Présidentielle : les réseaux sociaux sont-ils en train de détrôner les médias ?

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Source : Ojim.fr – Auteur du livre La Langue des médias. Destruction du langage et fabrication du consentement (éd de l’Artilleur/Toucan, 2016), Ingrid Riocreux, que l’Ojim a été l’un des premiers médias à interroger sur son livre passionnant, donnait récemment un entretien au Figaro/Vox.

Dans celui-ci, l’agrégée de Lettres modernes analysait le langage des principaux candidats à la présidentielle et leurs rapports aux médias. Mais avant tout, au regard des initiatives de Jean-Luc Mélenchon et Florian Philippot, qui ont tous deux créé leur chaîne Youtube, un constat s’impose selon elle : internet, les réseaux sociaux et les médias alternatifs ont pris une place importante dans le grand concert de l’information.

Ainsi désormais, « la hiérarchie de l’information échappe en grande partie aux médias officiels », explique-t-elle. En témoignent les récentes agressions de Cologne, commise par des clandestins, et que les médias officiels ont, dans un premier temps, tenté d’étouffer. Or aujourd’hui, « toute tentative d’étouffer des faits avérés est contre-productive. Les faits en question finissent par être connus parce que les réseaux sociaux propagent les images et les témoignages ».

En parallèle, « les médias alternatifs gagnent en crédibilité: ils apparaissent comme ceux qui disent ce que les autres nous cachent », note Ingrid Riocreux. Pour contrer cette menace, les médias traditionnels ont donc choisi, de plus en plus, de nous mettre constamment en garde contre internet et les réseaux sociaux. Certes, cet appel à la prudence peut paraître légitime, mais pour l’essayiste, « ces mêmes médias ne semblent pas se l’appliquer à eux-mêmes », et commettent souvent des bourdes. La faute à la volonté d’être le premier à sortir une information, et donc à ne pas vraiment la vérifier, entre autres…

Concernant le monde politique, force est de constater que la majorité du personnel politique « se soumet au magistère moral des médias et accepte ce système dans lequel il faut utiliser certains mots et pas d’autres ». Et quand bien même beaucoup dénoncent ce magistère et se prétendent « hors système », ils ne le sont pas totalement. Car on ne peut tout simplement pas l’être, « cela reviendrait à ne pas exister du tout », nous dit Ingrid Riocreux. Et d’ajouter : « Si on laisse de côté ceux qui se prétendent hors système sans l’être en rien, les candidats « hors système » sont, en réalité, ceux qui arrivent à utiliser le système contre lui-même. »

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Pologne : le parti-pris idéologique de Reporters sans frontières

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Source : Ojim.fr – « Pologne : RSF dénonce de nouvelles mesures limitant l’accès du Parlement aux médias », pouvait-on lire sur le site de Reporters sans frontières le 17 décembre dernier. L’organisation « pour la liberté de l’information » commençait ainsi son article : « Après avoir mis la main sur la télévision et la radio publiques polonais l’an dernier, le parti conservateur Droit et Justice prévoit à partir du 1er janvier 2017 de limiter l’accès des journalistes au Parlement. Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de cette nouvelle dérive qui constitue une entrave à la liberté de l’information. »

Une introduction déjà contestable et fortement orientée, puisqu’en remplaçant les dirigeants de la télévision et la radio publiques le gouvernement polonais actuel n’a pas fait autre chose que ce qu’avaient fait ses prédécesseurs et que ce qui se pratique dans de nombreux pays européens. Quant à « cette nouvelle dérive », il est intéressant de voir le manque de recul et d’honnêteté d’une organisation censée surveiller la liberté des médias de manière objective.

« Les dispositions contestées prévoient que seules les caméras officielles de 5 télévisions seront autorisées à filmer les débats tandis que chaque organe de presse n’aura plus droit qu’à deux journalistes accrédités en permanence dans le Parlement. », écrit en effet RSF. « Seules les caméras officielles de 5 télévisions » ! Les reporters sans frontière ignoreraient-ils qu’en France seuls les services de l’Assemblée nationale et du Sénat peuvent enregistrer les débats ? Et quels sont donc les télévisions qui pourront enregistrer en direct depuis le bâtiment du parlement polonais ? On peut le lire dans la brochure contenant les propositions de changement des modalités d’accès des médias (ici en polonais), sur le site de la Diète polonaise : la chaîne publique d’information en continue TVP Info et les chaînes d’information TV Republika, Polsat News, TVN24, Superstacja. Sur ces 4 chaînes privées, seule la première a un profil idéologique conservateur proche de l’actuelle majorité parlementaire, tandis que les trois autres soutiennent l’option libérale-libertaire et donc l’actuelle opposition libérale après avoir plus ou moins ouvertement soutenu les gouvernements de Donald Tusk et Ewa Kopacz. Ces chaînes représentent l’ensemble des télévisions spécialisées dans l’information en Pologne.

Quant à la deuxième partie de la phrase (« chaque organe de presse n’aura plus droit qu’à deux journalistes accrédités en permanence dans le Parlement »), elle semble suggérer que chaque organe de presse n’aura droit qu’à deux journalistes dans l’enceinte du parlement. Or la réalité, c’est que si les changements annoncés par le maréchal de la Diète (l’équivalent du président de l’Assemblée nationale en France) sont mis en œuvre, chaque média pourra avoir, outre ces deux journalistes accrédités en permanence et pouvant accéder à l’ensemble du bâtiment de la Diète et du Sénat, des journalistes qui devront obtenir une autorisation à chaque entrée. Le maréchal de la Diète explique la nouvelle règle par la volonté de donner un accès équilibré aux petits comme aux gros médias. Aujourd’hui, est-il dit dans la brochure explicative de la Diète, les plus gros médias ont en permanence 20 ou 30 journalistes qui, par leur nombre, monopolisent le temps des parlementaires et rendent l’accès à ces mêmes parlementaires très difficile pour les petites rédactions.

RSF parle encore dans son papier de « journalistes soumis à la contrainte économique et médias privés étouffés ». Les médias privés étaient étouffés en Pologne avant l’arrivée au pouvoir du PiS, sous le gouvernement de l’actuel président du Conseil européen Donald Tusk : pressions sur les rédactions, descente de police (dénoncée en sont temps par RSF) et mise sur écoutes de journalistes. Le gouvernement de Donald Tusk finançait généreusement les médias qui le soutenaient, par le biais des abonnements des administrations publiques et des annonces publicitaires du secteur public, tandis que les médias conservateurs avaient même du mal à obtenir des publicités d’annonceurs privés car tout le monde savait dans la Pologne de Donald Tusk que publier ses annonces dans les médias d’opposition signifiait se priver d’accès aux marchés publics. Le gouvernement de Beata Szydło ne favorise pas forcément les mêmes médias et c’est pourquoi un journal comme Gazeta Wyborcza, qui était le plus gros bénéficiaire de la générosité de Tusk, est aujourd’hui obligé de faire appel à l’argent de George Soros. Sans doute est-ce là ce que RSF entend par des « médias privés étouffés ». Quant aux « journalistes soumis à la contrainte économique », c’est pourtant sous Donald Tusk, en 2013, que plus de 400 journalistes salariés de la télévision publique TVP (plus des deux tiers !) avaient été transférés vers une société externe pour être ensuite rémunérés sur la base de contrats d’entreprise et contrats de mandat, avec un travail garanti pour seulement un an. RSF semble donc confondre les dates et les gouvernements : ce n’est pas le gouvernement de Beata Szydło qui a soumis les journalistes du secteur public à la contrainte économique, mais celui de Donald Tusk !

