Source : Ojim.fr – Pour commenter le direct de l’investiture de Donald Trump, et par souci de pluralité, BFMTV avait invité sur son plateau une essayiste favorable au nouveau président américain. Le moins que l’on puisse dire est que la pluralité n’aura pas duré longtemps…
Car Évelyne Joslain, auteur de Trump : pour le meilleur et pour le pire (Presses de la Délivrance, 2016) et membre des Républicains, n’avait pas l’intention de se prêter au jeu de la pensée lisse et politiquement correcte.
Interrogée sur le président sortant, Barack Obama, elle a en effet déclaré : « Obama fait partie des gens qui détestent l’Amérique. Pendant 8 ans, il a servi son idéologie mais pas l’Amérique. » Aussitôt, les réactions outrées (ou gênées) ne se sont pas faites attendre sur le plateau. Bien peu de choses pour Mme Joslain qui poursuit : « Je remets en cause son patriotisme et aussi sa dévotion par rapport à l’église qu’il fréquentait. »
Invitée à en dire plus sur le sujet, celle-ci a estimé que Barack Obama était « plus musulman dans son cœur que chrétien ». Et de faire remarquer que beaucoup d’informations, comme les écrits d’Obama lorsqu’il était à l’université par exemple, sont littéralement « sous scellé ». « Tout ça, on n’a pas le droit de le savoir », dénonce-t-elle.
Source : Ojim.fr – L’attaque de Nice n’aura pas échappé à la règle. Comme après chaque attentat, les chaînes d’information en continu et les autres médias ont reproduit un schéma désormais habituel : on commence par rater la couverture de l’événement, on continue en passant à côté des conclusions à tirer, puis on termine en beauté par la désignation du coupable idéal.
Ne retenant aucune leçon du passé, alors que dans la France de 2016, les attentats sont devenus une occasion fréquente de redorer ses statistiques d’audience, nos médias continuent à s’enfermer dans une idéologie coupée du réel qu’ils sont censés couvrir…
Phase 1 : rater son direct
S’il y a bien une chose que la plupart des téléspectateurs retiendront de cette triste nuit du 14 juillet, c’est que l’épisode « attentat terroriste » a commencé par un beau feu d’artifice. Bien que cela soit assez paradoxal, c’est en effet sous la forme de simples bandeaux diffusés sous les images du feu d’artifice de Paris que les téléspectateurs de BFMTV et i>Télé ont appris la nouvelle. L’information en continu nous a ainsi offert, le temps de longues minutes, cette scène surréaliste où l’on annonce un attentat et des morts dans un décor de fête avec Björk en fond sonore. Un décalage qui a indigné de nombreux internautes alors que l’ampleur de l’attaque était déjà largement connue sur les réseaux sociaux.
Vers 1 heure du matin, lorsque les chaînes d’information en continu ont pu appeler leurs « experts » en terrorisme et que TF1 est passé en mode direct (retransmission de sa filiale LCI), les choses sérieuses ont commencé. Dans la panique, de nombreux médias ne se sont pas gênés pour diffuser des photos trash montrant des corps. Sans aucun doute la chaîne la plus engagée dans cette voie lors de cette soirée, France 2 est allée jusqu’à interviewer un témoin… juste à côté du cadavre de son épouse fauchée par le camion.
Shocking interview to survivor just by a dead body on France2. We are getting accustomed to brutality, breathless pic.twitter.com/zauiDi1tsH
Dans un communiqué, la chaîne publique s’est bien vite excusée de cette bourde. Pour le groupe, ces images brutales « n’ont pas été vérifiées selon les usages ». France 2 reconnaît « une erreur de jugement » et jure que « la diffusion de ce type d’images ne correspond pas à la conception de l’information des journalistes des équipes et de l’entreprise ». De son côté, Slate.fr s’interroge sur le caractère peu déontologique consistant à interroger des personnes en état de choc. Dans ce genre de situation, c’est en effet « au journaliste de décider de ne pas faire cette interview ».
