L’Ojim au régime d’été

L’Ojim au régime d’été
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Dès avril 2016, l’Ojim se posait la question : après Paris et Bruxelles, Berlin ? Ce fut Munich le 22 juillet.

L’actualité des derniers mois est bien sûr marquée par la vague de terrorisme sans précédent que subit l’Europe et que les médias veulent à tout prix dissocier de l’immigration massive que nous subissons depuis plusieurs décennies, et singulièrement de la grande vague de « réfugiés » qui par centaines de milliers se sont installés, principalement en Allemagne, au cours de l’année écoulée.

« Willkommen » ânonnaient la plupart des médias dans un aveuglement collectif et criminel qui fera malheureusement date. Souvenons-nous du « fantasme de l’infiltration terroriste » moqué par France Inter qui renvoyait aux « heures les plus sombres de notre histoire » quiconque avait le toupet de s’interroger sur la présence de terroristes parmi ces centaines de milliers de clandestins. Le terroriste qui a attaqué à la hache des passagers dans un train le 18 juillet dernier en Allemagne était un demandeur d’asile.

Durant ces derniers mois, l’Ojim s’est ainsi efforcée de décrypter les discours de ces médias et de montrer en quoi leur idéologie les enferme dans une spirale suicidaire, entraînant le peuple avec eux. Le monde ouvert et multiculturel qu’ils ont voulu bâtir s’effondre dans la violence et dans les crimes de masse mais la majorité des journalistes, du moins ceux qui contribuent à forger l’opinion, continuent à louer ce monde et à tenter de faire endosser la responsabilité de leur faillite à ceux qui essayent de trouver des solutions pour que cette séquence ne dégénère pas en véritable guerre civile. La présentation faussée de l’invasion migratoire, les viols de Cologne, le désaveu des médias quand la vérité qu’ils avaient sciemment occultée a fini par éclater mais aussi l’attentat d’Orlando, une ministre « bolossée » par le Bondy Blog, la couverture partisane du Brexit, l’unanimité contre l’Autrichien Norbert Hofer, les rendez-vous de Béziers ou les patrons de presse touchés par le scandale des Panama Papers, l’Ojim vous propose durant l’été de revivre les grands moments de l’actualité de ces derniers mois passés au crible de la critique des médias.

N’oubliez pas que l’Ojim est un site entièrement indépendant qui ne vit que grâce à vos dons. Aidez-nous à remplir notre rôle d’Observatoire des médias et à exercer librement notre critique du système médiatique. Tout don nous est utile. Claude Chollet

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L’histoire de « Kunkush » le chat-migrant

L'histoire de « Kunkush » le chat-migrant
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[Première diffusion le 9 mars 2016] Rediffusions estivales 2016

À cours d’idées pour relancer l’adhésion à la cause des « réfugiés », les médias se réfugient une fois de plus dans l’émotionnel pour attendrir les bonnes âmes européennes.

Une récente vidéo publiée par le journal britannique The Guardian raconte ainsi, en musique, le parcours « épique » d’une famille de migrants venue d’Irak et… séparée de son chat en Grèce. Un chat, nommé « Kunkush », rapporté par des bénévoles jusqu’en Allemagne et restitué à la famille. Snif.

Dans la vidéo, sur un fond de guitare, on peut voir la famille en larmes enlacer son petit matou, disparu depuis son débarquement en Grèce.

Un exemple parfait de story telling émotionnel, dans la veine de l’affaire du petit Aylan, qui s’intègre à merveille dans la ligne officielle des médias européens consistant à surtout mettre en avant des femmes et des enfants mais qui n’a malheureusement pas grand-chose à voir avec l’information.

Mais peut-être fallait-il au moins un mignon petit chat pour essayer de faire oublier les viols de Cologne…

Source : Ojim

[Dossier] Cologne : chronique d’un mensonge rattrapé par le réel

[Dossier] Cologne : chronique d'un mensonge rattrapé par le réel
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[Première diffusion le 8 janvier 2016] Rediffusions estivales 2016

Source : Ojim.fr – Cologne est aujourd’hui au cœur d’un scandale inédit. Le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre des milliers d’individus « d’origines arabes ou nord-africaine », ainsi qualifiés par les autorités, ont en effet agressé sexuellement des jeunes Allemandes de souche.

Des événements accablants qui constituent une fausse note sans appel dans la propagande pro-migrants de l’Union Européenne et montrent que « le vivre-ensemble » est décidément une chimère. Des événements qui auront mis les autorités et les médias dans une situation embarrassante, entre volonté d’étouffer l’affaire et incompréhension. Retour sur une manipulation rattrapée par le réel.

Les faits

Pour commencer, revenons sur les faits qui se sont déroulés à Cologne – mais aussi, dans une moindre mesure, dans d’autres villes européennes (Zürich, Hambourg, Stuttgart…). Le 31 décembre, soir du réveillon du Nouvel an, entre 1000 et 2000 hommes de type maghrébin, selon les rapports de la police et les victimes, se sont rassemblés en petits groupes de 20 à 40 personnes pour ratisser la ville à la recherche de femmes.

« Nous avons traversé ce groupe d’hommes. [Ils] ont ouvert une voie, que nous avons traversé. Soudain, je sentis une main sur mes fesses, puis sur mes seins, à la fin, j’étais pelotée de partout. Ce fut un cauchemar. Nous avons crié et nous les avons frappés, mais ils continuaient. Je suis désespérée, je pense que j’ai été touchée une centaine de fois en l’espace de 200 mètres », raconte une victime. « Plein d’hommes ont soudainement commencé à nous encercler. Ils se rapprochaient de plus en plus. Quand ils étaient près de nous, ils nous ont touchées. J’ai senti des mains un peu partout: aux seins, aux fesses et entre les jambes. Ils étaient très violents. Nous avions mal », raconte une autre, précisant qu’« ils avaient tous le teint un peu foncé. Ils ne parlaient pas bien l’allemand ».

Des dizaines d’Allemandes ont ainsi été agressées, touchées, dénudées et même parfois franchement violées par ces hordes survoltées, très probablement composées de ceux qu’il fallait, jusqu’à présent, présenter comme des « réfugiés » dans le besoin et dont 10 000 sont récemment arrivés dans la ville. En effet, d’après les dernières informations publiées par le journal Welt am Sonntag, la police de Cologne, bien que largement dépassée ce soir-là, dispose de nombreuses informations sur le profil des agresseurs. Les plaintes, tout d’abord, ont aujourd’hui dépassé la barre des 120 et permettent d’y voir plus clair au travers de témoignages tous plus sordides les uns que les autres.

Aussi, le soir des faits, une centaine d’interpellations ont eu lieu dans les rues de la principale ville de Rhénanie-du-Nord, certaines se terminant en garde à vue. « Seule une petite minorité de ces personnes étaient des Nord-Africains, la plus grosse partie était des Syriens », affirme le journal. Une information qui va à contre-courant du discours officiel servi par les autorités allemandes, lequel consiste à marteler que, malgré l’abondance des témoignages, « rien ne permet de dire qu’il s’agissait de réfugiés ».