Mais ce parti-pris de Reporters sans frontières ne doit pas surprendre de la part d’une organisation qui, dans son classement mondial 2016 de la liberté de la presse, classe l’Allemagne 16e et la Pologne 47e, en chute de 29 places cette année. On a vu la liberté de la presse à l’œuvre en Allemagne lors des événements de Cologne ou après le meurtre de Maria Ladenburger par un clandestin, et l’on voit donc ce que vaut le classement de RSF. La pluralité médiatique qui règne en Pologne rendrait tout simplement impossibles de telles cachotteries.

Ceci ne veut bien entendu pas dire que les modifications annoncées à la mi-décembre, qui ont marqué le début d’une crise politique en Pologne, sont forcément bonnes. Ce qui est en cause ici, c’est le parti-pris idéologique de RSF qui, plutôt que d’exposer objectivement les faits et critiquer ce qui est critiquable indépendamment de l’option politique aux commandes, interprète, à l’instar des médias mainstream, toutes les réformes de l’actuelle majorité parlementaire polonaise comme étant forcément une tentative d’imposer une sorte de dictature. Ceci alors que RSF avait peu couvert les agissements des deux gouvernements libéraux précédents. C’était par exemple sous le gouvernement de Donald Tusk que le nombre d’accréditations délivrées par le parlement aux journalistes avait été divisé par deux Pologne (ce qui, à l’époque, avait suscité les protestations du PiS), quand le maréchal de la Diète n’était autre que Bronisław Komorowski, devenu ensuite président de la République de Pologne. Néanmoins, pour retrouver sur le site de RSF des articles traduisant une inquiétude pour la liberté des médias polonais en général, il faut remonter au gouvernement de coalition dirigé par le PiS en 2005-2007. Aujourd’hui, RSF appelle même l’UE à sanctionner financièrement la Pologne ! Difficile dans ces conditions pour RSF, qui qualifie sur son site le PiS de « droite ultranationaliste », de surveiller réellement la liberté de l’information et de rester crédible.

 

 

Bernard de la Villardière agressé à Sevran : le maire dénonce une « stigmatisation »

Bernard de la Villardière agressé à Sevran : le maire dénonce une « stigmatisation »
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Source : Ojim.fr – Jeudi soir, M6 diffusait le premier numéro de « Dossier tabou », un nouveau magazine présenté par Bernard de la Villardière.

Consacré à l’islam, ce numéro avait pour objet d’aller à la rencontrer des musulmans tout en mettant en lumière les dérives communautaristes, notamment l’influence de l’UOIF, considérée par certains comme étant la branche française des Frères musulmans.

Alors qu’il interrogeait un imam de Sevran en compagnie de son équipe, Bernard de la Villardière a été pris à partie par un groupe de jeunes de cité. Refusant la présence des journalistes dans « leur » quartier, les jeunes présentés comme un mélange de « salafistes et de dealers de drogue » ont insulté l’équipe de M6 avant de la dégager manu militari, en tentant au passage de dérober une caméra.

Stéphane Gatignon, le maire écologiste de Sevran (qui a par ailleurs participé à l’émission en accordant un entretien à Bernard de la Villardière), est revenu sur cet épisode pour le site de RMC. Après avoir expliqué qu’il ne voulait pas participer à cette émission parce que « Bernard de la Villardière, c’est racoleur », il confie qu’il l’a fait à cause de ce « contexte particulier » lié à l’agression en question.

« C’est un jeu de con en fait, à tous les coups tu perds ! Si tu n’interviens pas, t’as une polémique et tu ne t’en sors pas », a-t-il expliqué. Concernant son interview, dont le tournage a duré 1h30, il raconte : « On a joué au chat et à la souris : il voulait entendre des trucs et moi je ne lui répondais pas ce qu’il voulait entendre (…) Je regrette d’y avoir participé mais en même temps je me sentais contraint. »

Plus loin, le maire de Sevran estime avoir été « utilisé » car « Bernard de la Villardière manipule tout le monde ». Revenant sur l’agression, il lâche : « Toutes les télés sont venues dans ce quartier et aucune n’a eu de souci, mais lui est venu après, et comme c’est lui qui est venu, il y a eu une crispation par rapport à ça. » Et ce dernier de conclure en dénonçant la « stigmatisation de Sevran ».

Finalement, que l’on apprécie ou non les méthodes du présentateur de M6, le tort principal de Bernard de la Villardière aura simplement été… de se faire agresser dans une ville où, quoi qu’on en dise, l’insécurité est omniprésente et a été en quelque sorte prouvée.

Didier Maïsto revient sur le scandale de l’attribution des fréquences TNT

Didier Maïsto revient sur le scandale de l'attribution des fréquences TNT
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Source : Ojim.fr – Président de Sud Radio et de Lyon Capitale, Didier Maïsto est revenu pour TV Libertés sur sa mésaventure avec le CSA en 2011.

Alors qu’un appel à candidatures avait été lancé pour l’attribution de 6 fréquences TNT, le patron du puissant groupe Fiducial Medias avait déposé, le 18 octobre 2011, un dossier pour une chaîne de débats et de documentaires appelée « D-Facto ». Le but était de diffuser, chaque soir, un documentaire de qualité suivi d’un débat citoyen. Adossé à un groupe solide et porteur d’un projet sérieux, M. Maïsto avait alors reçu de belles promesses.

Finalement, aucune fréquence ne lui a été attribuée. Et pour cause : d’après ses dires, tout ceci n’était qu’un simulacre et l’affaire était pliée d’avance. Ainsi, avant même le jour de clôture officiel des dépôts, ce dernier connaissait déjà la liste des heureux gagnants parmi lesquels la chaîne RMC Découverte détenue par Alain Weill, pourtant déjà présent sur la TNT, et surtout Numéro 23, chaîne de la « diversité » dirigée par Pascal Houzelot.

Numéro 23, c’est une coquille vide qui n’a presque aucun salarié, seulement 11 000 euros de capital et qui se contente de rediffuser des séries Z à longueur de journée. Deux ans et demi plus tard, la chaîne est revendue au groupe de Patrick Drahi, dont la filiale média est désormais dirigée par… Alain Weill. Au final, pour Maïsto, il ne s’agissait là que d’une juteuse opération financière destinée à revendre à prix d’or une fréquence publique gratuite à un bénéficiaire connu à l’avance. Le tout avec l’aval du CSA, alors dirigé par Michel Boyon, nommé directement par Nicolas Sarkozy.

Dans son entretien à TVL, Didier Maïsto, qui a écrit un livre sur le sujet, revient sur cette affaire qui a montré de hautes autorités « indépendantes » totalement liées au pouvoir politique et économique.

[Dossier] Élections à Berlin : l’analyse des médias allemands

[Dossier] Élections à Berlin : l’analyse des médias allemands
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Source : Ojim.fr – Les élections à Berlin ont été une fois de plus l’occasion pour la presse française de produire analyses superficielles et phrases toute faites semblant sortir mécaniquement d’un traitement de texte robotisé : nouveau revers de la CDU, percée du parti « d’extrême-droite » AfD, Berlin reste à gauche… Aucun journaliste français n’a examiné à la loupe ces résultats afin d’en tirer des analyses un tant soit peu pertinentes. Et de s’étonner de cette « percée nationaliste » dans cette capitale pourtant si « multiculturelle »…

Les gros titres sont globalement justes si on reste à la surface des choses :

  • les partis institutionnels (la CDU, mais aussi le SPD et les Verts) ont enregistré de lourds revers,
  • l’AfD, mais aussi le libéral FDP (parti libéral-démocrate) ont enregistré des progressions, très fortes dans le cas de l’AfD (de 0 à 14%),
  • l’extrême-gauche (Die Linke, d’une certaine manière comparable à notre Front de Gauche) se maintient ou enregistre une faible progression,
  • la gauche reste globalement au pouvoir, mais l’ancienne « grande coalition » SPD-CDU devra céder la place à une coalition SPD-Grüne-Die Linke, c’est-à-dire rose-vert-rouge. Une ancienne coalition improbable de perdants sera donc remplacée par une nouvelle coalition improbable de perdants,
  • l’abstention a par ailleurs été forte, contrairement aux dernières élections régionales à l’Est.