Aussi, France 2 a été critiquée pour s’être lancée, avec TF1/LCI, dans une course à qui diffusera le plus, et le mieux, l’image du camion blanc en train de rouler sur la promenade des Anglais. Comble de l’info-spectacle, France 2 s’est vanté de diffuser la vidéo « au ralenti », histoire que les téléspectateurs puissent bien voir les détails… Une vidéo dont la chaîne elle-même ignore par ailleurs la source. « Alors que les comptes des forces publiques comme Place Beauvau nous enjoignaient, à nous internautes, de cesser de diffuser des images du massacre, France 2 contrevenait à toutes ces demandes », déplore Slate.fr.
Concernant LCI, la chaîne du groupe TF1 a carrément diffusé des rumeurs sans aucune vérification ni même précision. Sur les réseaux sociaux, après le drame, des rumeurs de prise d’otage dans un restaurant ont commencé à circuler. Alors que BFM TV et I-Télé se sont bien gardées d’en faire état, faute de sources suffisantes, LCI l’a mentionné en direct sans jamais précisé qu’il s’agissait d’une rumeur totalement infondée. Dans cette soirée, « la palme de l’horreur revient à France 2. La palme de la rumeur à LCI/TF1 », conclut Slate. Enfin, pour dire un mot de BFM TV, on peut mentionner cette publication indécente partagée sur les réseaux sociaux. On peut y lire : « Oui je suis au courant, je regarde BFM TV. » Une manière assez odieuse de faire sa promotion sur des corps encore chauds…
Une fois le stade de la couverture en direct passé est venu le moment des analyses à chaud. Tout d’abord, les médias ont excessivement tardé à parler d’acte « terroriste ». Alors que la date était ô combien symbolique et que le mode opératoire ne laissait que peu de doutes, il aura fallu attendre un long moment avant que la piste islamiste, qui sautait aux yeux, soit à peine prononcée du bout des lèvres. Illustration parfaite, jusqu’au grotesque, de cette prudence inhabituelle en d’autres circonstances : le jusqu’au-boutisme d’Alain Marschall. Sur BFM TV, le journaliste a osé déclarer, sans crainte du ridicule : « J’ai l’impression qu’on a plutôt affaire à un déséquilibré, (…) un type qui était ultra-mal dans sa peau. » Et celui-ci d’ajouter, très sérieusement : « Je ne vois pas Daech là-dedans, très franchement. » 10 minutes plus tard, sa propre chaîne annonçait la revendication de l’État islamique. La vidéo vaut le détour :
Autre exemple : ce journaliste d’Europe 1 qui, face à Florian Philippot, a catégoriquement refusé de « faire le lien » entre l’attaque et l’islamisme.
Comme toujours, les journalistes ont rapidement été rattrapés par les faits, implacables. Face à cette impasse, il fallait bien trouver une échappatoire pour continuer à nier sans trop se ridiculiser. Dès lors, il a été question d’insister sur le profil de certaines victimes d’origine arabe. Évidemment, un tueur arabe ne tuerait pas des coreligionnaires ! La preuve, c’est « Fatima » qui est « tombée la première »,nous dit Nice-Matin (repris par Le Parisien, le Huffington Post, Closer, L’Express…). Cette mère marocaine de 7 enfants était « forte, debout », et surtout, elle « pratiquait le vrai islam ». Après une soupe émotionnelle de plusieurs lignes, Nice-Matin nous parle d’une autre soupe : celle servie par la Fédération des musulmans du Sud aux sans-abris…
De leur côté, France 3 et FranceTVinfo insistent également sur Fatima, « première victime du tueur ». De façon subliminale, il est question de montrer que les premières victimes du terrorisme ne sont pas les Français mais les musulmans eux-mêmes. Ce qui peut être vrai à l’international finit, concernant la France, par tourner à la propagande grossière.