Pire : d’après les informations du quotidien allemand, ce ne sont pas 1 000 personnes qui ont participé à ces agressions sexuelles mais « plus de 2 000 personnes, presque toutes d’origine arabe, réparties dans un rayon de deux kilomètres autour de la gare centrale ». Des faits confirmés par un rapport de la police de Cologne daté du 2 janvier, que Welt am Sonntag a pu se procurer. Tout récemment, un porte-parole du ministère fédéral de l’Intérieur a affirmé lors d’une conférence de presse que sur 31 personnes suspectées d’être impliquées dans les violences survenues, 18 avaient fait une demande d’asile en Allemagne

Avant d’en arriver à ces comptes-rendus assez précis, il a pourtant fallu attendre plusieurs jours, le temps que les autorités et la presse d’outre-Rhin ne parviennent plus à étouffer cette choquante affaire d’agressions sexuelles de masse.

Le retard à l’allumage des médias allemands

4 jours. C’est le temps qu’il aura fallu attendre avant que les médias allemands ne relatent les faits. Malgré l’extrême gravité de la situation (on parle tout de même de viols organisés et coordonnés à une échelle encore jamais imaginée), presse écrite comme journaux télévisés ont observé un silence religieux jusqu’à ne plus être en mesure de nier l’évidence.

Tout a commencé par un premier mensonge de la police de Cologne. Dans son rapport du 1er janvier traitant de la nuit de la Saint-Sylvestre, celle-ci explique que la soirée s’est déroulée sans incidents, « dans une atmosphère détendue » et que les célébrations sur la place de la cathédrale avaient été « très paisibles »… Évidemment, l’ampleur de l’événement a tué dans l’œuf cette incroyable tentative de dissimulation. Rapidement, les témoignages ont germé sur les réseaux sociaux et, face à la multiplication des plaintes de victimes, la police a été contrainte de faire machine arrière en reconnaissant à la fois les faits mais également le profil « arabe et nord-africain » des auteurs présumés de ces agressions.

Côté médias, le silence était également de mise. Vu l’ampleur des événements, on aurait pu penser que ces derniers auraient pu, comme ils en ont l’habitude en d’autres circonstances, se baser sur les premiers témoignages et sur les fuites sur les réseaux sociaux. L’occasion, peut-être, d’un traditionnel « breaking news » ou d’une « édition spéciale » sur un phénomène qui concernait alors des milliers de personnes dans une ville majeure de l’Ouest allemand. Il n’en fut rien. Pas un reportage, pas une mention, pas une dépêche, rien. Pas même un bandeau glissé à la va-vite au bas d’une édition en continu.

Devant ce malaise, la chaîne publique ZDF a même rétrospectivement présenté des excuses pour avoir tardé à relater les agressions. Dans un communiqué publié sur Facebook et Twitter, celle-ci estime que le fait que le journal de lundi soir (donc quatre jours après les faits) « n’ait pas au moins mentionné les incidents était une négligence » et « était (…) clairement un jugement erroné ». Un mea culpa qui fait suite à de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.

Sur la page de la chaîne, on peut ainsi voir un spectateur mécontent déclarer que « (sa) confiance dans (cette chaîne), pour laquelle (il) paie des impôts, s’amenuise de plus en plus ». Un autre estime que cette dernière « passe sous silence depuis un certain temps certaines choses ». Mais la ZDF n’aura pas été la seule à briller par son mutisme. D’autres, comme l’ARD, première chaîne publique, ou encore la WDR, chaîne de la région de Cologne, ont également raté le train.

Au final, c’est seulement mardi 5 janvier 2015 que l’affaire a véritablement éclaté dans les médias, qui cette fois n’ont pas manqué de moyens avec des éditions spéciales à tour de bras. Concernant les 4 jours de silence, on évoque ici et là un choix éditorial « motivé par la nécessité d’enquêter, de retrouver témoins et victimes ». Une prudence qui n’est pas toujours de mise selon le sujet traité… De quoi soulever de nombreuses questions : les médias allemands ont-ils eu peur de rapporter ces agressions sexuelles d’une ampleur inédite commises par des individus de type arabo-musulman ?

Il faut dire qu’outre-Rhin, la ligne officielle insufflée par madame Merkel plaide en faveur d’un accueil massif des « réfugiés ». En 2015, l’Allemagne en a accueilli 1,1 million, soit cinq fois plus qu’en 2014. Sans aucun doute, cet épisode des plus choquants impliquant un grand nombre d’entre eux porterait un sérieux coup dur à cette politique basée sur une vision arc-en-ciel du monde. A-t-on estimé, dans les rédactions, qu’après tout il valait mieux étouffer ce « malheureux effet collatéral » tant qu’il en était encore temps ? Nul ne peut le dire pour l’instant.

Quoi qu’il en soit, constatant ce mensonge par omission, de nombreux Allemands ont repris à leur compte les slogans de Pegida, mouvement anti-immigration, qui qualifie notamment la presse de « Lügenpresse » (presse mensongère). De son côté, le journal conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) a brocardé ses confrères sur leur position de « prudence ». « Ne savez-vous pas sur quoi vous devez informer ? (…) Vous devriez vous mettre au journalisme », a-t-il préconisé, accusant les médias de prendre les téléspectateurs pour des imbéciles incapables de ne pas verser dans le populisme.

En revanche, pour le syndicat des journalistes allemands, les chaînes publiques ont eu raison de prendre du recul car « les journalistes doivent en premier lieu enquêter, et non spéculer ». Une déclaration qui illustre bien l’alignement total des grands médias d’outre-Rhin sur la politique délirante de leur gouvernement en matière d’immigration. La consigne est donnée : même si les faits le prouvent, l’amalgame ne doit pas être fait entre les agresseurs et les migrants.

… et l’embarras des médias français !

Dans les médias français, les rédactions ne se sont également pas jetées sur l’information. Dans l’hexagone, il a fallu attendre 5 jours pour que la presse subventionnée commence à en parler, avec toutes les prudences de langage nécessaires.

Mardi 5 janvier, Le Monde rapportait l’indignation provoquée par cette nuit d’agressions. Pour justifier son énorme retard, l’air de rien, le quotidien du soir expliquait que le pays venait tout juste de « saisir l’ampleur » des événements. Des événements pourtant connus depuis plusieurs jours pour qui essaie de s’informer sur Internet. D’ailleurs, la veille, RT France fut le premier média francophone à relater les faits, le tout sans s’embarrasser de politiquement correct.

Ainsi le site n’a-t-il pas hésité à citer le ministre de l’Intérieur de la Rhénanie-du-Nord–Westphalie, Ralf Jäger, qui a déclaré : « Nous n’accepterons pas que des groupes d’hommes nord-africains se rassemblent délibérément pour agresser sexuellement les femmes. » Et de citer le chef du syndicat policier de la Rhénanie, Arnold Plicker, pour qui « les réfugiés qui ont un problème intégration dans notre société ouverte » doivent être traités avec la « force de la loi ».

Aussitôt, l’article a été beaucoup partagé sur les réseaux sociaux, certains internautes en profitant pour interpeller les médias français sur leur silence.

Suite, sans doute, à un malheureux concours de circonstances (machine à café en panne, problème de connexion wifi, épidémie de grippe), il faudra attendre le lendemain (parfois même le lendemain soir) pour que les journalistes français relaient l’information. Nous avons déjà cité Le Monde qui, très prudent, mettait le plus de guillemets possible concernant l’origine des agresseurs. Le quotidien du soir est même allé jusqu’à suggérer que « certains éléments indiquent (…) qu’il pourrait s’agir de criminalité organisée, active à Cologne depuis plusieurs années ». On pourrait également évoquer Le Figaro, qui a tout d’abord annoncé que les violences sur les femmes de Cologne étaient le fait de « bandes de jeunes »… Ces fameux « jeunes » qui terrorisent le monde entier.