Une sociologie politique très particulière

Les médias allemands ont été plus loin dans l’analyse aussi bien historique que sociale et géographique.

Pour mieux comprendre la politique locale berlinoise, il convient de comprendre la sociologie très particulière de cette ville au passé récent tumultueux : Berlin a été, de 1949 à 1990, coupée en deux entre Berlin-Ouest (RFA) et Berlin-Est (RDA). La partie ouest de la ville, constituée comme une île démocratique capitaliste dans la mer du paradis collectiviste communiste, n’a jamais eu de sociologie normale : coupée de son arrière-pays et d’une économie rentable du fait des coûts de transport, elle a été sous perfusion financière pendant des décennies, peuplée d’une part de fonctionnaires et autres employés parapublics sous subsides de l’État, et d’autre part d’une faune d’étudiants, d’artistes et de marginaux en rupture de ban dont la présence a été longtemps marquée par un puissant mouvement de squatters (165 immeubles occupés dans les années 70). La ville, dont le futur chancelier SPD Willy Brandt a été le maire de 1957 à 1966 avant d’être propulsé chef du gouvernement allemand de 1969 à 1974, a été gouvernée sans interruption par la gauche jusqu’à aujourd’hui. Mais dans des conditions qui ont désormais fortement évolué : dans les années 60 et 70 le SPD recueillait régulièrement plus de la moitié des suffrages. Ça n’est plus du tout le cas actuellement.

Les élections berlinoises ne sont en rien comparables aux dernières élections qui ont eu lieu en Mecklembourg-Poméranie Occidentale ou en Saxe-Anhalt. Elles n’en sont pas moins très emblématiques de l’évolution politique allemande vers l’éclatement et l’ingouvernabilité – non pas « malgré » le radieux « Multikulti », mais à cause de l’éclatement provoqué par le « Multikulti ». La sociologie de Berlin a en effet rapidement évolué après la chute du mur (1990) : une classe moyenne de commerçants, d’artisans et de professions libérales a vu le jour, repoussant en partie les fonctionnaires et les marginaux. Par ailleurs, les « Ossis » ont pu se maintenir dans certains quartiers. D’autres quartiers ont été massivement investis par une immigration musulmane turque et arabe.

Un vote éclaté entre groupes socio-ethniques et religieux

Les différentes tribus qui peuplent désormais Berlin (Gentry, Wessis, Ossis, marginaux et musulmans) ne se sont nullement réparties de façon uniforme dans la ville. Comme partout ailleurs en Europe de l’Ouest, elles se sont regroupées par affinité dans les différents quartiers de la ville. Les résultats des élections sont extrêmement représentatifs de cet éclatement, qui empêche désormais tout consensus raisonnable.

On constate ainsi que la CDU n’existe politiquement qu’à l’Ouest, tout comme d’ailleurs le libéral FDP. À l’inverse, le parti d’extrême-gauche Die Linke n’existe pratiquement qu’à l’Est. Seul l’AfD enregistre d’excellents scores à l’Est, mais aussi de bons scores à l’ouest. Mais un examen plus minutieux des résultats quartier par quartier permet d’éviter toute conclusion trop hâtive d’un clivage Ouest/Est classique. C’est tout autre chose que l’on constate bien au contraire à la lumière de ce dernier :

  • les quartiers Est doivent être en effet soigneusement divisés entre les quartiers de la première couche en partant du centre, par exemple Friedrichshain-Kreuzberg ou Neukölln. Ces quartiers ont très nettement voté à gauche voire à l’extrême-gauche. Le premier compte 22% d’immigrés musulmans, le second 15% de Turcs et 10% d’Arabes. Les marginaux, alternatifs et autres représentants de la gauche culturelle y sont également fort nombreux.
  • Les quartiers Est de la seconde couche, tels que Marzahn-Hellersdorf, Treptow-Köpenick, Lichtenberg et Pankow, nettement plus excentrés, ont accordé entre 20 et 25% de leurs suffrages à l’AfD. Ils ne comptent que 4 à 5% d’immigrés musulmans en moyenne. Ce sont les quartiers typiquement « Ossis ».
  • Mais les quartiers ouest « gentrifiés », tels que Spandau, Reinickendorf et Neukölln, ont également accordé leurs suffrages à l’AfD et aussi au FDP – d’où de bons scores de l’AfD, mais moindres que dans les quartiers « Ossis »

Conclusion ? Contrairement à ce qu’on a pu lire çà et là, la percée de l’AfD ne s’est pas faite « en dépit du multiculturalisme berlinois ». C’est tout à fait autre chose que l’on observe : la politique à Berlin est en voie de tribalisation. Elle ressemble de plus en plus à ce que l’on observe dans ces faux pays arabes ou africains, dans lesquels une multitude de tribus qui ne forment pas de nation ethnique ni civique (chrétiens/musulmans et animistes ou bien nomades/sédentaires en Afrique, ou bien encore sunnites/shiites/minorités religieuses dans le monde arabe) ne votent pas pour des partis défendant des options de gouvernance, mais des intérêts ethnico-politico-religieux, ce qui contraint à des alliances improbables.

À Berlin, la gentry de l’ouest a fait basculer en partie son vote du CDU vers le FDP et l’AfD. À l’Est, les quartiers marginaux-immigrés ont fait basculer en partie le leur du SPD vers Die Linke, qui s’affirme de plus en plus comme un parti islamo-gauchiste. Et à l’Est encore, les quartiers « Ossis » ont eu tendance à délaisser le SPD pour l’AfD, qui s’affirme donc comme le parti des « petits blancs », démocrate et libéral, mais aussi eurosceptique et islamosceptique.

Berlin c’est déjà un peu politiquement (non militairement) Bagdad à cause de l’éclatement multiethnique, dans le cadre duquel s’affrontent des groupes que ne peut unir aucun consensus parce que leurs visions même de la société sont incompatibles. La fin de la domination absolue du SPD dans cette ville avait contraint ce dernier parti à former, lors des avant-dernières élections, une grande coalition avec la CDU. Désormais, c’est une autre coalition bancale que les sociaux-démocrates devront former avec les Verts et les islamo-gauchistes.

L’éclatement ethnico-religieux de Berlin rend la ville ingouvernable : la dernière grande coalition avait déjà été incapable de prendre à bras-le-corps les problèmes qui, selon les enquêtes récemment effectuées, continuent à préoccuper les Berlinois : le logement, les écoles et les crèches, l’emploi et la sécurité.

La prochaine coalition rose-vert-rouge semble ainsi vouée à l’échec. Les Berlinois ne sont d’ailleurs pas dupes : un très grand nombre d’entre eux a voté « avec les pieds »… en s’abstenant de se déplacer. Contrairement à ce qui s’est passé au Mecklembourg-Poméranie Occidentale en effet, l’abstention est restée élevée lors de ces élections dans la capitale allemande.

Sources :

Crédit photo : Taxiarchos228 via Wikimedia (cc)

Le CSA a reçu « 700 plaintes » après le passage de Zemmour sur France 5

Le CSA a reçu « 700 plaintes » après le passage de Zemmour sur France 5
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Source : Ojim.fr – Le moins que l’on puisse dire, c’est que le passage d’Éric Zemmour dans « C à Vous » le 6 septembre dernier n’aura pas laissé les téléspectateurs indifférents.