En première ligne, et de loin, dans ce travail consistant à supprimer tout lien entre l’attentat et l’islam, Libération n’a pas lésiné sur les moyens. Dans une tribune publiée sur leur site, un intellectuel « maroco-néerlandais » estime que c’est « cette médiocrité du Mal qu’il faut analyser au lieu de crier au calife comme on crie au loup ». Pour lui, « l’islam n’est qu’un prétexte » et il est ainsi « inutile de se focaliser sur la question religieuse ». Il est vrai que les actes de terrorisme de masse concernent aussi souvent des musulmans que des catholiques criant « Doux Jésus », crucifix à la main…
Servilement alignés sur les déclarations du gouvernement, les médias se sont ainsi évertués, durant plusieurs jours, à protéger l’islam, innocent par nature. Inlassablement, ces derniers ont répété que le tunisien auteur de l’attentat de Nice mangeait du porc, ne faisait pas le ramadan, buvait, se droguait… il n’était pas un pratiquant parfait, donc l’islam est hors de cause. Pour Jean-Patrick Grumberg, sur Dreuz.info, « même si son mode de vie éloigne Bouhlel de l’islamiste typique, cela ne contredit absolument pas que l’efficacité de l’État islamique est de faire commettre des attentats par des groupes ou des individus avec lesquels il n’a jamais été en contact, et n’a donc jamais participé à l’organisation des attentats, ni logistiquement, ni financièrement, ni tactiquement ».
Mais l’évidence est trop difficile à accepter, et on préférera dès lors parler de « déséquilibré » ayant vécu un divorce difficile. Rien de terroriste là-dedans. D’ailleurs, le 20 avril 2016, France Télévisions ne nous avait-il pas avertis sur le profil-type du terroriste ? Pour le groupe public, un terroriste est un homme portant un béret appelant à « libérer le cassoulet ».
Attention, travail journalistique sérieux :
Phase 3 : bien choisir son bouc-émissaire
Mais alors, si le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam, qui est le vrai coupable ? L’extrême-droite, bien-sûr ! Grâce à ses « envoyés spéciaux » à Nice, Libération a pu interroger la communauté musulmane qui « redoute les effets pervers du 14 juillet » dans cette ville qui compte de nombreux « groupes identitaires ». Aujourd’hui, ces braves gens dont la religion n’a rien à voir avec les précédents attentats craignent d’être « montrés du doigt ». Pour les musulmans, « ça va être un handicap de plus pour trouver du travail », confie un témoin interrogé.
Pire : il n’y a « pas si longtemps », une copine de la mère du tueur s’est faite « agresser » par un groupe de jeunes dans le tramway. Elle transportait un gâteau d’anniversaire et « ils lui ont demandé si c’était une bombe et ont mis le gâteau en bouillie ». Tout s’explique ! Pour L’Humanité, même son de cloche : « l’attentat de Nice, la nationalité présumée du tueur, la situation politique, niçoise et nationale, fournissent à la droite extrême un prétexte à préciser ses propositions, amalgamant immigration, terrorisme et identité. » Et le quotidien communiste de dénoncer « la récupération politique de l’attentat de Nice par l’extrême droite » et Marine Le Pen. Ses torts ? Proposer des mesures pour lutter contre le terrorisme et l’islam radical. Quel toupet ! On pensait que seules les bougies et les fleurs étaient efficaces pour faire reculer Daech.
Toujours dans Libération, Jean-Yves Camus craint « une réplique de l’ultradroite » plus que l’organisation de nouveaux attentats. Quid des victimes de l’islam radical, dont la liste s’allonge toujours plus au fil des mois ? Elles sont apparemment déjà oubliées. Désormais, tous les projecteurs de la presse bien-pensante sont tournés vers la « communauté musulmane », première victime de ce drame, et vers la méchante « extrême-droite » qui n’a pourtant tué personne… Et le politologue de citer l’exemple d’interpellations récentes de « skinhead néonazis » à Marseille, qui présentent « une certaine dangerosité, notamment en matière d’atteinte aux biens et aux personnes »… Définitivement, l’extrême-droite est LE défi à venir pour « les groupes de renseignement ». Les terroristes, les vrais, peuvent continuer leurs petites affaires tranquillement.