Au fil des témoignages, toujours plus nombreux, et des rapports de police, les médias français ont, comme leurs confrères allemands, été amenés à reconnaître progressivement l’évidence : il s’agissait bien d’individus d’origine arabe, et particulièrement de réfugiés. Malgré tout, malgré l’implacable réalité des faits, un discours persiste dans l’hexagone comme en Allemagne : il ne faut pas faire d’amalgames entre ces actes barbares et les « réfugiés » et ne surtout pas poser la question du choc des cultures ayant permis cela. Le cas échéant, le château de carte sur lequel repose toute la politique européenne risquerait de s’effondrer sous le poids de ses propres mensonges…

Ainsi Le Point, en chœur avec le gouvernement allemand, nous explique-t-il que « les opposants à la chancelière Merkel tentent de faire le lien avec sa politique en faveur des réfugiés ». Et bien évidemment, ce lien est dangereux pour l’hebdomadaire bienpensant, même s’il est avéré. Pour L’Obs également, « les vols et agressions sexuelles perpétrés par des dizaines de personnes à Cologne le 31 décembre [alors qu’ils étaient des milliers, ndlr] sont utilisés par des politiques contre la politique d’immigration d’Angela Merkel ». L’affaire est donc à prendre « avec précaution dans le contexte actuel ».

En parlant de précaution, Libération en a usé et abusé dans son papier pour relater les faits (le 5 janvier) puis dans son « décryptage » (le 6 janvier). Tout d’abord, les violences ne sont pas « commises » mais « attribuées par la police » à des « hommes d’origine nord-africaines ». Évidemment, comme l’a noté le premier ministre allemand, Thomas de Maizière, l’apparence des agresseurs « ne doit pas conduire à faire peser une suspicion générale sur les réfugiés qui, indépendamment de leur origine, viennent chercher une protection ».

Aussi Libération dénonce-t-il les réactions « surprenantes » ou « idiotes » qui n’iraient pas dans ce sens, comme celle d’un journaliste autrichien, Thomas Mayer, qui « s’est risqué à un pseudo-éclairage à la pertinence très relative, écrivant qu' »en France, le phénomène des abus sexuels commis par des bandes de jeunes hommes (les tournantes) est connu depuis longtemps » ». Sombre idiot, vous dit-on.

Dans l’article suivant, le « décryptage » donc, Libé poursuit en parlant d’« hommes présentés comme des maghrébins » et même « d’apparence maghrébine » (car il pourrait très bien s’agir d’Allemands de souche ayant un peu trop abusé des vacances à la plage ; la précision était donc nécessaire). Et le journal d’insister sur le fait qu’il faut faire attention à la « stigmatisation des réfugiés ». D’ailleurs, à en croire Libé, « la police ne croit pas que les agressions de la Saint-Sylvestre soient le fait de demandeurs d’asile mais plutôt d’une ou plusieurs bandes de petits criminels maghrébins installés de longue date en Allemagne et pour certains déjà connus des forces de l’ordre ». Le lendemain, la police elle-même infirmera cette information, révélant avoir contrôlé 18 demandeurs d’asile parmi 31 individus interpellés.

Pour couronner le tout, le quotidien dont les ventes sont en chute libre depuis plusieurs années citera les propos délirants de la verte Claudia Roth, vice-présidente du Bundestag, pour qui « on ne peut pas prétendre que ce genre d’agressions soit typique des Arabes ou des réfugiés. Il s’agit de violence masculine ». Mais comment expliquer qu’avant l’arrivée des réfugiés, ce type d’épidémie ne se soit jamais déclaré ? L’occasion de noter qu’aucune association féministe française n’a, à ce jour, dénoncé cette agression sexuelle de masse. Partout, dans les ministères comme dans les rédactions, la « prudence » est de mise.

Le réel est-il d’extrême droite ?

« Je croyais que c ‘était de la propagande d’extrême droite, de Pegida, mais non ! C’était bien réel ! » Ainsi s’est exprimé Ivan Jurdevic, videur de Cologne, dans une vidéo-témoignage de ce qu’il a vu le soir de la Saint-Sylvestre dans sa ville. À l’instar de ce citoyen allemand, ébahi de voir de ses yeux ce qu’il pensait être un fantasme, il semblerait que les médias français et allemands ne parviennent plus à saupoudrer la réalité de leurs paillettes multicolores.

Le réel est implacable, et ces derniers mois d’extrême tension en Europe semble rappeler aux médias subventionnés que la réalité n’est pas toujours rose au-delà du périphérique. Après les attentats du 13 novembre, déjà, les journalistes avaient opté pour la même stratégie de négation inconditionnelle des faits : non, la crise des migrants n’a aucune conséquence sur la sécurité des Français ; non, aucun terroriste de Daech ne s’infiltre parmi les clandestins. Avec le recul et les informations fournies par la police, force est de constater que les faits leur ont donné tort. Une fois de plus.

Un nouveau revers qui, visiblement, ne leur a absolument pas servi de leçon. Aussitôt les violences de Cologne étaient-elles connues et rapportées que, déjà, il était question de marteler qu’aucun lien ne devait être fait avec les 1,1 million de clandestins entrés en Allemagne en 2015.

Petit à petit, le réel reprend le dessus et les manipulations médiatiques s’épuisent. Faudra-t-il que le terrorisme entre dans les salles de rédaction pour que ceux qui nous informent voient la réalité en face ? Cela s’est déjà produit, le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo. Un an plus tard, presque jour pour jour, tout a déjà été oublié. Les passeports retrouvés sur les terroristes ou les rapports de police n’y changeront rien. Nos journalistes aux ordres continuent d’appliquer les directives idéologiques de Bruxelles et de préférer la négation du réel à l’implacable constat d’une politique suicidaire.

[Dossier] Die Welt : islamisme, après Paris et Bruxelles, Berlin ?

[Dossier] Die Welt : islamisme, après Paris et Bruxelles, Berlin ?
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[Première diffusion le 13 avril 2016] Rediffusions estivales 2016

Source : Ojim.fr – Les attentats commis à Paris et à Bruxelles ont suscité beaucoup d’émotion en Allemagne comme ailleurs. Notre voisin d’Outre-Rhin s’est donc posée avec une acuité grandissante la question de savoir si de tels événements pourraient se produire chez lui. Les débats animés dans ce cadre ont porté sur le devant de la scène un autre bastion méconnu de l’islamisme en Europe : Berlin.

Le point de vue de la CDU

C’est dans ce contexte que le quotidien Die Welt, l’un des « 3 grands », réputé conservateur et libéral, est allé récemment interviewer Frank Henkel, membre de longue date de la CDU (Union Chrétienne-Démocrate), maire de Berlin depuis 2011 et sénateur berlinois (on appelle Sénat berlinois le gouvernement du Land de Berlin par opposition à la commune de Berlin) chargé des sports et de l’intérieur. Cet entretien permet de constater l’état d’esprit attentiste des politiciens aux commandes issus des partis traditionnels face au péril islamiste en Allemagne, comme dans le reste de l’Europe de l’Ouest.