Très regardé et très partagé, l’extrait aurait également choqué un certain nombre de personnes. Sur Twitter, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a ainsi indiqué avoir reçu « plus de 700 signalements concernant l’émission ».

Ce jour-là, Éric Zemmour était venu présenter, face à Anne-Sophie Lapix et Patrick Cohen, son dernier livre, Un Quinquennat pour rien (Albin Michel), recueil de ses chroniques RTL précédé d’un texte de 50 pages intitulé « La France au défi de l’islam ». Sur le plateau, le chroniqueur a expliqué sa position habituelle sur la question, en répétant notamment qu’« il n’y a pas de musulmans modérés ».

Et ce dernier d’ajouter qu’« il y a simplement des gens qui appliquent à la lettre et d’autres qui n’appliquent pas à la lettre. Mais ils savent qu’ils ne sont pas des bons musulmans ». Aussi, l’écrivain a précisé que « le djihad militaire est un élément fondamental de l’Islam. Et les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas, comme des bons musulmans, qui osent ».

C’en était trop pour ces fameux 700 téléspectateurs qui ont choisi de saisir le CSA. De son côté, le Conseil a annoncé que le dossier allait être « instruit prochainement ». Il est à noter qu’en 2014, RTL avait reçu une mise en garde de ce même CSA pour une chronique de l’intéressé, ses propos de l’époque ayant été considérés par le gendarme du PAF comme susceptibles d’engendrer des comportements discriminatoires…

[Dossier] Les médias allemands face à l’AfD

[Dossier] Les médias allemands face à l'AfD
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Source : Ojim.fr – Dossier : Les médias allemands face au succès du parti Alternative für Deutschland (AfD) aux élections régionales en Mecklembourg-Poméranie Occidentale.

L’État fédéral de Mecklembourg-Poméranie Occidentale est sans doute l’une des régions les plus méconnues de la République Fédérale d’Allemagne. Peuplée initialement par des tribus slaves elle a été progressivement germanisée dans le sillage du fameux Drang nach Osten (« Poussée vers l’est ») du XIème siècle jusqu’à la défaite des Chevaliers Teutoniques à Tannenberg (1410). Elle a également subi une forte influence scandinave : les Vikings suédois tout proches ont souvent ravagé ses côtes du VIIIème au XIème siècle; Gustave-Adolphe Vasa en a conquis une bonne partie pour le compte de la Suède pendant la Guerre de Trente ans (Traité de Westphalie, 1648) jusqu’à ce que le « Grand Électeur » de Brandebourg, Frédéric-Guillaume von Hohenzollern la leur reprenne en infligeant aux Suédois la mémorable défaite de Fehrbellin (1675). Mais cette région se distingue également par une côte sableuse aux contours tourmentés d’estuaires d’un romantisme à couper le souffle, des îles touristiques (Rügen, Usedom) et un arrière-pays bosselé (relief postglaciaire) pittoresque où alternent prairies, lacs et forêts d’une nature souvent intacte. Exception faite de quelques grandes villes anciennes, c’est une région largement rurale qui n’a pas été défigurée par la révolution industrielle, par ailleurs très ouverte sur l’est de l’Europe en l’absence d’obstacles topographiques dans cette direction jusqu’à l’Oural.

Cette belle endormie vient d’être le théâtre d’un événement historique : la spectaculaire percée du parti AfD avec 20% de suffrages lors des élections régionales.

Le parti Alternative für Deutschland (AfD) est un parti de droite conservateur, démocrate et libéral anti-islam. La presse et les médias français n’ont cessé, dans leurs commentaires, de parler de « percée de l’extrême-droite » lors des élections brandebourgeoises et poméraniennes. L’article en français dans Wikipédia est infiniment plus nuancé dans sa description :

« Considéré comme un parti « anti-establishment«  et classé plutôt du côté de la droite conservatrice, son appartenance à la tendance populiste est discutée — l’AfD rejette cette classification, tout en déclarant n’être « ni de gauche ni de droite ». Il adhère en juin 2014 au groupe des Conservateurs et réformistes européens, qu’il quitte en avril 2016 après la scission de l’Alliance pour le progrès et le renouveau l’année précédente. »

Aucun journal allemand ne désigne l’AfD comme un parti d’extrême-droite. Les termes utilisés sont généralement « rechtspopulistisch » et « konservativ », soit « populiste de droite » et « conservateur » – un terme qui ferait plutôt référence à une partie du néo-conservatisme américain, qui défend la démocratie et le libéralisme.

« Certains scientifiques voient dans son programme politique des tendances populistes de droite, mais ce parti est majoritairement considéré comme conservateur. (Die Zeit, 05/09/2016). Les autres médias main stream (Süddeutsche Zeitung, die Welt, Die Zeit) utilisent ce même qualificatif dans leurs articles, idem pour les médias audiovisuels. Le qualificatif d’extrême-droite devrait nécessairement désigner une tendance politique visant à instaurer un État fort et autoritaire, centralisé, avec abolition de la démocratie, du pluralisme politique et de la liberté d’expression.

Alternative für Deutschland (AfD) défend farouchement la Grundgesetz, la loi fondamentale démocratique allemande, nettement plus démocratique que les institutions de la Vème République française. Le parti souhaite même la compléter en y introduisant des éléments de démocratie directe afin de prévenir toute confiscation du pouvoir à l’avenir.

La même chose vaut d’ailleurs du FPÖ autrichien, de l’UDC suisse, du PVV néerlandais, du SD suédois, tous partis démocrates souverainistes, libéraux, favorables au contrôle migratoire, hostiles à l’islam et pro-israéliens que les médias français évoquent tous en permanence comme étant « d’extrême-droite ».

Les grands traits « conservateurs » et « populistes » du programme d’Alternative für Deutschland (AfD)

Le néo-conservatisme de l’AfD

Le programme économique de l’AfD présente des traits largement inspirés du libéralisme :
– moindre progressivité de l’impôt (point 11.1),
– limitation des dépenses publiques et de la fiscalité (point 11.2),
– abolition de tous les impôts sur les sociétés, la fortune et la succession (point 11.3),
– restauration du secret bancaire (point 11.7).

« Ceci convient au programme économique de l’AfD, qui s’inspire de principes néolibéraux et affiche un fort scepticisme par rapport aux interventions de l’État dans l’économie, veut soulager les entreprises, accorder davantage de responsabilité aux citoyens. Süddeutsche Zeitung, 05/09/2016. Le Süddeutsche Zeitung est de tendance sociale-démocrate.

À noter que l’AfD souhaite mettre un terme à une politique de libre-échange indifférencié pour lui substituer un libre-échange différencié en fonction des situations et des conditions structurelles. Le parti s’est par exemple déclaré hostile au TTIP/Tafta.

Le « populisme » d’AfD

Le « populisme » de l’AfD peut se décliner en deux volets : l’euroscepticisme et la volonté d’instaurer une politique d’immigration restrictive, notamment de l’immigration musulmane.

Le programme de l’AfD prévoit :

  • Le renoncement à l’euro ; l’AfD considère en effet que cette monnaie ne saurait fonctionner en l’absence d’homogénéité des structures économiques et des traditions de politique économique des différents pays européens ; l’AfD croit à la résilience à long terme de ces phénomènes et ne croit pas à la possibilité d’une convergence; l’AfD prône le retour au DM et aux autres devises nationales ;
  • L’AfD souhaite la totale restauration de la souveraineté législative des parlements nationaux européens, c’est-à-dire la substitution du centralisme par un fédéralisme intégral au sein de l’UE (le terme de « fédéralisme » étant pris ici au sens propre et non au sens de « centralisme » qu’il a souvent en France quand on parle d’Europe). Mais cette demande est bel et bien une demande de restauration de la démocratie confisquée par Bruxelles.