Le plus urgent, pour nos médias, c’est cette « parole raciste qui se libère » (Le Parisien). Face au carnage du 14 juillet, de nombreux niçois expriment leur ras-le-bol par des mots très durs à l’encontre de l’immigration de masse imposée à la France depuis des décennies. Pour Le Parisien, comme pour d’autres, cela ne peut être que l’expression d’un racisme latent, maladif. Heureusement, le quotidien a trouvé « Sylvie » pour venir conclure son article sur une note d’espoir : « Ce que je retiens, moi, c’est que des innocents regardaient le ciel pendant le feu d’artifice et qu’ensuite ils sont montés au ciel à cause d’un humain pire qu’une bête. »
À n’en pas douter, nos médias ont, depuis le 7 janvier 2015 et le massacre de Charlie Hebdo, mis en place une mécanique aujourd’hui bien rodée. L’indécence d’abord, course à l’audience oblige, la manipulation ensuite, pour terminer avec la propagande pure et simple. Une mécanique aussi malhonnête que coupée du réel qui, si le train des événements continue ainsi sa route, ne fonctionnera plus pour très longtemps.
Après L’Express et Libération, Patrick Drahi va bientôt pouvoir ajouter BFMTV à son tableau de chasse.
Prochainement, Alain Weill, PDG de NextRadioTV (qui détient BFMTV et RMC, entre autres) et Patrick Drahi, patron d’Altice (SFR, Numericable) vont s’allier au sein d’une coentreprise dans le but de racheter NextRadioTV grâce à une OPA de 595 millions d’euros. Alain Weill en assurera la présidence avec 51 % du capital.
Une fois l’opération conclue, d’ici la fin de l’année, Weill détiendra 37,7 % de NextRadioTV et sera par ailleurs actionnaire à hauteur de 24 % d’une filiale d’Altice, ainsi que membre du comité de direction du groupe, chargé de l’ensemble de ses activité médias en France et à l’international.
D’ici à mars 2019, Patrick Drahi pourra quant à lui racheter la totalité du capital de NextRadioTV. Magnat des télécoms, l’homme d’affaires israélien est en train de se forger un empire dans les médias. Outre Libération et L’Express, récemment rachetés, il est également propriétaire de la chaîne d’information israélienne i24news.
Saisi après la diffusion d’une vidéo de Vincent Lambert sur certaines chaînes de télévision, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a mis en garde quatre d’entre elles, qui n’avaient pas pris soin de flouter son visage : BFMTV, LCI, M6 et TF1.
« La diffusion de ces images de M. Vincent Lambert sans consentement préalable et sans floutage constitu(e) une atteinte à l’intimité de sa vie privée et à son image », ont écrit les Sages dans un communiqué.
Concernant les quatre autres chaînes ayant diffusé la vidéo en floutant toutefois le visage de Vincent Lambert, France 2, France 3, Canal+ et i>Télé, le Conseil s’est contenté d’une lettre pour rappeler « que la diffusion de telles images sans consentement préalable était de nature à porter atteinte à l’intimité de la vie privée ».
Le CSA avait été saisi le 10 juin dernier après la diffusion sur ces chaînes de cette vidéo, filmée par les proches de Vincent Lambert quelques jours après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme validant l’arrêt des « soins » de ce grand handicapé. La vidéo, qui en a troublé plus d’un, le montrait sur son lit d’hôpital, semblant interagir avec son entourage.
Lundi 15 juin sur France 3 était diffusé le documentaire de Serge Moati, « L’Intérieur au cœur de la crise », qui montrait les coulisses du ministère de l’Intérieur lors des attentats terroristes de janvier.
À cette occasion, le document souligne le rôle prépondérant joué par les médias d’information en continu, dont l’influence a été jusqu’à contraindre la police de lancer sans plus attendre l’assaut de l’Hyper Casher, porte de Vincennes.
En effet, lors d’une séquence, on aperçoit un policier appeler l’un de ses collègues pour l’informer : « C’est marqué sur BFM. Le plein écran : ‘Un assaut est lancé à Dammartin’. » Une annonce en direct qui va contraindre les hommes du Raid postés près de l’Hyper Casher à lancer, eux-aussi, l’assaut pour protéger les otages, le terroriste Coulibaly ayant prévenu qu’il les tuerait si l’assaut était lancé à Dammartin.
En février, le CSA avait prononcé 13 mises en demeure pour cette dangereuse précipitation. En enfants gâtés, les médias concernés avaient crié au scandale, estimant que la liberté d’information était menacée.