Frank Henkel le concède volontiers : le milieu islamiste de Berlin compte 710 membres, dont 360 sont considérés comme « prédisposés à la violence ». Près de 100 « Berlinois » sont allés se battre en Syrie aux côtés de l’État Islamique, dont la moitié sont revenus aguerris et endurcis. 65 des 450 islamistes considérés comme hautement dangereux (un peu à l’instar de nos « classés S ») en Allemagne vivent à Berlin. Ce milieu connaît, de l’aveu même de Henkel, une croissance exponentielle. Face à ces menaces, l’attitude adoptée par le ministre de l’intérieur du land de Berlin chargé de la sécurité de ses compatriotes est stupéfiante. Henkel commence d’abord par rassurer son interlocuteur : le gouvernement espère bien qu’il n’y aura jamais, sur le Kurfürstendamm, de scène semblable à celle du Bataclan et de Zaventem, l’espoir fait vivre. La police berlinoise s’est préparée à intervenir dans ce type de situation en organisant des exercices cet été. À réagir, pas à prévenir ? Si bien sûr, les services de renseignements observent attentivement différentes « associations » extrémistes. Des moyens humains importants ont été mobilisés pour ce faire. Mais les mosquées islamistes, que fréquentaient 90% des « Berlinois » partis combattre en Syrie, ne se trouvent pas au centre de ce dispositif de surveillance… La situation berlinoise ne serait pas celle de Bruxelles. Il est vrai que les quartiers fortement islamisés de Neukölln, de Wedding ou de Moabit ne sont pas comparables à Molenbeek, le gouvernement attend apparemment ce basculement !

Les contradictions et la faiblesse libérales

Questions du journaliste:

  • Pourquoi les mosquées islamistes ne sont-elles pas davantage surveillées ?
    Parce que cela représenterait une atteinte à la liberté de religion.
  • Pourquoi n’est-il pas pénalement punissable en Allemagne de partir rejoindre une organisation terroriste, soupçonnée d’avoir commis des crimes contre l’humanité ?
    Parce que l’Allemagne est un État de droit, et qu’il faut prouver l’intention du partant !

La seule destination n’est pas une preuve. Rien ne démontre après tout qu’un homme fiché comme membre d’associations islamistes et fréquentant une mosquée islamiste ne se rende pas finalement en Syrie en touriste, dans l’espoir sans doute de pouvoir admirer les ruines de Palmyre ou la mosquée des Omeyyades. La Syrie regorge de trésors antiques et la période est propice ! Le gouvernement berlinois a certes mis en place une arme impressionnante contre le salafisme : un réseau de « déradicalisation », dans lequel des travailleurs sociaux expliquent à des personnes soupçonnées de sympathies islamistes que ça n’est pas bien d’égorger les gens et que la religion ne doit pas être dévoyée…

Les historiens allemands utilisent, pour désigner cette phase de la seconde guerre mondiale que nous appelons la « drôle de guerre », l’expression plus imagée de « Sitzkrieg » – la « guerre assise ». Pendant que le gros des troupes allemandes était en effet occupé à écraser la Pologne, les troupes françaises sont restées en quelque sorte « assises sur leurs fesses » en attendant que ça se passe, au lieu de profiter de la faiblesse des défenses allemandes à l’ouest. Les Français ont préféré attendre gentiment que l’Allemagne en finisse à l’est, puis regroupe ses troupes à l’ouest et choisisse le moment et le lieu de l’attaque. Le résultat de cette stratégie attentiste fut clair à l’époque.

C’est bien l’impression que laissent les mesures de lutte contre le salafisme du sénat berlinois. Le gouvernement « observe attentivement » et « prend des mesures de rééducation sociale » d’un ridicule achevé. Face à l’ampleur de la menace, des mesures vigoureuses à la hauteur consisteraient sans doute à fermer les mosquées islamistes ou à expulser leurs imams ainsi que les partants ou anciens combattants en Syrie, et à interdire les associations islamistes. Le délit de « Verfassungswidrigkeit » (atteinte à la constitution démocratique) existe et des dizaines d’organisations extrémistes ont été interdites par le passé à ce titre, et leurs dirigeants condamnés. Rien de tel avec le salafisme : le gouvernement a décidé de se contenter de réagir et de laisser l’initiative aux terroristes. C’est eux qui choisiront le temps et le lieu de leurs attaques. Les Allemands ont décidé d’expérimenter si une politique de « guerre assise » leur permettra d’obtenir de meilleurs résultats que ceux qu’avaient obtenus les Français en 1940…

Pegida plus réprimé que les islamistes

Mais il est une autre interprétation que la seule naïveté à l’attitude timorée des politiciens des partis traditionnels, en Allemagne comme ailleurs en Europe de l’Ouest, dans la lutte contre le salafisme. L’extraordinaire inaction vis-à-vis des mouvements islamistes, qui ont déjà tué des centaines de personnes en Europe, présente en effet un net contraste par rapport aux dures actions de répression entreprises contre le mouvement PEGIDA, qui est pourtant loin d’être une organisation terroriste : interdiction de manifestations, procédures judiciaires contre les dirigeants pour « incitation à la haine » voire « constitution d’une organisation terroriste »… du fait d’incendies volontaires de foyers de migrants. On notera que l’absence de lien direct prouvé entre lesdits incendies et le mouvement PEGIDA en soi n’a pas suscité les mêmes scrupules que l’absence de preuve directe qu’un islamiste, même connu des services de police, ne soit pas parti en Syrie faire du tourisme. On a donc, en Allemagne comme en France, le phénomène des « deux poids et deux mesures » que nous connaissons bien de la justice française. Mais s’agit-il là seulement de naïveté ou d’aveuglement ? Peut-être, nul ne pouvant prouver le contraire. Une autre hypothèse, nettement plus inquiétante, pourrait cependant être risquée : les politiciens des partis institutionnels allemands pourraient aussi craindre qu’une répression trop brutale du mouvement islamiste n’ouvre la boîte de Pandore… Les organisations terroristes d’extrême-gauche des années 70 – qui comptaient quelques dizaines de membres – ne disposaient en effet d’aucune base sociale en dehors de quelques groupusculaires milieux estudiantins. Il en va tout autrement des mouvements islamistes : non seulement ceux-ci comprennent des centaines de membres aguerris, c’est-à-dire infiniment plus que ce qu’avait jamais mobilisé la RAF, mais ils disposent, en dépit de tous les dénis des politiques, d’une véritable base sociale, culturelle, ethnique et religieuse réelle et significative : une frange, certes difficile à estimer mais qui n’est sûrement pas négligeable, des 3 à 5 millions de Musulmans vivant en Allemagne éprouve une réelle sympathie pour ces mouvements, même si elle n’approuve ni ne participe aux violences. Le mouvement islamiste n’est nullement groupusculaire et marginal, en dépit de ce qu’affirment des politiciens qui savent pertinemment le contraire. Un fil rouge relie d’ailleurs la montée en puissance cette sympathie islamiste avec le déclassement social des Turcs, résultat de leurs difficultés d’intégration culturelle, économique et sociale que nous avons eu l’occasion d’évoquer lors d’un précédent article. Les nombreux déclassés de la communauté musulmane constituent un terreau fertile de recrutement islamiste. Ce déclassement turc a par ailleurs des raisons profondément culturelles. Certains choisissent dès lors le repli sur soi-même. Il se crée alors un cercle vicieux.

Les peurs de la CDU

Dès lors, on peut imaginer que des politiciens cyniques ne craignent qu’une répression trop brutale des islamistes ne suscite un mouvement de sympathie d’une partie au moins de la communauté musulmane, voire même d’une majorité de cette communauté massivement déclassée et en panne, à part quelques rares éléments doués… éléments intégrés qui font d’ailleurs, comme l’écrivain d’origine turque Akif Pirinçci, l’objet de répression sous la forme de procédures judiciaires pour « incitation à la haine »… contre sa propre nation d’origine ! Il est vrai que celui-ci avait, lors d’une de ses allocutions devant les manifestants de PEGIDA qu’il soutient, accusé délicatement le gouvernement allemand d’agir « en Gauleiter contre son propre peuple », suscitant l’ire de l’establishment. Un soulèvement de toute ou partie de la communauté turque par solidarité ethnique, religieuse, culturelle et sociale dans le cadre d’une escalade, quelle qu’en soit la forme, dévoilerait définitivement l’ampleur des mensonges dont on a abreuvé la population au cours de ces quarante dernières années. Les mensonges du multiculturalisme, le caractère totalement idéologique et honteux de l’accusation forfaitaire de « racisme » porté envers tous ceux qui voulaient susciter des interrogations par rapport aux conséquences sur la paix civile d’une immigration de peuplement extra-européenne ou par rapport à la compatibilité de l’islam avec la démocratie, voire le caractère strictement politique, idéologiquement construit et partant criminel des procédures judiciaires « d’incitation à la haine », parfaitement incompatibles avec la démocratie parce que violant les principes fondamentaux de la liberté de conscience, de la liberté d’expression et des droits de l’homme dont les bien-pensants ne cessent de se réclamer, mais visiblement sans trop comprendre leur sens.

La peur de faire exploser les clivages grandissants qui gangrènent la société allemande en révélant ainsi leur faillite pourrait expliquer que les élites politiques identifient les mouvements d’opposition comme PEGIDA ou l’AfD comme les ennemis à combattre en priorité : ils ménagent les islamistes pour ne pas susciter de réprobation d’ampleur au sein de la communauté musulmane et combattent leurs opposants politiques, parce que ces derniers seraient sans doute appelés à les remplacer au pouvoir en cas de vive réaction des Allemands autochtones suite à une situation de quasi-guerre civile. Cette stratégie d’accaparement coûte que coûte du pouvoir est d’une part d’un cynisme achevé, et d’autre part extraordinairement court-termiste : le gouvernement allemand semble considérer son propre peuple autochtone comme l’ennemi principal ; il court le risque, en ne menant pas d’action préventive suffisamment vigoureuse contre les islamistes, de sacrifier la vie de centaines voire de milliers d’innocents ; il court enfin le risque à terme de ne faire guère que reculer pour mieux sauter…

Source : welt.de

Ouest-France a perdu plus de 68 000 lecteurs en 10 ans

Ouest-France a perdu plus de 68 000 lecteurs en 10 ans
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Source : Ojim.fr – Selon les derniers chiffres de l’OJD, relayés par Breizh-Info, Ouest-France a perdu près de 70 000 lecteurs en l’espace de 10 ans.

En effet, en 2005, la diffusion totale du « premier quotidien de France » atteignait 781 033 exemplaires par jour. En 2015, dix ans plus tard, elle n’était plus qu’à 712 500 ex/jour, soit une perte de 68 533 lecteurs. Une chute qui s’est accélérée en 2013 puis en 2014.

« La télévision et internet ont bien entendu contribué à affaiblir la diffusion d’Ouest-France. Mais cela n’explique pas tout. À coup sûr, un contenu fade, inodore, sans saveur ne peut pas enthousiasmer les nouvelles générations de lecteurs », analyse Breizh-Info. Certes, ce choix de « neutralité » exagérée (mais pas dépourvue d’idéologie) permet de ménager les élus tout en protégeant ses arrières. Mais cela se fait au prix d’une chute douloureuse.

Concernant le supplément du dimanche, Dimanche Ouest-France, celui-ci a progressé jusqu’en 2012 avant de décliner d’année et année. En 2013, sa diffusion était de 366 526 exemplaires par jour (- 4 577), en 2014 de 363 372 ex/jour (-3 154), et en 2015 de 364 028 ex/jour (-656).

Heureusement pour le quotidien du Grand Ouest, les faits divers, bien que peu approfondis, et la couverture locale permettent encore de maintenir le navire à flots. Mais pour combien de temps ?

[Dossier] Attentat de Nice : Les médias entre indécence et propagande

[Dossier] Attentat de Nice : Les médias entre indécence et propagande
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Source : Ojim.fr – L’attaque de Nice n’aura pas échappé à la règle. Comme après chaque attentat, les chaînes d’information en continu et les autres médias ont reproduit un schéma désormais habituel : on commence par rater la couverture de l’événement, on continue en passant à côté des conclusions à tirer, puis on termine en beauté par la désignation du coupable idéal.

Ne retenant aucune leçon du passé, alors que dans la France de 2016, les attentats sont devenus une occasion fréquente de redorer ses statistiques d’audience, nos médias continuent à s’enfermer dans une idéologie coupée du réel qu’ils sont censés couvrir…

Phase 1 : rater son direct

S’il y a bien une chose que la plupart des téléspectateurs retiendront de cette triste nuit du 14 juillet, c’est que l’épisode « attentat terroriste » a commencé par un beau feu d’artifice. Bien que cela soit assez paradoxal, c’est en effet sous la forme de simples bandeaux diffusés sous les images du feu d’artifice de Paris que les téléspectateurs de BFMTV et i>Télé ont appris la nouvelle. L’information en continu nous a ainsi offert, le temps de longues minutes, cette scène surréaliste où l’on annonce un attentat et des morts dans un décor de fête avec Björk en fond sonore. Un décalage qui a indigné de nombreux internautes alors que l’ampleur de l’attaque était déjà largement connue sur les réseaux sociaux.

Vers 1 heure du matin, lorsque les chaînes d’information en continu ont pu appeler leurs « experts » en terrorisme et que TF1 est passé en mode direct (retransmission de sa filiale LCI), les choses sérieuses ont commencé. Dans la panique, de nombreux médias ne se sont pas gênés pour diffuser des photos trash montrant des corps. Sans aucun doute la chaîne la plus engagée dans cette voie lors de cette soirée, France 2 est allée jusqu’à interviewer un témoin… juste à côté du cadavre de son épouse fauchée par le camion.

Dans un communiqué, la chaîne publique s’est bien vite excusée de cette bourde. Pour le groupe, ces images brutales « n’ont pas été vérifiées selon les usages ». France 2 reconnaît « une erreur de jugement » et jure que « la diffusion de ce type d’images ne correspond pas à la conception de l’information des journalistes des équipes et de l’entreprise ». De son côté, Slate.fr s’interroge sur le caractère peu déontologique consistant à interroger des personnes en état de choc. Dans ce genre de situation, c’est en effet « au journaliste de décider de ne pas faire cette interview ».

Aussi, France 2 a été critiquée pour s’être lancée, avec TF1/LCI, dans une course à qui diffusera le plus, et le mieux, l’image du camion blanc en train de rouler sur la promenade des Anglais. Comble de l’info-spectacle, France 2 s’est vanté de diffuser la vidéo « au ralenti », histoire que les téléspectateurs puissent bien voir les détails… Une vidéo dont la chaîne elle-même ignore par ailleurs la source. « Alors que les comptes des forces publiques comme Place Beauvau nous enjoignaient, à nous internautes, de cesser de diffuser des images du massacre, France 2 contrevenait à toutes ces demandes », déplore Slate.fr.

Concernant LCI, la chaîne du groupe TF1 a carrément diffusé des rumeurs sans aucune vérification ni même précision. Sur les réseaux sociaux, après le drame, des rumeurs de prise d’otage dans un restaurant ont commencé à circuler. Alors que BFM TV et I-Télé se sont bien gardées d’en faire état, faute de sources suffisantes, LCI l’a mentionné en direct sans jamais précisé qu’il s’agissait d’une rumeur totalement infondée. Dans cette soirée, « la palme de l’horreur revient à France 2. La palme de la rumeur à LCI/TF1 », conclut Slate. Enfin, pour dire un mot de BFM TV, on peut mentionner cette publication indécente partagée sur les réseaux sociaux. On peut y lire : « Oui je suis au courant, je regarde BFM TV. » Une manière assez odieuse de faire sa promotion sur des corps encore chauds…

Suite à ces nombreux débordements, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a rappelé les chaînes à l’ordre, les invitant à « la prudence et la retenue, protectrices de la dignité humaine et de la douleur des personnes ».

Phase 2 : couvrir le coupable

Une fois le stade de la couverture en direct passé est venu le moment des analyses à chaud. Tout d’abord, les médias ont excessivement tardé à parler d’acte « terroriste ». Alors que la date était ô combien symbolique et que le mode opératoire ne laissait que peu de doutes, il aura fallu attendre un long moment avant que la piste islamiste, qui sautait aux yeux, soit à peine prononcée du bout des lèvres. Illustration parfaite, jusqu’au grotesque, de cette prudence inhabituelle en d’autres circonstances : le jusqu’au-boutisme d’Alain Marschall. Sur BFM TV, le journaliste a osé déclarer, sans crainte du ridicule : « J’ai l’impression qu’on a plutôt affaire à un déséquilibré, (…) un type qui était ultra-mal dans sa peau. » Et celui-ci d’ajouter, très sérieusement : « Je ne vois pas Daech là-dedans, très franchement. » 10 minutes plus tard, sa propre chaîne annonçait la revendication de l’État islamique. La vidéo vaut le détour :

Autre exemple : ce journaliste d’Europe 1 qui, face à Florian Philippot, a catégoriquement refusé de « faire le lien » entre l’attaque et l’islamisme.

Comme toujours, les journalistes ont rapidement été rattrapés par les faits, implacables. Face à cette impasse, il fallait bien trouver une échappatoire pour continuer à nier sans trop se ridiculiser. Dès lors, il a été question d’insister sur le profil de certaines victimes d’origine arabe. Évidemment, un tueur arabe ne tuerait pas des coreligionnaires ! La preuve, c’est « Fatima » qui est « tombée la première », nous dit Nice-Matin (repris par Le Parisien, le Huffington Post, Closer, L’Express…). Cette mère marocaine de 7 enfants était « forte, debout », et surtout, elle « pratiquait le vrai islam ». Après une soupe émotionnelle de plusieurs lignes, Nice-Matin nous parle d’une autre soupe : celle servie par la Fédération des musulmans du Sud aux sans-abris…

De leur côté, France 3 et FranceTVinfo insistent également sur Fatima, « première victime du tueur ». De façon subliminale, il est question de montrer que les premières victimes du terrorisme ne sont pas les Français mais les musulmans eux-mêmes. Ce qui peut être vrai à l’international finit, concernant la France, par tourner à la propagande grossière.

En première ligne, et de loin, dans ce travail consistant à supprimer tout lien entre l’attentat et l’islam, Libération n’a pas lésiné sur les moyens. Dans une tribune publiée sur leur site, un intellectuel « maroco-néerlandais » estime que c’est « cette médiocrité du Mal qu’il faut analyser au lieu de crier au calife comme on crie au loup ». Pour lui, « l’islam n’est qu’un prétexte » et il est ainsi « inutile de se focaliser sur la question religieuse ». Il est vrai que les actes de terrorisme de masse concernent aussi souvent des musulmans que des catholiques criant « Doux Jésus », crucifix à la main…

Servilement alignés sur les déclarations du gouvernement, les médias se sont ainsi évertués, durant plusieurs jours, à protéger l’islam, innocent par nature. Inlassablement, ces derniers ont répété que le tunisien auteur de l’attentat de Nice mangeait du porc, ne faisait pas le ramadan, buvait, se droguait… il n’était pas un pratiquant parfait, donc l’islam est hors de cause. Pour Jean-Patrick Grumberg, sur Dreuz.info, « même si son mode de vie éloigne Bouhlel de l’islamiste typique, cela ne contredit absolument pas que l’efficacité de l’État islamique est de faire commettre des attentats par des groupes ou des individus avec lesquels il n’a jamais été en contact, et n’a donc jamais participé à l’organisation des attentats, ni logistiquement, ni financièrement, ni tactiquement ».

Mais l’évidence est trop difficile à accepter, et on préférera dès lors parler de « déséquilibré » ayant vécu un divorce difficile. Rien de terroriste là-dedans. D’ailleurs, le 20 avril 2016, France Télévisions ne nous avait-il pas avertis sur le profil-type du terroriste ? Pour le groupe public, un terroriste est un homme portant un béret appelant à « libérer le cassoulet ».

Attention, travail journalistique sérieux :

Phase 3 : bien choisir son bouc-émissaire

Mais alors, si le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam, qui est le vrai coupable ? L’extrême-droite, bien-sûr ! Grâce à ses « envoyés spéciaux » à Nice, Libération a pu interroger la communauté musulmane qui « redoute les effets pervers du 14 juillet » dans cette ville qui compte de nombreux « groupes identitaires ». Aujourd’hui, ces braves gens dont la religion n’a rien à voir avec les précédents attentats craignent d’être « montrés du doigt ». Pour les musulmans, « ça va être un handicap de plus pour trouver du travail », confie un témoin interrogé.

Pire : il n’y a « pas si longtemps », une copine de la mère du tueur s’est faite « agresser » par un groupe de jeunes dans le tramway. Elle transportait un gâteau d’anniversaire et « ils lui ont demandé si c’était une bombe et ont mis le gâteau en bouillie ». Tout s’explique ! Pour L’Humanité, même son de cloche : « l’attentat de Nice, la nationalité présumée du tueur, la situation politique, niçoise et nationale, fournissent à la droite extrême un prétexte à préciser ses propositions, amalgamant immigration, terrorisme et identité. » Et le quotidien communiste de dénoncer « la récupération politique de l’attentat de Nice par l’extrême droite » et Marine Le Pen. Ses torts ? Proposer des mesures pour lutter contre le terrorisme et l’islam radical. Quel toupet ! On pensait que seules les bougies et les fleurs étaient efficaces pour faire reculer Daech.

Toujours dans Libération, Jean-Yves Camus craint « une réplique de l’ultradroite » plus que l’organisation de nouveaux attentats. Quid des victimes de l’islam radical, dont la liste s’allonge toujours plus au fil des mois ? Elles sont apparemment déjà oubliées. Désormais, tous les projecteurs de la presse bien-pensante sont tournés vers la « communauté musulmane », première victime de ce drame, et vers la méchante « extrême-droite » qui n’a pourtant tué personne… Et le politologue de citer l’exemple d’interpellations récentes de « skinhead néonazis » à Marseille, qui présentent « une certaine dangerosité, notamment en matière d’atteinte aux biens et aux personnes »… Définitivement, l’extrême-droite est LE défi à venir pour « les groupes de renseignement ». Les terroristes, les vrais, peuvent continuer leurs petites affaires tranquillement.

Le plus urgent, pour nos médias, c’est cette « parole raciste qui se libère » (Le Parisien). Face au carnage du 14 juillet, de nombreux niçois expriment leur ras-le-bol par des mots très durs à l’encontre de l’immigration de masse imposée à la France depuis des décennies. Pour Le Parisien, comme pour d’autres, cela ne peut être que l’expression d’un racisme latent, maladif. Heureusement, le quotidien a trouvé « Sylvie » pour venir conclure son article sur une note d’espoir : « Ce que je retiens, moi, c’est que des innocents regardaient le ciel pendant le feu d’artifice et qu’ensuite ils sont montés au ciel à cause d’un humain pire qu’une bête. »

À n’en pas douter, nos médias ont, depuis le 7 janvier 2015 et le massacre de Charlie Hebdo, mis en place une mécanique aujourd’hui bien rodée. L’indécence d’abord, course à l’audience oblige, la manipulation ensuite, pour terminer avec la propagande pure et simple. Une mécanique aussi malhonnête que coupée du réel qui, si le train des événements continue ainsi sa route, ne fonctionnera plus pour très longtemps.

Affaire de racisme bidon sur les plages normandes

Affaire de racisme bidon sur les plages normandes
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Source : Ojim.fr – Se basant sans vérification sur des propos publiés sur les réseaux sociaux, le site d’actualité régionale Mantes Actu s’est fait l’écho d’une affaire de racisme sur les plages normandes.

Samedi 9 juillet, un groupe d’une centaine de personnes originaires de Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, est arrivé en car sur les plages de Blonville-sur-Mer, en Normandie, grâce à une sortie organisée. D’après leurs dires, les touristes auraient alors été victimes de racisme. Le personnel de la plage leur aurait demandé d’aller plus loin, à près d’un kilomètre. « On s’est vite aperçu que l’on gênait et que cela était dû à notre apparence (femmes voilées, familles d’origine africaines) », raconte un participant, sur Facebook.

Le maire de la commune serait ensuite arrivé avec un policier municipal pour leur interdire la baignade. De plus, des propos « racistes » auraient été prononcés. « Qu’ils retournent dans leur cité, ils n’ont rien à faire ici », rapporte Mantes Actu. Sauf que de son côté, le site du journal Le Pays d’Auge a fait son travail en téléphonant au maire de Blonville. Démentant les accusations citées plus haut, Yves Lemonnier s’explique : « Le groupe est venu sans autorisation. D’habitude, les habitants de la banlieue parisienne qui viennent passer la journée chez nous s’annoncent, mais là, les deux cars sont arrivés sans autorisation et ont amené une centaine de personnes. »

Ainsi, « pour des raisons de sécurité, nous leur avons demandé de se mettre sur la plage au niveau du poste n°2 car à cause de la présence des parasols, la visibilité est moindre et la surveillance est plus difficile sur la zone du poste de secours n°1, et comme ils étaient très nombreux avec des enfants, nous n’avons pas voulu prendre de risque », ajoute-t-il. N’ayant pas apprécié d’être déplacé, le groupe aurait alors protesté avant d’aller se baigner… dans le chenal à bateaux. « Plusieurs adultes avec des enfants se baignaient dans le chenal réservé aux bateaux ce qui est strictement interdit et ont refusé de revenir dans la zone de bain », explique le maire normand.

Assurant qu’aucun propos raciste n’a été tenu, celui-ci se réserve le droit de décider des suites judiciaires de cette affaire.

Rediffusions estivales de l’Ojim

Dès avril 2016, l’Ojim se posait la question : après Paris et Bruxelles, Berlin ? Ce fut Munich le 22 juillet.

L’actualité des derniers mois est bien sûr marquée par la vague de terrorisme sans précédent que subit l’Europe et que les médias veulent à tout prix dissocier de l’immigration massive que nous subissons depuis plusieurs décennies, et singulièrement de la grande vague de « réfugiés » qui par centaines de milliers se sont installés, principalement en Allemagne, au cours de l’année écoulée.

« Willkommen » ânonnaient la plupart des médias dans un aveuglement collectif et criminel qui fera malheureusement date. Souvenons-nous du « fantasme de l’infiltration terroriste » moqué par France Inter qui renvoyait aux « heures les plus sombres de notre histoire » quiconque avait le toupet de s’interroger sur la présence de terroristes parmi ces centaines de milliers de clandestins. Le terroriste qui a attaqué à la hache des passagers dans un train le 18 juillet dernier en Allemagne était un demandeur d’asile.

Durant ces derniers mois, l’Ojim s’est ainsi efforcée de décrypter les discours de ces médias et de montrer en quoi leur idéologie les enferme dans une spirale suicidaire, entraînant le peuple avec eux. Le monde ouvert et multiculturel qu’ils ont voulu bâtir s’effondre dans la violence et dans les crimes de masse mais la majorité des journalistes, du moins ceux qui contribuent à forger l’opinion, continuent à louer ce monde et à tenter de faire endosser la responsabilité de leur faillite à ceux qui essayent de trouver des solutions pour que cette séquence ne dégénère pas en véritable guerre civile. La présentation faussée de l’invasion migratoire, les viols de Cologne, le désaveu des médias quand la vérité qu’ils avaient sciemment occultée a fini par éclater mais aussi l’attentat d’Orlando, une ministre « bolossée » par le Bondy Blog, la couverture partisane du Brexit, l’unanimité contre l’Autrichien Norbert Hofer, les rendez-vous de Béziers ou les patrons de presse touchés par le scandale des Panama Papers, l’Ojim vous propose durant l’été de revivre les grands moments de l’actualité de ces derniers mois passés au crible de la critique des médias.

N’oubliez pas que l’Ojim est un site entièrement indépendant qui ne vit que grâce à vos dons. Aidez-nous à remplir notre rôle d’Observatoire des médias et à exercer librement notre critique du système médiatique. Tout don nous est utile.

Claude Chollet, président de l’Ojim

 

Morandini va devoir s’expliquer sur ses pratiques de casting douteuses

Morandini va devoir s'expliquer sur ses pratiques de casting douteuses
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Source : Ojim.fr – Le côté obscur de Jean-Marc Morandini dévoilé ? Dans leur dernière édition, Les Inrocks consacrent une enquête au présentateur, montrant ses étranges pratiques en matière de casting…

En effet, Morandini réalise actuellement une web-série intitulée « Les Faucons », qui met en scène une équipe de football de banlieue « sans tabou ». À cette occasion, enquêtant sur les coulisses de ce projet, la journaliste des Inrocks a rencontré plusieurs comédiens qui, sous couvert de l’anonymat, ont accepté de raconter leur étrange expérience. « Nous avons discuté de la série et de mon audition. A la fin, il m’a demandé s’il pouvait prendre des photos de moi nu, ‘pour les besoins du casting’. J’en avais déjà envoyé à Catherine auparavant, mais j’ai accepté. Là encore, je pensais que c’était une procédure normale. Nous étions tous les deux et il (Jean-Marc Morandini, ndlr) a pris des photos de moi nu, avec son smartphone », raconte ainsi un acteur.