« L’AfD prône la dissolution de la zone Euro et le retour aux monnaies nationales comme le DM. » Die Welt 05/09/2016

L’AfD est en outre hostile aux déconstructions sociétales, comme le mariage pour tous.

« Les points forts du programme de ce parti sont : l’exigence d’une sortie de l’Euro, le plaidoyer en faveur de la famille traditionnelle et de l’énergie nucléaire, l’exigence de davantage de démocratie directe. Die Zeit, 05/09/2016

Ce premier sujet sensible dans une Europe de l’ouest où les « avancées (= déconstructions) sociétales » sont censées ne pouvoir être remises en cause, même démocratiquement (totalitarisme). Mais le véritable torchon rouge est la volonté de mettre en place une politique de limitation de l’immigration, et surtout l’hostilité à l’islam.

L’AfD pense en effet que la politique d’immigration allemande – ou plutôt son absence – est devenue folle. Elle exige le renoncement à la pensée magique et religieuse, et l’adoption d’une politique restrictive et surtout rationnelle dans ce domaine.

La question de l’immigration n’a en effet jamais été une question morale, religieuse ou raciale. Toute immigration a des conséquences économiques et sociales qui peuvent, selon les conditions dans lesquelles elle survient, être positives ou négatives, comme le démontrent les études réalisées par l’État allemand lui-même. L’AfD a toujours rejeté l’idéologie « antiraciste » comme étant une imposture et propose la mise en place d’une politique rationnelle de l’immigration et d’asile.

« C’est parce que nous tenons à l’État de droit que nous estimons que la politique d’immigration doit être réglementée par la loi selon des critères clairs, s’inspirant par exemple de ceux qui existent en Australie ou au Canada. Ce qui est décisif, ce sont les connaissances linguistiques, la formation, les connaissances professionnelles et les exigences du marché allemand du travail. L’AfD rejette totalement toute immigration à la seule charge du système social allemand – y compris en provenance des pays de l’Union Européenne. » (Portail AfD).

Cette politique ne consiste donc pas à fermer les frontières, mais à les réguler. La dernière phrase de ce programme implique en outre clairement que l’AfD veut mettre fin aux accords de Schengen : la restauration de l’État de droit signifie celle des frontières…

Ce discours touche des pans entiers de la société allemande :

« (Leif-Erik) Holm (candidat de l’AfD à la présidence en Mecklembourg-Poméranie Occidentale, NDLR) l’a dit et répété : « Nous ne laisserons pas plus longtemps les anciens partis conduire notre pays à la catastrophe » et encore « La police fédérale doit contrôler nos frontières » ». Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), 05/09/2016

On se rappellera ici opportunément de l’extraordinaire succès de l’essai « Deutschland schafft sich ab (L’Allemagne se détruit) » de Thilo Sarrazin, vendu à des millions d’exemplaires…

Et Frauke Petry – porte-parole de l’AfD depuis le 4 juillet 2015 – martelant : « Plus de 90% des demandeurs d’asile viennent alourdir la charge de l’État-Providence .

Fortes restrictions imposées à l’islam

« Un élément central (de la politique de l’AfD, NDLR) est constitué par le rejet général de l’islam. Cette religion doit être refoulée en Allemagne. Die Zeit, 05/09/2016

« L’AfD mène un combat culturel – pas une guerre des classes » Süddeutsche Zeitung (SZ), 05/09/2016

L’islam est considéré comme une religion anti-démocratique, totalitaire, suprématiste, raciste et antisémite, phallocrate et ségrégationniste. Le fait que des individus nés musulmans ne suivent pas à la lettre ses préceptes ne change rien à son contenu.

L’AfD marche sur des œufs dans ce domaine, tant l’interdiction de la critique de cette religion a progressé en détruisant des pans entiers de la liberté d’expression et partant de la démocratie. Le programme de l’AfD énonce que l’islam ne fait pas partie de l’Allemagne. Il affirme même que ce dernier est verfassungswidrig (contraire à la constitution), ce qui ouvre théoriquement la porte à son interdiction. Mais comme l’AfD veut cependant maintenir la liberté de culte, ce parti se propose seulement d’interdire entre autres les minarets, l’appel du muezzin et le voile intégral, veut accepter tous les musulmans qui reconnaissent la constitution et renoncent à tout ce qui, dans l’islam, y est contraire. Le parti ne veut donc pas interdire l’islam, mais se contenter de dissoudre les associations rejetant la constitution et la construction et la gestion de mosquées intégristes, tout comme les financements étrangers par des pays ou des individus islamistes. Les imams doivent être formés en Allemagne et en allemand.

Leif-Erik Holm : « Les citoyens ne veulent pas que notre pays et toute l’Europe deviennent petit à petit un califat » Die Welt, 05/09/2016

Cette attitude vis-à-vis de l’islam constitue le motif de critique le plus violent d’un establishment qui a renoncé à la démocratie et à la liberté d’expression dans ce domaine en condamnant, voire en poursuivant judiciairement toute critique du totalitarisme islamique.

C’est surtout l’extrême-gauche qui enfonce le clou :

« Toute comparaison directe du NSDAP et de l’AfD serait certes impropre et anachronique. Il y a cependant des parallèles étonnants : ce ne sont plus « les juifs », mais « l’islam » qui est devenu l’ennemi fantasmé des populistes de droite. 75% des partisans de l’AfD voient dans l’islam un danger pour l’Allemagne, selon une analyse de (l’institut de sondage) infratest-dimap sur le résultat des élections. 86% ont répondu oui à l’affirmation « le nombre des migrants me fait peur . Pas moins de 100% sont d’avis que le nombre des migrants doit être limité. Le sujet des migrants a constitué pour 54% le motif de vote en faveur de l’AfD, suivi de la justice sociale avec 48% (notons que ces électeurs considèrent que ce sont des mesures libérales, et non l’intervention tous azimuts de l’État, qui sont le meilleur garant de cette dernière, NDLR). » Tageszeitung (TAZ) 05/09/2016

L’électorat de l’AfD : clivages sociaux

Certains journaux allemands ont donné de l’électorat de l’AfD une image plutôt dévalorisante : « Masculin, diplôme de fin d’études secondaires, au chômage » Die Welt 05/09/2016. « 28% des électeurs de l’AfD ont un faible niveau de formation ». TAZ 05/09/2016.

Mais une étude de l’Institut der deutschen Wirtschaft (Institut de l’économie allemande) vient quelque peu tempérer ces affirmations péremptoires : selon elle, un tiers des sympathisants de l’AfD ferait partie des revenus de la tranche supérieure. Seul le très libéral FDP peut s’enorgueillir de scores comparables. (Süddeutsche Zeitung (SZ) 05/09/2016). Or le FDP est le seul parti à afficher une progression aux élections régionales de Mecklembourg-Poméranie Occidentale à part l’AfD. Ces deux partis séduisent clairement un électorat de petits entrepreneurs, de patrons de PME, d’artisans et de professions libérales, qui n’ont jamais demandé une immigration de peuplement, contraire aux très grandes entreprises qui le font pour des raisons de collusion avec le monde politique – un phénomène que nous avons déjà précédemment évoqué.

Un sondage des électeurs de l’AfD commandé par le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) le 05/09/2016 a montré que ce parti obtenait les meilleurs résultats chez les groupes suivants :

  • hommes (26%, contre 17% de femmes) âgés de 30 à 44 ans,
  • issus de la société civile et de l’économie privée (indépendants, artisans, commerçants, petits entrepreneurs mais aussi travailleurs du privé en général),
  • ayant une formation faible à moyenne,
  • issus des périphéries urbaines plutôt que citadins, voire ruraux. C’est ainsi que les circonscriptions de Vorpommern-Greifswald II, III et V – rurales et à la frontière polonaise – sont majoritairement tombées aux mains de l’AfD. C’est de là que provient une bonne partie des députés AfD. Sur la paradisiaque île touristique d’Usedom, 9 communes sur 16 ont voté à plus de 40% pour l’AfD ou le NPD (extrême-droite).

