L’administration Trump ne collaborera plus avec CNN

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Source : Ojim.fr – En guerre larvée avec de nombreux médias, l’administration de Donald Trump aurait décidé de ne plus collaborer avec CNN.

D’après Politico, la Maison Blanche aurait en effet reçu pour mot d’ordre de ne plus envoyer de porte-paroles et collaborateurs sur les plateaux de la chaîne d’information en continu, accusée de diffuser des intox à répétition. « Nous envoyons des collaborateurs aux endroits où nous pensons qu’il est logique de promouvoir notre programme », a ainsi déclaré un officiel de l’administration Trump, expliquant au passage que CNN ne faisait pas partie de ces endroits, mais que ce boycott ne serait pas permanent.

Pour un journaliste de la chaîne, il s’agit-là d’une tentative de « punir la chaîne et de faire baisser ses taux d’audience ». De son côté, Sean Spencer, porte-parole de la Maison Blanche, a nié ces affirmations, assurant qu’il continuerait de répondre aux questions de CNN lors des conférences de presse. Toutefois, celui-ci n’a pas manqué de critiquer les méthodes employées par la chaîne d’information : « Je ne vais pas m’asseoir et m’engager avec des gens qui n’ont aucun désir de réellement obtenir quelque chose de bien. »

Durant la campagne et depuis le début de son mandant, Donald Trump doit faire face à l’hostilité de la quasi-totalité du monde médiatique, largement favorable à Hillary Clinton et au camp démocrate. Tout au long de la campagne, celui-ci n’a pas hésité à rebaptiser CNN « Clinton News Network », entendez : « la chaîne d’information de Clinton ». Le nouveau président a également critiqué le New York Times et le Washington Post pour leurs partis pris.

Dernièrement, lors de sa conférence de presse du 11 janvier, Trump a refusé de répondre aux questions d’un journaliste de CNN, Jim Acosta. « Vous ne me poserez pas de question », lui a-t-il lancé d’emblée. Un juste retour de bâton pour des médias outrageusement partisans ?

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Quand un journaliste antifa aux Inrocks minimise l’agression visant Laurent Obertone

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Source : Ojim.fr – Tout part d’une agression. Le samedi 21 janvier, une quarantaine de militants « antifascistes » mobilisés contre la « Citadelle », le local du mouvement Génération Identitaire à Lille, ont fait un détour en direction de la librairie Humeurs Noires pour perturber une séance de dédicaces des éditions Ring.

Présents ce jour-là : Laurent Obertone, auteur du best-seller La France Orange Mécanique, Anne-Sophie Martin et Ghislain Gilberti. Sous la plume des Inrockuptibles, premier média à relayer l’affaire, il s’agit d’un simple « enfarinage », presque amical. « D’un pas ferme, les militants investissent les lieux », peut-on lire parmi d’autres phrases étrangement emphatiques.

Mais la réalité est toute autre. D’après les éditions Ring et les témoins présents sur place, les casseurs, déterminés, étaient en possession « d’armes contondantes », ce que les Inrocks ne précisent pas. Surtout, leur entrée « d’un pas ferme » était en fait une véritable attaque, cagoulée, armée et violente. Pas un mot sur les dégâts dans la librairie, pas un mot sur le libraire, pourtant de gauche, pas un mot sur ce « gamin de six ans qui était dans la librairie, avec sa mère traumatisée ».

Intrigués par ce parti pris, les éditions Ring et Laurent Obertone ont rapidement mené leur petite enquête. « Pourquoi laisser croire à un événement anodin ? Pourquoi ne pas donner la parole au libraire ? Pourquoi décrire des faits qui n’existent pas ? Pourquoi, même de la part des Inrocks, adversaire acharné des éditions Ring, autant de mansuétude vis-à-vis des casseurs ? », s’interroge Obertone, qui nie au passage avoir été « enfariné ». Aussi, pourquoi le journaliste des Inrocks se trouvait-il avec cette horde au moment des faits ?

8ème cérémonie des Bobards d’or

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Source : Ojim.fr – Bien installée dans le paysage médiatique, la cérémonie des Bobards d’or, qui récompense de manière parodique les plus beaux mensonges des médias mainstream, se tiendra pour sa huitième édition le lundi 6 février au soir au Théâtre du Gymnase Marie Bell (Paris Xe).

Cette année, le jury sera constitué de Gabrielle Cluzel, Charlotte d’Ornellas, Vivien Hoch, Benjamin Dormann, Yann Vallerie et Martial Bild.