Mais la liberté d’informer est-elle supérieure à la vie humaine ?
Pensant appeler Jean-Marie Le Pen en direct jeudi 7 mai, BFMTV a téléphoné à Jean-Marie… Le Guen !
À l’antenne, le secrétaire d’État chargé des relations avec le parlement n’a pas dit un mot, si bien que la bourde est passée totalement inaperçue et a été dissimulée derrière un « petit souci technique ». Cependant, elle n’aura pas échappé au « Petit Journal » de Canal+.
Pour Yann Barthès, l’explication est simple : en réalité, le standard de BFMTV s’est tout simplement trompé d’une ligne sur l’annuaire téléphonique des personnalités où, ordre alphabétique oblige, Jean-Marie Le Guen est placé juste au-dessus de Jean-Marie Le Pen…
Dans un entretien à TV Libertés, le journaliste Pierre-Alexandre Bouclay, auteur d’une enquête sur l’ultra-gauche dans un récent numéro de Valeurs Actuelles, revient sur les méthodes très structurées de l’extrême-gauche pour gagner la guerre médiatique.
La dernière offensive en date est la contestation de la construction d’un barrage à Sivens, à laquelle le reporter-baroudeur s’est rendu incognito. S’il ne s’y est pas présenté en tant que journaliste, comme il l’avait fait auparavant, c’est parce que, estime-t-il, « si on veut faire un bon travail, la seule solution c’est l’infiltration ».
Dans le cas contraire, se présenter comme un journaliste accrédité conduit à être « pris en charge par le groupe et totalement encadré ». À Sivens par exemple, les journalistes officiels avaient « droit » à deux heures de visite par jour et devaient porter un signe distinctif. Les militants, soumis à des consignes de silence à leur égard, leur faisaient visiter des ZAD (Zone à Défendre) « Potemkine », bien loin de la réalité.
« Ils vous disent ce que vous pouvez filmer, mais surtout ce que vous devriez filmer », explique M. Bouclay avant d’ajouter qu’ils « vous conseillent très fortement vos angles, ce qui est absolument anti-journalistique ». La seule solution consiste alors à se fondre parmi eux, incognito, d’autant que les journalistes sont jugés « à la tête du client ». Par exemple, ceux de TF1, LCI, BFMTV et de La Dépêche du Midi ont été « virés manu militari » de la manifestation.
Une fois passée cette étape de l’infiltration, M. Bouclay a pu voir et analyser leurs méthodes très structurées de lutte mais aussi de guerre de l’information.
L’une de leurs principales armes est « l’action symbolique ». Par exemple, les zadistes utilisent des « clowns de combat » chargés de venir danser devant les policiers. Le but ? « Capter l’attention des caméras ». Car « un CRS qui « gaze » une fille grimée en clown, c’est pas très cool, mais pour eux c’est super ». Le journaliste ajoute que « les filles vont, tout à fait délibérément, se faire « gazer ». Parce que leur but, c’est de créer de l’image, qu’il y ait des caméras qui filment ».
Autre méthode : le lancer de peluches. Une peluche, « c’est mignon ». Et là aussi, les caméras sont attirées comme un papillon vers la flamme. Sauf qu’après cette mise en bouche bien sympathique, les militants passent à l’action violente. Et alors les peluches et les nez rouges se transforment en pierre ou en cocktails Molotov…
Toutes ces pratiques sont loin d’être spontanées. Comme l’explique Pierre-Alexandre Bouclay, tout est compilé dans un ouvrage édité, une sorte de manuel de guérilla (Guerilla Kit, la Découverte, 2008) qui détaille avec grande précision les moyens à employer contre la police et à l’égard des médias pour mener une action efficace. Et autant dire que le résultat est au rendez-vous.
C’est ainsi que les journalistes se retrouvent manipulés et livrent, pour leurs différents médias, une vision tout à fait incorrecte des événements. L’exemple le plus récent restera les affrontements autour du barrage de Sivens, où les gendarmes ont été mis en cause de manière unilatérale après la mort du jeune zadiste Rémi Fraisse.