Les femmes, les fonctionnaires, les plus jeunes et les plus vieux sont donc moins enthousiastes, mais l’AfD dépasse les 10% dans tous les groupes et n’est donc rejetée nulle part.

Il est le premier parti des travailleurs, sans toutefois rebuter complètement les fonctionnaires, les diplômés d’études supérieures ni les retraités. Les chômeurs votent également pour lui, sans pour autant rejeter le libéralisme : ce sont les obstacles systémiques à l’emploi qui doivent être éliminés, tout doit être fait pour que les bénéficiaires du Hartz IV (sorte de « RSA » à l’Allemagne) retournent à l’emploi coûte que coûte.

À noter que plus de 15% des électeurs de l’AfD sont des transfuges de l’extrême-gauche, de l’alter-mondialisme et de l’antifascisme, séduits par la volonté de l’AfD de mettre fin à un libre-échange indifférencié pour lui substituer un libre-échange différencié en fonction des situations et des conditions structurelles. Ce sont en fait les classes moyennes qui fournissent les gros bataillons des électeurs de l’AfD, sans toutefois qu’aucun autre groupe ne soit totalement rebuté par ce parti.

L’électorat de l’AfD : clivages géographiques

Le principal clivage politique structurel observable est géographique : l’AfD engrange deux fois plus de voix (autour de 20% en moyenne) dans les régions de l’est issues de l’ex-RDA qu’à l’ouest (autour de 10% en moyenne). Mais elle n’est pas sans séduire les régions du sud (Bade-Wurtemberg, Bavière, autour de 15% aux dernières élections).

Les états fédérés de l’est issus de l’ex-RDA rejettent le politiquement correct et le gauchisme idéologique, qui leur rappellent de mauvais souvenirs pires que ceux de l’époque nazie. Le sud alémanique et bavarois a une forte identité historique extrêmement ancienne. Les états fédérés de l’ouest sont des régions artificiellement créés après la guerre, sans identité forte, ravagées dès le XIXème siècle par la révolution industrielle, et comprenant de fortes communautés turques ou afro-musulmanes courtisées électoralement.

Le consensus politique allemand déstabilisé

La percée de l’AfD déstabilise le système politique allemand, car il ne rentre pas dans le consensus qui s’est installé après-guerre. Cette déstabilisation est durable : l’analyse des résultats au Mecklembourg-Poméranie Occidentale montre en effet deux phénomènes structurels essentiels :

  • la spectaculaire progression de l’AfD s’est faite au détriment de tous les autres partis,
  • l’AfD est parvenue à mobiliser de nombreux abstentionnistes ce qui a permis à ce parti de parler de « grand jour pour la démocratie » suite aux dernières élections : plus de la moitié des électeurs ont voté AfD par conviction, mais tout de même 42% par rejet des partis traditionnels.

« L’AfD a empiété sur les plates-bandes de tous les partis. C’est ce que montrent les données collectées par le groupe de recherche sur les élections mandaté par la ZDF (2nde chaîne publique allemande). 17% des électeurs avaient coché SPD il y a cinq ans, 16% NPD (extrême-droite), 15% CDU (chrétiens-démocrates), 3% Verts et FDP. Süddeutsche Zeitung (SZ), 05/09/2016.

L’AfD est parvenu à se mettre en phase avec le mécontentement grandissant au sein de la société allemande, et ce dans un pays économiquement dynamique, avec un taux de chômage modéré, un excédent commercial appréciable et un endettement public et social acceptable… c’est bel et bien le Kulturkampf (la « guerre des civilisations ») qui est au cœur de la crise en Allemagne.

Leif-Erik Holm a qualifié Angela Merkel de « chancelière-dictateur », et la RFA d’« autocratie dominée par des tyrans ». Des mots qui touchent les laissés-pour-compte et les dégoûtés de la politique…

« Il y a sûrement beaucoup de vacanciers à Usedom pendant l’été, mais les étrangers (extra-européens) ou les demandeurs d’asile sont rarissimes dans tout le Mecklembourg-Poméranie Occidentale. Pourquoi donc la question des réfugiés domine-t-elle à un tel point le débat là où ils sont absents ? […] La xénophobie fonctionne en effet sans étrangers, déclarent des experts tels que le professeur de politique de Mainz Jürgen Falter : « Ces électeurs n’ont pas besoin de confrontation pour fantasmer un ennemi imaginaire. Il leur suffit de croire que celle-ci pourrait se produire ». » TAZ, 05/09/2016

Comme dans les pays d’Europe centrale, les länder de l’est ne veulent en aucun cas subir les horreurs qu’ils constatent à l’ouest. Ils les préviennent donc en freinant des quatre fers. C’est un phénomène de séparation des populations non-miscibles et de constitution de réserves. À l’ouest, le clientélisme oblige les politiques à faire le grand écart en ménageant les électeurs musulmans. Mais les communautés se séparent sur le terrain et rêvent chacune de deux pays diamétralement opposés.

Tout se passe par ailleurs comme si, et ce à l’instar des tendances constatables dans les pays d’Europe centrale, les Allemands de l’est regardaient de plus en plus l’ancienne puissance coloniale russe avec les yeux de Chimène : « De nombreux partisans de l’AfD et le Front de gauche (allemand) font davantage confiance à Poutine qu’à Merkel » (Die Zeit, 05/09/2016) ; « La confiance en Poutine est supérieure de presque un tiers (30%) parmi les soutiens de l’AfD à la moyenne nationale. C’est également le cas chez les électeurs de gauche (radicale) (31%). C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’institut de sondage Forsa commandé par le Zeit. » Die Zeit, 05/09/2016.

La montée de la crise politique en Allemagne

Les partis de l’establishment ont réagi par des mesures d’urgence à la crise à l’est. Il existe ainsi depuis 2015 des grandes coalitions (rouge-noir, soit SPD-CDU) dans cinq états fédérés dont 4 dans l’ex-RDA : Berlin, Mecklembourg-Poméranie Occidentale, Saxe-Anhalt, Saxe et Sarre (Ouest). Ce type de coalition apparaît dans un pays en crise, mais épris de consensus. Il consiste néanmoins à abolir le système partisan dans les faits et l’histoire montre qu’elles ne sont jamais que des situations transitoires. Ce fut par exemple le cas de la célèbre Grande Coalition du chancelier Kurt-Georg Kiesinger (1966 – 1969), qui ne fit guère que marquer la transition en douceur d’une domination de la démocratie chrétienne (1949 – 1966) vers celle de la social-démocratie (1969 – 1981) dans le cadre des bouleversements qui ont abouti à la crise de 1968-69, en attendant le retour de bâton néo-conservateur de 1981.

L’avenir reste incertain. L’AfD pourrait triompher à l’est mais pas ou nettement moins à l’ouest, la question du sud restant un dilemme. Une alliance de la Bavière et du Bade-Wurtemberg avec les états fédérés de l’est pourrait entraîner un blocage politique au niveau de l’assemblée haute, le Bundesrat (Conseil fédéral), constitué des représentants des 16 régions. Un désaccord irréconciliable entre les partis de l’establishment et l’AfD entraînerait une crise politique majeure en Allemagne dans l’impossibilité de réaliser le sacro-saint consensus, sachant que nul ne peut prédire l’évolution d’un CDU menacé d’implosion interne, sans compter que nombre de membres de la CSU bavaroise ne sont pas hostiles à l’AfD.