Dix candidats sont en lice, dont six sélectionnés par les internautes. Le public présent le 6 sélectionnera parmi eux le bobard de bronze, le bobard d’argent et le bobard d’or pour les plus grands mensonges médiatiques de l’année 2016.

Grand-père tirailleur sénégalais de Black M. ; manif pour tous en Italie revue par l’AFP, bobard « poids lourd » de l’attentat de Nice, bobard « mal voyant » des « mineurs isolés » de la jungle de Calais, Molenbeek où il fait bon vivre, Trump soutenu par les membres du KKK ; bobards sur les migrants, sur Orban, sur les cafés corses interdits aux femmes ou sur la-théorie-du-genre-qui-n’existe-pas, le choix sera difficile !

Une essayiste pro-Trump virée du plateau de BFMTV

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Source : Ojim.fr – Pour commenter le direct de l’investiture de Donald Trump, et par souci de pluralité, BFMTV avait invité sur son plateau une essayiste favorable au nouveau président américain. Le moins que l’on puisse dire est que la pluralité n’aura pas duré longtemps…

Car Évelyne Joslain, auteur de Trump : pour le meilleur et pour le pire (Presses de la Délivrance, 2016) et membre des Républicains, n’avait pas l’intention de se prêter au jeu de la pensée lisse et politiquement correcte.

Interrogée sur le président sortant, Barack Obama, elle a en effet déclaré : « Obama fait partie des gens qui détestent l’Amérique. Pendant 8 ans, il a servi son idéologie mais pas l’Amérique. » Aussitôt, les réactions outrées (ou gênées) ne se sont pas faites attendre sur le plateau. Bien peu de choses pour Mme Joslain qui poursuit : « Je remets en cause son patriotisme et aussi sa dévotion par rapport à l’église qu’il fréquentait. »

Invitée à en dire plus sur le sujet, celle-ci a estimé que Barack Obama était « plus musulman dans son cœur que chrétien ». Et de faire remarquer que beaucoup d’informations, comme les écrits d’Obama lorsqu’il était à l’université par exemple, sont littéralement « sous scellé ». « Tout ça, on n’a pas le droit de le savoir », dénonce-t-elle.

Présidentielle : les réseaux sociaux sont-ils en train de détrôner les médias ?

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Source : Ojim.fr – Auteur du livre La Langue des médias. Destruction du langage et fabrication du consentement (éd de l’Artilleur/Toucan, 2016), Ingrid Riocreux, que l’Ojim a été l’un des premiers médias à interroger sur son livre passionnant, donnait récemment un entretien au Figaro/Vox.

Dans celui-ci, l’agrégée de Lettres modernes analysait le langage des principaux candidats à la présidentielle et leurs rapports aux médias. Mais avant tout, au regard des initiatives de Jean-Luc Mélenchon et Florian Philippot, qui ont tous deux créé leur chaîne Youtube, un constat s’impose selon elle : internet, les réseaux sociaux et les médias alternatifs ont pris une place importante dans le grand concert de l’information.

Ainsi désormais, « la hiérarchie de l’information échappe en grande partie aux médias officiels », explique-t-elle. En témoignent les récentes agressions de Cologne, commise par des clandestins, et que les médias officiels ont, dans un premier temps, tenté d’étouffer. Or aujourd’hui, « toute tentative d’étouffer des faits avérés est contre-productive. Les faits en question finissent par être connus parce que les réseaux sociaux propagent les images et les témoignages ».

En parallèle, « les médias alternatifs gagnent en crédibilité: ils apparaissent comme ceux qui disent ce que les autres nous cachent », note Ingrid Riocreux. Pour contrer cette menace, les médias traditionnels ont donc choisi, de plus en plus, de nous mettre constamment en garde contre internet et les réseaux sociaux. Certes, cet appel à la prudence peut paraître légitime, mais pour l’essayiste, « ces mêmes médias ne semblent pas se l’appliquer à eux-mêmes », et commettent souvent des bourdes. La faute à la volonté d’être le premier à sortir une information, et donc à ne pas vraiment la vérifier, entre autres…

Concernant le monde politique, force est de constater que la majorité du personnel politique « se soumet au magistère moral des médias et accepte ce système dans lequel il faut utiliser certains mots et pas d’autres ». Et quand bien même beaucoup dénoncent ce magistère et se prétendent « hors système », ils ne le sont pas totalement. Car on ne peut tout simplement pas l’être, « cela reviendrait à ne pas exister du tout », nous dit Ingrid Riocreux. Et d’ajouter : « Si on laisse de côté ceux qui se prétendent hors système sans l’être en rien, les candidats « hors système » sont, en réalité, ceux qui arrivent à utiliser le système contre lui-même. »

La journaliste Laurence Haïm (Canal+) au service de Macron

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Source : Ojim.fr – Tout un symbole. Laurence Haïm, ancienne correspondante de Canal+/i>Télé à la Maison Blanche, va devenir porte-parole d’Emmanuel Macron.

