc)