Petits meurtres entre applis autour de la vidéo en streaming

Vue de New York en hélicoptère avec Meerkat et Periscope (Anthony Quintano/Flickr/CC)
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Les batailles d’entreprises avec coups bas et concurrence déloyale se menaient autrefois entre compagnies pétrolières ou financières ; elles se déroulent aujourd’hui entre applications mobiles, avec le même enjeu, chiffrable en millions et même milliards de dollars.

En l’espace de quelques jours, deux applis particulièrement innovantes, Meerkat et Periscope, se sont menées une telle bataille, et la seconde, appartenant au réseau social Twitter, a gagné par KO.

Meerkat (capture)

Meerkat (capture)

Le terrain d’affrontement est particulièrement prometteur : le streaming vidéo, c’est-à-dire la possibilité pour tout un chacun de devenir sa propre chaîne de télévision en transmettant en direct à ses amis un événement politique, social, culturel ou privé. La possibilité existait déjà, mais ces applis l’ont rendue simple comme un clic.

Ces dernières semaines, Meerkat était l’appli dont tout l’univers du Web parlait, d’abord aux Etats-Unis, puis en Europe. Je l’ai testée la semaine dernière lors d’un colloque sur les « médias de demain », et j’ai été conquis par sa simplicité d’usage. Ma retransmission de la présentation d’un intervenant était retransmise sans effort aux abonnés de mon compte Twitter.

Pluie d’argent sur Meerkat

Aussitôt, l’argent se précipita sur la start-up Meerkat, sans même se demander comment cette appli pourrait générer des revenus, ou se poser des questions sur la viabilité de son modèle. Meerkat annonçait jeudi 26 mars avoir « levé » 14 millions de dollars de la part de capitaux-risqueurs, et même un investissement de l’acteur et musicien Jared Leto

L’appli Periscope de Twitter (capture)

L’appli Periscope de Twitter (capture)

Mais le jour même, la contre-attaque de Twitter débarquait sur l’App Store et autres kiosques d’applications (uniquement pour appareils Apple, sous iOS, mais des versions Android ne devraient guère tarder), avec Periscope, offrant à peu près le même service. Sauf que pour asseoir sa domination, Twitter, qui avait investi quelque 100 millions de dollars pour racheter Periscope quelques mois plus tôt, bloquait de fait l’accès de Meerkat sur son réseau social, tuant en pratique son concurrent !

En 24 heures, le nombre de téléchargements de Periscope rattrapait et dépassait celui de Meerkat. A en juger par le nombre d’occurences sur Twitter, Meerkat a entamé sa chute vertigineuse (voir graphique).

Téléchargements Periscope vs Meerkat (Topsy via Twitter)

Téléchargements Periscope vs Meerkat (Topsy via Twitter)

Twitter a tué son concurrent

Sans accès à un réseau social comme Twitter, Meerkat perd évidemment beaucoup de son intérêt car pour partager ses images, il faut un « lieu ». Avec sa force de frappe mondiale, Twitter a dès lors la possibilité de « tuer » le concurrent, en toute légalité.

L’intérêt de ces applis de streaming est évident, et certains commentateurs américains lui voient déjà jouer un rôle important dans la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis. Pour le Washington Post, cité par le blog Méta-Médias :

« Les candidats vont periscoper leur campagne. Les parlementaires vont periscoper leurs insta-déclarations en direct du Capitole. »

Le même phénomène pourrait se produire en France, évidemment. Les premiers tests hésitants ont même eu lieu dimanche soir, lors du deuxième tour des élections départementales.

Comme l’a relevé le site Slate.fr, Nicolas Sarkozy l’a expérimentée à ses dépens. Le staff du président de l’UMP, qui se voulait pionnier de cette nouvelle technologie, n’avait pas prévu que les commentaires qui apparaissent en direct sur le flux vidéo viendraient tuer l’effet escompté…

Le flux Periscope de Nicolas Sarkozy dimanche 29 mars 2015 (capture Slate.fr)

Le flux Periscope de Nicolas Sarkozy dimanche 29 mars 2015 (capture Slate.fr)

L’enjeu va au-delà de la politique : le marketing peut s’en emparer pour les lancements de produits, surtout pour les marques qui ont déjà une forte présence sur les réseaux sociaux.

Casse-tête des droits

On imagine aussi le casse-tête qui va se présenter pour les événements couverts par des droits d’auteur ou des exclusivités, matches sportifs, concerts, événements privés… Va-t-il falloir laisser son smartphone à l’entrée, ou équiper les lieux de spectacles et les stades de systèmes pour couper le réseau ?

Ce n’est que le début de l’expérimentation de ce nouveau champ de conquête des internautes. Pas question, pour les acteurs de ce marché, de rater leur entrée, même si c’est au prix du « meurtre » de leur concurrent…

source :  Rue89

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Sondage Le Point : Bruno Le Maire préféré à Sarkozy par les Français ?

Sondage Le Point : Bruno Le Maire préféré à Sarkozy par les Français ?
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Un sondage paru dans Le Point l’affirme : « UMP : Le Maire préféré à Sarkozy par les Français ». Le premier problème est que ce sondage, qui prétend avoir interrogé « les Français » a été réalisé auprès de 1012 internautes ce qui n’a, bien entendu, rien à voir avec les Français. On peut estimer à la moitié d’entre eux les pratiquants d’internet capables de répondre à un sondage en ligne.

Mais il y a mieux : le niveau de désinformation atteint par le titre est invraisemblable quand on analyse les résultats. Il est rare que des résultats soient interprétés à l’envers avec une impudence aussi spectaculaire.

Le seul point sur lequel Bruno Le Maire obtient une meilleure impression générale, c’est la qualité de sa campagne. 45 % des interrogés trouve que Le Maire a mieux travaillé son sujet (contre 40% à Sarkozy).

Mais tout le reste est favorable à Sarkozy ! Pour 61% des sympathisants de droite, il fait la meilleure campagne. Pour les détenteurs de la carte UMP, c’est 65%. Toutes catégories confondues à droite, c’est 65%.

Il semble ainsi que nous soyons face à un mensonge délibéré, destiné, une fois de plus à favoriser la candidature d’Alain Juppé (voir ici ou ). Mais les faits peuvent être plus têtus encore que Le Point !

Crédit photo : ump-photos via Flickr (cc)

Retour de Sarkozy : Marine Le Pen tacle France 2

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Pour marquer son retour officiel sur la scène politique, Nicolas Sarkozy a choisi le journal de Laurent Delahousse (photo) en guise de tribune.

L’ancien président a pu ainsi s’exprimer sur France 2 et monopoliser 45 minutes du journal télévisé. Une interview qui n’a pas plu à tout le monde, à commencer par Marine Le Pen. Invitée du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro », la présidente du Front National a demandé : « Qui est le plus à blâmer ? Lui (Nicolas Sarkozy) ou France 2 qui accepte que ce soit lui qui décide de la durée, de l’horaire, de la manière dont il revient ? »

Nicolas Sarkozy a en effet lui-même planifié ce retour médiatique en choisissant France 2 pour tribune et précisément Laurent Delahousse comme interlocuteur. Une demande unilatérale que la chaîne publique semble avoir accepté sans broncher…

Crédit photo : N2lepine via Wikimédia (cc)