Elle était l’une des rares journalistes françaises à être accréditée permanente à la Maison Blanche. Pour Canal, elle a couvert les cinq dernières campagnes présidentielles américaines, dont dernièrement les campagnes de Donald Trump et d’Hillary Clinton. Dans un Tweet publié le 10 janvier, celle-ci avait laissé entendre cette reconversion.

Désormais, comme l’a révélé Le Monde, la journaliste franco-israélienne rejoint, après 30 ans de métier, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, ancien ministre du gouvernement Valls et candidat à la présidentielle, en tant que porte-parole. À l’AFP, cette dernière a d’ailleurs expliqué qu’elle considérait Emmanuel Macron comme le « French Obama »…

Il faut dire que celle-ci n’était pas forcément reconnue pour sa neutralité. En 2004, elle avait littéralement fondu en larmes en direct à l’annonce de la réélection de Georges W. Bush… « Il va falloir que j’apprenne la rigueur, et que j’apprenne à contrôler mes impulsions ! », a-t-elle confié au Monde. Des qualités qui ne lui étaient visiblement pas nécessaires en tant que journaliste…

Laurence Haïm rejoint ainsi la liste, non-négligeable, des journalistes s’étant reconvertis dans le monde politique. On pourrait citer la reconversion de Claude Sérillon, de France 2, en conseiller de François Hollande, de même que Nathalie Ianetta de Canal+, pour le secteur du sport. Sous Nicolas Sarkozy, Catherine Pégard du Point avait rejoint l’Élysée, pendant que Myriam Levy du Figaro rejoignait François Fillon à Matignon et Jean-Marc Plantade du Parisien suivait Christine Lagarde à Bercy.

Ainsi, Laurence Haïm n’échappe pas à la tendance. Mais le plus curieux, c’est que celle-ci n’exclut pas un retour au journalisme après la campagne ! Comme l’a bien fait remarquer Alexis Lévrier, historien des médias : « A partir du moment où l’on prend le parti d’un homme politique, on perd toute légitimité en tant que journaliste. Cela devrait être un aller sans retour. »

 

Soutien aux migrants : un journaliste de Ouest-France impliqué ?

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Source : Ojim.fr – L’Ojim a consacré de nombreux articles à l’attitude des médias vis-à-vis des migrants. Ils ont une position morale et moralisante que l’on peut résumer en une phrase : les migrants c’est bien, ceux qui posent des questions sur leur accueil ou qui les refusent, c’est mal.

Le service public n’est pas en reste sur ce thème. Dans certains cas on peut même parler de véritable lobby.

Certains journaux s’engagent directement dans la « promotion du migrant », véritable marqueur moral et « chance pour la France » comme Le Télégramme de Brest. Une antenne régionale de France 3 censure les propos anti migrants sur son site internet et un journal breton fait de même.

Mais certains journalistes vont plus loin en organisant directement la venue de « migrants » in situ dans la région qu’ils couvrent pour leur journal. Autrement dit, ils utilisent leur travail de « journalistes » non seulement à des fins de simple propagande mais également pour « devenir des facilitateurs de l’arrivée des réfugiés ». Honnêteté, vous avez dit honnêteté ?

Avec l’autorisation de Breizh Info nous reproduisons un de ses articles sur les actions militantes de Michel Oriot « journaliste » de Ouest-France à La Baule.
Aide aux migrants. À La Baule, l’implication d’un journaliste d’Ouest-France

12/01/2017- 07h00 La Baule (Breizh-info.com) – Breizh-info poursuit son enquête sur les soutiens pro-migrants dans la Presqu’ile guérandaise. Aujourd’hui le cas d’un journaliste de Ouest-France qui ferait du lobbying pro-migrants auprès des mairies de la Presqu’île.

Parmi les responsables du collectif SRPI, on trouve dans la liste : «  Accompagnement et facilitation du montage de dossiers pour proposer des hébergement dans les municipalités de la Presqu’île : Michel Oriot », avec son adresse mail au sein du groupe Ouest-France.

Correspondant local au sein de Ouest-France et chef d’agence de La Baule, il utiliserait ses possibilités professionnelles pour faire du lobbying pro-migrants auprès des municipalités. En effet, la marge des maires face à un journaliste – surtout du premier quotidien local – est bien moindre que face à un collectif ou à un citoyen. N’y aurait-il pas conflit d’intérêt dans ce mélange des genres entre le métier de journaliste et l’engagement personnel associatif ?

D’autant qu’il couvre activement le sujet – par exemple pour l’arrivée des migrants à Batz, relayée sur Ouest-France, ou la réaction du conseiller régional écologiste à l’université d’été de l’UMP à La Baule en 2015, et le refus des ténors du parti d’accueillir des réfugiés.

Ou encore cet interview d’une figure de la gauche italienne – d’origine africaine – qui appelle les pays européens à ouvrir complètement leurs frontières aux migrations. Le 5 novembre 2016 il donne dans une brève tous les contacts nécessaires pour apporter des dons en nature ou en argent à la mairie pour les migrants accueillis par la Ligue de l’enseignement à Batz. Etc.

Et pourtant, il est confirmé dans un billet daté de mai 2016 du collectif Pour l’avenir de Pornichet, qui sert de relais local à SRPI et à d’autres causes plutôt marquées à gauche : « Le collectif ICAR PRESQU’ILE ( Initiative Citoyenne pour l’Accueil des Réfugiés sur la Presqu’ile) prendra contact, par l’intermédiaire de Michel ORIOT (correspondant local Ouest France La Baule et membre dans le collectif) avec les mairies de la presqu’ile dont celle de Pornichet pour connaître leurs propositions d’accueil ». On ne peut pas faire plus clair.

Un autre billet de mars 2016 confirme son implication – ainsi que, par ricochet, du journal Ouest-France, dans le développement de la présence de migrants sur la Presqu’île : « Une réunion s’est tenue à Pornichet le 16 septembre à l’initiative de la rédaction bauloise de Ouest France et un modèle de lettre a été envoyé à chaque mairie afin que celle-ci se porte volontaire pour l’accueil des réfugiés ».

Michel Oriot n’engagerait donc pas seulement sa personne – il est le chef de l’agence d’Ouest-France à La Baule. Habitant de Pornichet, ce nantais d’origine passé par l’enseignement catholique diocésain sous contrat (école Saint-Donatien à Nantes, puis le très bourgeois lycée du Loquidy), a conduit une liste aux municipales 2014 à Sion-les-Mines, au nord de la Loire-Atlantique. Il n’a pas été élu maire, sa liste étant arrivée dernière des trois qui se présentaient. Il n’est que conseiller municipal sans délégation.

Il n’est pas seulement lobbyiste, c’est aussi la personne à l’origine du collectif pro-migrants de la Presqu’île, avec Annette Bolo. A ses confrères de l’Echo de la Presqu’île, il a été très clair en novembre 2015 : « Nous voulons devenir des facilitateurs de l’arrivée des réfugiés sur la Presqu’île », a-t-il affirmé. Il ajoute :«  un phénomène d’entraînement entre les maires est possible pour initier une dynamique. On peut, on veut accueillir et mettre en place un dispositif pour être une force de proposition auprès de la préfecture ».

Louis Moulin

 

Migrants : Cédric Herrou, le passeur dépassé

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Source : Ojim.fr – C’est le « buzz » médiatique de ce début d’année 2017 : le procès de 2 passeurs de migrants à la frontière franco-italienne. Dès le 23 novembre, l’avocate de l’un des 2 prévenus l’annonçait à un journaliste de 20 minutes : leur procès est « à dimension nationale ». « Parce qu’aujourd’hui les citoyens français ne savent plus s’ils ont le droit ou non d’accorder une aide humanitaire », avance Maitre Binimelis. Les journaux, les radios et les sites internet d’information ont consacré de nombreux articles sur ce sujet.

Cédric Herrou vers la sanctification

Les titres des articles sur Cédric Herrou, l’un des 2 prévenus, sont laudateurs à l’image des propos de l’invité des « matins » de France Culture le 6 janvier. Serge Slama, maître de conférences en droit public à Nanterre, parlant des actes de Cédric Herrou, cite Edward Snowden et Michel Rocard « qui a dénoncé la torture en Algérie ». Pour Le Parisien on parle de « Huit mois de prison requis contre un agriculteur qui avait aidé des migrants ». Pour Euronews, c’est « le procès de l’agriculteur qui aide les réfugiés. Il est jugé pour avoir porté assistance à des migrants près de la frontière franco-italienne ». 20 Minutes parle d’un « militant du camp de migrants poursuivi pour « aide au séjour » ».