Sources

Pour Quatremer, à Bruxelles, c’est « l’Arabie Saoudite »

Pour Quatremer, à Bruxelles, c'est « l'Arabie Saoudite »
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Source : Ojim.fr – Coutumier des critiques acerbes à l’encontre de la Belgique, Jean Quatremer s’est récemment illustré par une nouvelle sortie sur un sujet pourtant assez inhabituel.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Le Vif, le correspondant de Libération à Bruxelles, europhile acharné, s’est lâché sur son ressenti dans la capitale belge. « Quand tu vas à Molenbeek, tu as un choc culturel et physique », a-t-il expliqué. Pour lui, si « en France nous avons les banlieues », en Belgique, et particulièrement à Bruxelles, « c’est au centre de la capitale » que l’on constate ce changement. « A 200 mètres de la Grand-Place, tu es en Arabie saoudite », a-t-il lancé.

Ainsi, pour le journaliste qui, après 25 ans de correspondance à Bruxelles, ne parle toujours pas le néerlandais, pourtant l’une des langues officielles du Royaume, « il y a un truc qui ne va pas ». Et d’ajouter : « Jamais je n’ai vu autant de femmes voilées dans d’autres villes européennes. Il a fallu que ça pète dans le métro pour qu’on puisse enfin le dire. »

Aussitôt des lecteurs belges ont réagi sur les réseaux, l’invitant à balayer devant sa porte ou s’indignant de ses propos qu’ils assimilaient à ceux du FN. Ce qui est sûr, c’est que cette sortie paraît assez paradoxale pour un journaliste qui voulait, il n’y a pas si longtemps, établir un « cordon sanitaire » autour du Front National

Aussi, c’est ce même Quatremer qui s’était plaint, en octobre 2012, d’une publicité de la BCE qu’il jugeait « si blanche et si mâle ». « Vingt-trois hommes, vingt-trois hommes blancs, vingt-trois hommes blancs en costume-cravate sombre posant pour la photo. Cet aréopage de mâles satisfaits est le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), l’organe qui décide de la politique monétaire de la zone euro », avait-il souligné, d’un air dérangé.

Les journalistes les plus politiquement corrects de nos médias seraient-ils rattrapés par le réel ?

Polémiques sur le burkini : les réactions en Allemagne

Polémiques sur le burkini : les réactions en Allemagne
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Source : Ojim.fr – Le burkini a fait les gros titres de la presse de cet été. En France bien sûr, mais aussi à l’étranger. On a ainsi pu lire à plusieurs reprises dans certains quotidiens français, notamment dans Libération et dans Le Monde, que la presse étrangère ne « comprenait pas le débat français » ou bien qu’elle était « choquée par les arrêtés anti-burkini ». Sans nuance aucune.

On ne peut ici qu’une fois de plus constater la forte tendance des journalistes français à ne pas enquêter, à ne pas examiner tous les aspects contradictoires d’un sujet, à ne pas informer exhaustivement avant de formuler une synthèse. La presse française n’informe pas, elle prescrit. La majorité de la presse française n’est pas la presse d’un pays démocratique.

Il va sans dire que les journaux anglo-saxons, par exemple, reflètent surtout l’attachement fondamental à la liberté de culte et d’expression, l’une et l’autre fortement restreintes en France… Le monde anglo-saxon ne connaît rien à la culture de la laïcité. Il eût été judicieux d’analyser les causes de ces attitudes, certes piégées dans le fameux « paradoxe de la tolérance » de Karl Popper, mais très différentes des postures françaises. Les journaux espagnols cités sont quant à eux des journaux de gauche, de plus en plus gagnés par un certain islamo-gauchisme. Leur position est donc comparable sur le fond à celle de Libération et du Monde. On aurait trouvé également des sons de cloches très différents au Québec.

Il ressort de ce préambule qu’il est parfaitement faux de dire que la presse étrangère ne comprenait pas – globalement – le débat français sur le burkini. La réalité est que le burkini a suscité des débats dans toute l’Europe, débats dont la teneur a pu se rapprocher, mais aussi se différencier fortement des débats français. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les opinions sont aussi partagées qu’en France.

Examinons le cas de l’Allemagne, comme en France, le burkini a fait une apparition massive dans les piscines, au bord des lacs et même des plages des mers du Bord et Baltique, illustrant clairement le caractère global de cette offensive islamiste culturelle :

  • comme en France, les attitudes des autorités locales ont été fortement contrastées : certaines ont laissé faire, mais d’autres ont promulgué à leur tour des arrêtés anti-burkini,
  • comme en France enfin, les débats ont été vifs dans la presse et les médias sociaux.

Plusieurs arrêtés anti-burkini dans les piscines allemandes, surtout en Bavière et à l’Est

La réalité est que de nombreuses piscines allemandes ont promulgué, sous leur propre responsabilité ou à travers les décisions de responsables politiques locaux, des arrêtés anti-burkini de teneur similaire à ce qu’on a pu voir en France. Mais ce qui est frappant à ce niveau, c’est le fort contraste qui existe entre les différentes régions.

La Bavière s’est par exemple largement prononcée en faveur de la prohibition du burkini dans les piscines publiques. L’interdiction prononcée à Neutraubling, dans le Haut-Palatinat (nord de la Bavière), a ainsi mis cette paisible petite ville près de Ratisbonne sur le devant de la scène à l’instar de Cannes en France. Elle a fait tache d’huile. Les régions du sud (Bade-Wurtemberg, Palatinat…) se sont généralement alignées sur l’exemple bavarois. L’idyllique cité de Constance au bord du lac du même nom a également fait parler d’elle du fait des procédures judiciaires intentées par les organisations pro-djihad culturel.

L’Est de l’Allemagne ne veut lui non plus rien entendre du burkini. Cette partie de l’Allemagne a cela de particulier qu’elle possède en effet une forte culture du naturisme (FKK = Freikörperkultur). Née dès les années 20, cette pratique n’a cessé de se renforcer sous un national-socialisme soucieux de promouvoir la culture du corps, et plus tard sous la dictature communiste. Elle est ainsi rentrée intacte de plein pied dans la nouvelle Allemagne réunifiée, alors qu’elle avait fortement décliné à l’ouest après la guerre. C’est ainsi que de nombreuses piscines du Brandebourg, du Mecklembourg-Poméranie et de Saxe, de Saxe-Anhalt ou de Thuringe ont à leur tour banni le burkini. Alors que le nudisme est autorisé en de nombreux endroits. Il est vrai par ailleurs qu’à part Berlin, le taux d’immigrés dans la population est ici moindre qu’à l’ouest – et on se souvient aussi que la population est fortement hostile à l’immigration afro-musulmane, et que PEGIDA et l’AfD font un tabac dans cette partie de l’Allemagne. Or justement, des incidents ont été signalés aux thermes de Berlin. Des femmes voilées, choquées par la résistance au djihad culturel rencontrée à Bad Saarow (Brandenburg), ont eu une belle occasion de se poser en victimes en déclarant, le 22 août 2016 au Hannoversche Allgemeine Zeitung , qu’elles « se sentaient discriminées ». Des plaintes classiques pour « racisme », « injures » etc. ont été déposées.

La situation est bien différente, par exemple, en Rhénanie du Nord-Westphalie. À Oberhausen par exemple, le directeur général de l’office des piscines municipales OGM, Hartmut Schmidt, a déclaré au Westdeutsche Allgemeine Zeitung s’être « décidé en faveur de la tolérance ». Dortmund a préféré par contre bannir le burkini de ses piscines municipales.