Notre héros de la semaine aura même droit à un duplex lors de l’Émission politique de France 2 jeudi 5 janvier, dont l’invité était l’ancien premier ministre et candidat à l’élection présidentielle, Manuel Valls. Le camp du bien a trouvé une nouvelle figure. À lire les titres de la presse, notre héros du jour se serait limité à aider des personnes en difficulté.
Un faux naïf ?

Mais qu’a fait précisément Cédric Herrou pour être à ce point médiatisé ?

Le Figaro nous informe que « Cédric Herrou était, justement, poursuivi pour avoir aidé des étrangers à entrer en France puis les avoir hébergés dans une colonie de vacances désaffectée de la SNCF ».

L’Obs liste les poursuites dont M. Herrou est l’objet : « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour de personnes en situation irrégulière, et occupation illicite de propriété privée ». Le Monde nous indique que « Cédric Herrou a transporté plus de 200 migrants depuis six mois ».

Dans un autre article, L’Obs, dans sa rubrique de storytelling dédiée aux migrants, lui laisse la parole. « En 2015, j’ai commencé à prendre des migrants en stop à Vintimille pour les conduire chez moi. » « Les arrivées ont continué et l’on s’est retrouvé avec 58 personnes à la maison. Mon jardin s’est transformé en camping avec des caravanes, un cabanon, et j’avais casé plein d’autres personnes dans les maisons aux alentours. Un peu perdus et pris au dépourvu, nous avons décidé d’ouvrir un squat désaffecté qui ne dérangeait personne ».

À Marianne, Cédric Herrou précise : « Avant le squat, il y avait 58 personnes chez moi. J’avais pris la décision de ne plus les passer parce que je pensais que j’étais responsable de l’afflux des gens chez moi. Avec l’association Roya Citoyenne et avec le soutien d’autres associations humanitaires, on a décidé alors d’ouvrir un lieu pour les héberger, on a choisi la colonie de vacances car le lieu était ouvert et ne prenait pas l’eau ».

Comme le fait remarquer un commentaire de l’article sur le site de Marianne, « Il s’est senti envahi. Il reconnait même implicitement que sa conduite faisait appel d’air. Alors débordé par sa conduite irréfléchie, il se reprend. Il occupe un centre abandonné. Il viole le droit à la propriété privée. Il outrepasse une nouvelle fois les lois de son propre pays ».

L’Obs le reconnait, les structures d’accueil, à peine créés, sont saturées. Cela n’empêche pas l’agriculteur de déclarer à L’Obs : « je ne regrette rien et je continuerai ». Il ajoute lors du duplex avec M. Valls, « Vos frontières ont blessé des femmes, des enfants, des familles ». « Des familles qui se sont fait persécuter dans leur pays par une politique européenne, mondiale ».

Malgré le nombre impressionnant de passages relevé par Le Monde , pas un article ne fera le lien avec les activistes anti-frontières de la mouvance No border, dont le journal Regards a fait une présentation à la frontière franco-italienne en septembre 2015. Tout comme on ne trouvera pas davantage d’analyse sur la prétendue persécution par l’Europe, dans leurs pays, d’Érythréens et de Soudanais qui selon C. Hérrou, serait à l’origine de migrations. Seul un contributeur de Marianne aura relevé les contradictions du passeur dépassé par le mouvement qu’il a lui-même suscité. Dépassé mais bien complice.

 

Médiapart censure sans censurer : Edwy Plenel champion de la dialectique !

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Source : Ojim.fr – Les lecteurs du site bien connu les-crises.fr animé par Olivier Berruyer ont pu prendre connaissance, le 31 décembre dernier, d’un incident survenu entre la rédaction de Médiapart et l’un de ses abonnés qui intervenait sous le pseudonyme de « Swank » et dont le blog est accessible sur internet pour les non abonnés à MDP.

Ce dernier a écrit un article posté le 12 décembre 2016 sous forme d’une Lettre ouverte aux journalistes de Médiapart (et à quelques autres) condamnant la ligne éditoriale du « journal participatif » à propos de la crise syrienne, l’assimilant à un matraquage éditorial d’inspiration atlantiste.

L’auteur s’en prend correctement, mais avec virulence, au parti-pris du journal, avéré selon lui. Il met en cause un débat organisé par la rédaction en présence d’Edwy Plenel à propos d’Alep dont « tous les intervenants pensaient la même chose », fait un lien avec le journal Le Monde dont Edwy Plenel a été l’un des dirigeants ; bref, il fait part non sans talent de son indignation qui peut paraître fondée quand on aspire à une presse plus ou moins honnête et pluraliste. Surtout lorsque l’on a fondé quelque espoir que Médiapart puisse représenter une alternative crédible au conformisme généralisé des grands médias français.

Mais voilà que l’« équipe de modération » du journal, de service ce week-end là, aurait décidé de son propre chef (si l’on en croit Edwy Plenel dans sa surprenante mise au point évoquée ci-dessous) de supprimer le billet en question avant que Edwy Plenel ne décide, du haut de son autorité apparemment souveraine, de le remettre en ligne. Auparavant, « Swank » avait dénoncé cette censure sous le titre « Juste une mise au point ».
Plenel intervient en personne sur le « mode Plenel »

Ceci resterait anecdotique pour les citoyens non abonnés au journal en ligne, si la réponse de Edwy Plenel, amusante à certains égards, ne donnait pas à l’affaire un retentissement regrettable du fait du renom de ce « grand journaliste » sur la place publique. Car Edwy Plenel a pris la peine d’écrire à Swank une réponse sous le titre « Commentaire de Edwy Plenel en réponse».

Premier élément intéressant, Edwy Plenel rassure en spécifiant «… nous avons republié… », tout en mettant en cause « l’équipe restreinte chargée de la permanence du week-end », pour aussitôt l’exonérer au motif qu’elle aussi a le droit d’être « énervée et dégoûtée » (terme repris du papier de Swank), ce qui est une approche inhabituelle de ce que l’on attend de journalistes professionnels.

Puis vient la contre attaque classique, laquelle est susceptible de donner un éclairage sur la responsabilité réelle de Edwy Plenel dans cette histoire. Il y qualifie notamment les propos de Swank de « dénigrement aveugle, tissé de préjugés et de mensonges, d’amalgames et d’excommunications dans le déni de toute vérité de ce qu’est ce journal ». On reconnaît là la prose d’un grand excommunicateur devant l’éternel qui a par exemple traité de « moisis » les opposants à l’arrivée des « réfugiés » en UE.

Et surgit le morceau de bravoure où l’on s’insurge contre l’accusation d’atlantisme qui serait la ligne éditoriale de MDP et sa proximité avec la doxa des médias mainstream. On continue avec les mots « diabolisation, insulter, campagne d’aveuglement partisane, vision complotiste du monde (tiens tiens) », etc.

Après cette sortie en tout point conforme aux critiques adressées par les « grands médias » aux récalcitrants qui n’acceptent pas les informations manufacturées que nous sert notre presse « faite par des professionnels » (l’indignation est en effet un bon outil pour délégitimer l’adversaire du jour), vient l’approche déontologique et le rappel des principes de la « Charte éditoriale » de Médiapart.

Plenel ayant accusé Swank de « dénigrement », il rappelle opportunément que le dénigrement est proscrit par la Charte. Cela ne vous rappelle rien ?

Il poursuit alors avec le pendant moral d’un tel commandement, au demeurant justifié sur le plan de la déontologie journalistique, et ouvre son argumentaire en se référant aux « 128 000 abonnés » qui font la force de MDP, avant de brandir la table de la loi : « Nous ne pouvons accepter que les espaces contributifs soient pris en otage par des campagnes de dénigrement… », etc.

Rendons justice à Edwy Plenel et à ses collègues : les contributions sur MDP sont filtrées à posteriori et non à priori, avant publication, ce qui fait pour une part notable l’originalité de ce journal. En « bon » pamphlétaire, Edwy Plenel termine en citant la déclaration des droits de l’homme et du citoyen » (« préambule de la Constitution de l’An I »), bouclier imparable contre les critiques.

La dépublication aura donc été « éphémère », et se veut un rappel au principe de bas de la Charte.
Comprendre les « tables de la loi » selon Plenel

L’équipe de modération du week-end était fatiguée et fragilisée. Elle a donc eu une lecture de la Charte sans doute erronée qui l’a conduite à « dépublier » le papier en question. Elle été désavouée par Edwy Plenel. Par respect de la charte ? Pourquoi pas.

Edwy Plenel dans son immense sagesse décide donc de passer outre, et s’assoit sur la Charte et/ou le professionnalisme à ses yeux fragile de l’équipe en question, quelle qu’en soit la qualité réelle par ailleurs, portant dans tous les cas gravement atteinte à sa légitimité.