Conclusion : on ne peut qu’être frappé à nouveau par les clivages régionaux que suscite la question de l’islam en général en Allemagne – le burkini n’étant qu’un aspect parmi bien d’autres. Les régions issues de l’ex-RDA y sont farouchement hostiles, à l’instar des pays d’Europe Centrale, et rejettent bien plus fortement le politiquement correct qui s’est imposé à l’ouest. Mais également les régions du sud, à forte identité bavaroise et aussi alémanique, ont plutôt mal accueilli le burkini. Le rejet alémanique a d’ailleurs fort logiquement trouvé un écho dans la Suisse alémanique toute proche : signalons le cas de Bâle, excédée par les débordements des musulmans venus de l’Alsace toute proche. Les régions de l’ouest en revanche, sans forte identité depuis l’exode rural massif de l’époque industrielle et à fort taux d’immigration – et partant d’électeurs musulmans, notamment germano-turcs – ont adopté des attitudes plus contrastées et partant souvent plus « tolérantes ».

Un débat tout aussi faussé qu’en France, mais dans des termes très différents du débat français : pas de laïcité ni de « valeurs de la République »… c’est l’hygiène qui justifie les prohibitions… mais le public n’est pas dupe.

L’Allemagne est un pays démocratique. Il n’existe aucune base légale pour interdire ou prescrire légalement un vêtement quelconque aux citoyens. Il a donc fallu trouver autre chose pour justifier les interdits. L’Allemagne n’est par ailleurs pas un pays laïc. Elle reconnaît certains cultes, au nom desquels d’ailleurs l’État prélève une dime qu’il reverse aux différents cultes reconnus. Il n’y a d’ailleurs pratiquement pas de mot allemand pour dire « laïcité » et l’équivalent du mot français n’est jamais utilisé et pratiquement incompris. Il est vrai que la laïcité à la française cache en réalité la déification d’un État théocratique. Rien de tel en Allemagne, pas plus que de « valeurs de la République » censées supplanter la volonté populaire, et donc la démocratie.

Mais l’Allemagne est très à cheval sur la propreté. C’est ainsi que les longs shorts, fort en vogue outre-Atlantique, ont été prohibés dans ce pays pour des raisons d’hygiène. C’est donc cette interdiction qui a servi de jurisprudence pour les arrêtés anti-burkini.

C’est ce que reflètent aussi les articles publiés dans la presse nationale et régionale. Partout, les vraies questions ont été soigneusement évitées. Nul n’ignore que l’argument « de l’hygiène » n’est qu’un paravent visant à soigneusement éviter les questions de fond. En Allemagne comme en France, le politiquement correct a tué la réalité de la liberté d’expression dans de nombreux domaines.

Comme en France, on a vu des « intellectuels » turcs, comme le chercheur spécialiste des questions des migrations Özkan Ezli, déclarer sans rire au quotidien Die Welt  le 22 juillet dernier que le burkini, ce symbole d’apartheid caractéristique d’un islam génétiquement porteur d’une idéologie du pur et de l’impur séparant musulmans et infidèles au même titre que le voile ou le halal, était « un vêtement ambivalent positif » qui permettait aux femmes musulmanes de « s’intégrer socialement ». L’intégration par la séparation, voilà un beau concept à ajouter à la longue liste des termes techniques orwelliens.

Partout donc, le monde politique et médiatique a soigneusement occulté le problème latent de la cohabitation, dans un même pays, de populations aux valeurs radicalement opposées.

Pourtant, ce qui est occulté par les autorités soucieuses d’éviter tout débat sur la paix civile, le caractère idéologique irréaliste de la non-politique migratoire et les mensonges éhontés de l’idéologie d’État depuis des décennies, ne trompe plus guère l’opinion publique. Il est en effet intéressant de lire les multiples commentaires des lecteurs, qui montrent les passions, les inquiétudes et les prises de conscience de l’ampleur des problèmes qu’a déclenché l’offensive du burkini. Les Allemands de base sont de plus en plus conscients que la question du burkini n’a rien à voir avec l’hygiène, mais avec les valeurs fondamentales de l’égalité hommes-femmes (que nie le burkini), de l’unité de la société (que nie le burkini) et au-delà de la compatibilité de l’islam et de son idéologie du pur et de l’impur séparant musulmans et infidèles avec les valeurs multiséculaires d’une Allemagne de culture chrétienne, et donc majoritairement « infidèle ».

Dans tous les cas, cette séparation abyssale entre les élites et le peuple est parfaitement illustrée par ce sondage réalisé par l’Hildesheimer Allgemeine Zeitung le 18 août dernier :

Question : que pensez-vous de l’interdiction du burkini dans les piscines ?
Réponses :           1 019

Je suis pour :      62,5%
Je suis contre :  32,5%
Ça m’est égal :     5,0%

Quant au maire de Neutraubling, Heinz Kiechle, il a déclaré au quotidien Die Welt, le 11 juin, avoir été inondé de messages de soutien de sa décision d’interdiction, à des années-lumière des débats du monde politique et médiatique.

Sources

Presse : les trois points chauds de la rentrée

Presse : les trois points chauds de la rentrée
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Source : Ojim.fr – SFR Presse, qui regroupe désormais L’Express, Libération et L’Étudiant, L’Obs, plus instable que jamais, mais aussi Le Journal du dimanche, dont le rapprochement avec Europe 1, va démarrer, se préparent à une rentrée agitée.

L’Obs, qui doit en principe annoncer courant septembre un plan d’économies de l’ordre de cinq millions d’euros, se prépare une nouvelle fois à des journées difficiles. La cure d’austérité imposée par l’actionnaire majoritaire -Le Monde- pourrait se traduire par la suppression d’une quarantaine de postes, essentiellement à la rédaction. Le décrochage de la diffusion, depuis la nouvelle formule lancée il y a un an, est en partie responsable du déficit de L’Obs. Le climat délétère en interne, depuis le licenciement sans ménagement de la numéro deux de la rédaction, Aude Lancelin, n’est pas là pour arranger les choses. Les détracteurs de L’Obs en interne accusent le social-démocrate Mathieu Croissandeau -le directeur- de règlement de compte politique vis-à-vis de cette proche de Nuit debout. Les règlements de compte n’ont pas lieu qu’à droite : côté peaux de bananes, la gauche sait également y faire.

Alors que la rentrée risque donc d’être tendue à L’Obs, elle sera au contraire studieuse à L’Express. L’hebdomadaire, qui lui aussi a fait un flop avec sa refonte du printemps, devrait être repensé début 2017. La réflexion sur l’avenir des newsmagazines, en plein décrochage de leur lectorat, pousse Alain Weill, le patron de BFM, de RMC, et de SFR Presse, la nouvelle société éditrice de L’Express, de Libération et de L’Etudiant, à trouver des solutions à l’hémorragie. Si la croissance pourrait venir de la nouvelle application de lecture des titres du groupe, lancée avant l’été, les lignes éditoriales passeront à l’avenir sous les fourches caudines de Guillaume Dubois. L’ancien directeur de BFM TV, nommé directeur général de SFR Presse, cornaquera à ce titre les très susceptibles Christophe Barbier à L’Express et Laurent Joffrin à Libé. Autant dire que la guerre larvée pourrait aussi être déclarée là-bas.

Hervé Gattegno, nouveau directeur du JDD, n’aura pas non plus une rentrée de tout repos. Après avoir débauché Anna Cabana au Point, il cherche à se constituer une garde rapprochée pour piloter le journal. Le JDD devra en effet se battre bec et ongle pour ne pas être absorbé par Europe 1. Si l’on parle de renforcement des synergies rédactionnelles, côté Lagardère active, le rapprochement des deux médias fait peser de lourdes craintes au Journal du dimanche. La puissance d’Europe 1 constitue une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.