Mais il use de ce désaveu de ses propres troupes pour immédiatement le muer en « avertissement » à l’encontre du contrevenant, tentant d’infantiliser son abonné en lui signifiant que c’est une leçon. Le garnement ne devrait plus se risquer à mettre en cause la ligne éditoriale de son journal tel qu’il la perçoit, ce qui pourtant devrait susciter une réponse argumentée et non de simples rappels à l’ordre. Car en vérité, un quotidien a toujours loisir de montrer la place éventuelle faite à ceux qui ne parlent pas tout à fait son langage. Si la Charte a été bafouée, pourquoi republier ? Si tel n’est pas le cas, pourquoi attaquer si férocement Swank ? Mystère.

Pour en arriver là, Edwy Plenel aura fait le détour par l’indignation habituelle renvoyant à des principes universels qui ont le mérite d’éloigner le débat du concret, hic et nunc.

Or, chacun peut constater en parcourant au moins ses unes que Médiapart opte fréquemment pour la russophobie, le multiculturalisme, l’universalisme mondialiste, et que son traitement de la politique internationale se démarque peu de celle de ses grands confrères. En bref, son discours s’apparente souvent à la doxa véhiculée par les médias « oligarquisés ». Pourquoi pas ?

Mais peut-être faudrait-il en ce début 2017 changer de logiciel et de méthode pour rester crédible. Dénoncer des accusations au demeurant de peu de portée au vu de la notoriété confidentielle de l’abonné pour prolonger avec hargne un discours « des valeurs » (tiens tiens…) commence sans doute à lasser. Mme Clinton en sait quelque chose !

Si Edwy Plenel abandonnait les « tables de sa loi » pour retrouver l’acuité et la déontologie d’un journaliste simplex, peut-être pourrait-il n’avoir plus à répondre à des abonnés en colère sur le ton d’un réquisitoire d’un autre temps. Mais cela regarde ces derniers. Bienvenue donc en 2017 avec Médiapart !

Sources : les-crises.fr du 31 décembre, Swank blog Médiapart. La réponse de Edwy Plenel figure en commentaire.

 

 

Pologne : le parti-pris idéologique de Reporters sans frontières

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Source : Ojim.fr – « Pologne : RSF dénonce de nouvelles mesures limitant l’accès du Parlement aux médias », pouvait-on lire sur le site de Reporters sans frontières le 17 décembre dernier. L’organisation « pour la liberté de l’information » commençait ainsi son article : « Après avoir mis la main sur la télévision et la radio publiques polonais l’an dernier, le parti conservateur Droit et Justice prévoit à partir du 1er janvier 2017 de limiter l’accès des journalistes au Parlement. Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de cette nouvelle dérive qui constitue une entrave à la liberté de l’information. »

Une introduction déjà contestable et fortement orientée, puisqu’en remplaçant les dirigeants de la télévision et la radio publiques le gouvernement polonais actuel n’a pas fait autre chose que ce qu’avaient fait ses prédécesseurs et que ce qui se pratique dans de nombreux pays européens. Quant à « cette nouvelle dérive », il est intéressant de voir le manque de recul et d’honnêteté d’une organisation censée surveiller la liberté des médias de manière objective.

« Les dispositions contestées prévoient que seules les caméras officielles de 5 télévisions seront autorisées à filmer les débats tandis que chaque organe de presse n’aura plus droit qu’à deux journalistes accrédités en permanence dans le Parlement. », écrit en effet RSF. « Seules les caméras officielles de 5 télévisions » ! Les reporters sans frontière ignoreraient-ils qu’en France seuls les services de l’Assemblée nationale et du Sénat peuvent enregistrer les débats ? Et quels sont donc les télévisions qui pourront enregistrer en direct depuis le bâtiment du parlement polonais ? On peut le lire dans la brochure contenant les propositions de changement des modalités d’accès des médias (ici en polonais), sur le site de la Diète polonaise : la chaîne publique d’information en continue TVP Info et les chaînes d’information TV Republika, Polsat News, TVN24, Superstacja. Sur ces 4 chaînes privées, seule la première a un profil idéologique conservateur proche de l’actuelle majorité parlementaire, tandis que les trois autres soutiennent l’option libérale-libertaire et donc l’actuelle opposition libérale après avoir plus ou moins ouvertement soutenu les gouvernements de Donald Tusk et Ewa Kopacz. Ces chaînes représentent l’ensemble des télévisions spécialisées dans l’information en Pologne.

Quant à la deuxième partie de la phrase (« chaque organe de presse n’aura plus droit qu’à deux journalistes accrédités en permanence dans le Parlement »), elle semble suggérer que chaque organe de presse n’aura droit qu’à deux journalistes dans l’enceinte du parlement. Or la réalité, c’est que si les changements annoncés par le maréchal de la Diète (l’équivalent du président de l’Assemblée nationale en France) sont mis en œuvre, chaque média pourra avoir, outre ces deux journalistes accrédités en permanence et pouvant accéder à l’ensemble du bâtiment de la Diète et du Sénat, des journalistes qui devront obtenir une autorisation à chaque entrée. Le maréchal de la Diète explique la nouvelle règle par la volonté de donner un accès équilibré aux petits comme aux gros médias. Aujourd’hui, est-il dit dans la brochure explicative de la Diète, les plus gros médias ont en permanence 20 ou 30 journalistes qui, par leur nombre, monopolisent le temps des parlementaires et rendent l’accès à ces mêmes parlementaires très difficile pour les petites rédactions.

RSF parle encore dans son papier de « journalistes soumis à la contrainte économique et médias privés étouffés ». Les médias privés étaient étouffés en Pologne avant l’arrivée au pouvoir du PiS, sous le gouvernement de l’actuel président du Conseil européen Donald Tusk : pressions sur les rédactions, descente de police (dénoncée en sont temps par RSF) et mise sur écoutes de journalistes. Le gouvernement de Donald Tusk finançait généreusement les médias qui le soutenaient, par le biais des abonnements des administrations publiques et des annonces publicitaires du secteur public, tandis que les médias conservateurs avaient même du mal à obtenir des publicités d’annonceurs privés car tout le monde savait dans la Pologne de Donald Tusk que publier ses annonces dans les médias d’opposition signifiait se priver d’accès aux marchés publics. Le gouvernement de Beata Szydło ne favorise pas forcément les mêmes médias et c’est pourquoi un journal comme Gazeta Wyborcza, qui était le plus gros bénéficiaire de la générosité de Tusk, est aujourd’hui obligé de faire appel à l’argent de George Soros. Sans doute est-ce là ce que RSF entend par des « médias privés étouffés ». Quant aux « journalistes soumis à la contrainte économique », c’est pourtant sous Donald Tusk, en 2013, que plus de 400 journalistes salariés de la télévision publique TVP (plus des deux tiers !) avaient été transférés vers une société externe pour être ensuite rémunérés sur la base de contrats d’entreprise et contrats de mandat, avec un travail garanti pour seulement un an. RSF semble donc confondre les dates et les gouvernements : ce n’est pas le gouvernement de Beata Szydło qui a soumis les journalistes du secteur public à la contrainte économique, mais celui de Donald Tusk !

Mais ce parti-pris de Reporters sans frontières ne doit pas surprendre de la part d’une organisation qui, dans son classement mondial 2016 de la liberté de la presse, classe l’Allemagne 16e et la Pologne 47e, en chute de 29 places cette année. On a vu la liberté de la presse à l’œuvre en Allemagne lors des événements de Cologne ou après le meurtre de Maria Ladenburger par un clandestin, et l’on voit donc ce que vaut le classement de RSF. La pluralité médiatique qui règne en Pologne rendrait tout simplement impossibles de telles cachotteries.

Ceci ne veut bien entendu pas dire que les modifications annoncées à la mi-décembre, qui ont marqué le début d’une crise politique en Pologne, sont forcément bonnes. Ce qui est en cause ici, c’est le parti-pris idéologique de RSF qui, plutôt que d’exposer objectivement les faits et critiquer ce qui est critiquable indépendamment de l’option politique aux commandes, interprète, à l’instar des médias mainstream, toutes les réformes de l’actuelle majorité parlementaire polonaise comme étant forcément une tentative d’imposer une sorte de dictature. Ceci alors que RSF avait peu couvert les agissements des deux gouvernements libéraux précédents. C’était par exemple sous le gouvernement de Donald Tusk que le nombre d’accréditations délivrées par le parlement aux journalistes avait été divisé par deux Pologne (ce qui, à l’époque, avait suscité les protestations du PiS), quand le maréchal de la Diète n’était autre que Bronisław Komorowski, devenu ensuite président de la République de Pologne. Néanmoins, pour retrouver sur le site de RSF des articles traduisant une inquiétude pour la liberté des médias polonais en général, il faut remonter au gouvernement de coalition dirigé par le PiS en 2005-2007. Aujourd’hui, RSF appelle même l’UE à sanctionner financièrement la Pologne ! Difficile dans ces conditions pour RSF, qui qualifie sur son site le PiS de « droite ultranationaliste », de surveiller réellement la liberté de l’information et de rester crédible.