Mails à l’appui, de nombreux autres participants se sont livrés pour dénoncer une ambiance malsaine. Tous ont tout d’abord été approchés par une certaine Catherine Leclerc, directrice de casting de « Ne Zappez par Production ». En réalité, l’unique gérant de cette société est Jean-Marc Morandini et cette Catherine, qui signait parfois ses mails « Maman », ne serait autre qu’un pseudonyme utilisé par les « membres mystérieux » de l’équipe de production, rapportent Les Inrocks. Quoi qu’il en soit, les demandes de cette dernière aux candidats apparaissent bien curieuses… si ce n’est pire.

Outre les permanentes demandes de photos nues « sans aucun intérêt », dont il est parfois demandé « une version plus sexuelle et provocante », cette fameuse Catherine est allée bien plus loin. Un jour, « celle-ci » aurait demandé à un candidat de jouer une scène de fellation avec Jean-Marc Morandini, en précisant qu’il n’était « pas n’importe qui… Star télé et radio »… À un autre comédien, qui ne pouvait pas se rendre au casting car c’était l’anniversaire de son petit frère de 14 ans, elle propose carrément de les faire venir tous les deux, tous frais payés ou d’envoyer une vidéo indécente. « Si vous voulez vous masturber en vous approchant par exemple. Ça peut vous amuser, et lui aussi ? », peut-on lire. Un problème ? Aucun, puisque Catherine les rassure en disant qu’elle « voit tout le temps son fils nu et en érection et que ce n’est pas un souci »…

Et tout ceci sans parler du travail dissimulé grâce à de simples autorisations de droit à l’image. Aujourd’hui, le site dédié à la web-série a été suspendu et les épisodes retirés de Dailymotion. Depuis les révélations des Inrocks, deux comédiens ont fait part de leur intention de porter plainte, l’un pour travail dissimulé, l’autre pour harcèlement, abus d’autorité et tromperie. Un autre comédien, Jonathan Louis, est également sorti du silence. Dans Le Parisien, celui-ci raconte n’avoir pas été victime d’attouchements mais avoir été choqué par certaines pratiques, notamment lorsque Morandini lui aurait montré, sur son smartphone, des vidéos d’autres comédiens « se masturbant et éjaculant », histoire de le « pousser à aller plus loin ».

Pour Me Thierry Vallat, avocats de comédiens qui envisagent un recours en justice, « l’animateur a clairement abusé de son statut et de son autorité pour attirer ces jeunes garçons sur le tournage ». Reste à savoir si cette histoire sordide va coûter à l’animateur ses nombreuses places à la radio et à la télévision. Actuellement en vacances à Chicago, celui-ci a été rappelé par Europe 1 pour fournir « de vive voix » des explications. Du côté de NRJ 12 et d’i>Télé, on attend également la version du présentateur en respectant sa présomption d’innocence. Malgré tout, « la production d’une websérie porno soft est incompatible avec la présentation d’une tranche d’info en pleine année présidentielle », rappelle i>Télé.

L’affaire est loin d’être finie, Les Inrocks ayant d’ores et déjà promis de nouvelles révélations dans leur prochain numéro…

Voir aussi

Jean-Marc Morandini, portrait

Crédit photo : Nicolas Genin via Wikimedia (cc)

Rediffusions estivales de l’Ojim

Dès avril 2016, l’Ojim se posait la question : après Paris et Bruxelles, Berlin ? Ce fut Munich le 22 juillet.

L’actualité des derniers mois est bien sûr marquée par la vague de terrorisme sans précédent que subit l’Europe et que les médias veulent à tout prix dissocier de l’immigration massive que nous subissons depuis plusieurs décennies, et singulièrement de la grande vague de « réfugiés » qui par centaines de milliers se sont installés, principalement en Allemagne, au cours de l’année écoulée.

« Willkommen » ânonnaient la plupart des médias dans un aveuglement collectif et criminel qui fera malheureusement date. Souvenons-nous du « fantasme de l’infiltration terroriste » moqué par France Inter qui renvoyait aux « heures les plus sombres de notre histoire » quiconque avait le toupet de s’interroger sur la présence de terroristes parmi ces centaines de milliers de clandestins. Le terroriste qui a attaqué à la hache des passagers dans un train le 18 juillet dernier en Allemagne était un demandeur d’asile.

Durant ces derniers mois, l’Ojim s’est ainsi efforcée de décrypter les discours de ces médias et de montrer en quoi leur idéologie les enferme dans une spirale suicidaire, entraînant le peuple avec eux. Le monde ouvert et multiculturel qu’ils ont voulu bâtir s’effondre dans la violence et dans les crimes de masse mais la majorité des journalistes, du moins ceux qui contribuent à forger l’opinion, continuent à louer ce monde et à tenter de faire endosser la responsabilité de leur faillite à ceux qui essayent de trouver des solutions pour que cette séquence ne dégénère pas en véritable guerre civile. La présentation faussée de l’invasion migratoire, les viols de Cologne, le désaveu des médias quand la vérité qu’ils avaient sciemment occultée a fini par éclater mais aussi l’attentat d’Orlando, une ministre « bolossée » par le Bondy Blog, la couverture partisane du Brexit, l’unanimité contre l’Autrichien Norbert Hofer, les rendez-vous de Béziers ou les patrons de presse touchés par le scandale des Panama Papers, l’Ojim vous propose durant l’été de revivre les grands moments de l’actualité de ces derniers mois passés au crible de la critique des médias.

N’oubliez pas que l’Ojim est un site entièrement indépendant qui ne vit que grâce à vos dons. Aidez-nous à remplir notre rôle d’Observatoire des médias et à exercer librement notre critique du système médiatique. Tout don nous est utile.

Claude Chollet, président de l’Ojim

L’éternelle complainte de L’Humanité

L'éternelle complainte de L'Humanité
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Source Ojim.fr – Fidèle à son goût marqué pour les subventions et les dons, le quotidien communiste continue de tendre la main vers l’État et ses lecteurs. Sans jamais se remettre en cause.

Les électeurs communistes ont beau être de moins en moins nombreux, ils ont encore donné plus de trois millions d’euros à L’Humanité dans le cadre de sa souscription lancée en 2015. Le cru 2016 s’annonce du même tonneau, voire meilleur. Près d’1,5 million d’euros seraient déjà entrés en six mois dans les caisses du journal. Le nouveau dispositif d’entreprise solidaire de presse, qui permet la défiscalisation des dons aux titres d’information politique et générale, est une aubaine que L’Huma s’est empressé de saisir en juin.

Patrick Le Hyaric, le directeur, qui présentait en juin les comptes 2015 dans les colonnes de L’Huma, a expliqué que sans la manne des lecteurs, le titre était menacé de faillite. Son déficit ramené à 300 000 euros en 2015, se serait sans elle élevé à près de sept millions d’euros. Car aux recettes exceptionnelles provenant des lecteurs de L’Huma, s’ajoute chaque année le coup de pouce étatique. Toutes aides confondues, le titre a encore touché trois autres millions en 2015.

L’état providence, que L’Humanité appelle en permanence à la rescousse au nom de la défense du pluralisme et de l’indépendance de la presse, permet au journal d’éviter une remise en cause structurelle de son modèle économique. Diffusant moins de 37 000 exemplaires, le quotidien communiste continue à financer une masse salariale pléthorique : 175 personnes ! A titre d’exemple, le pure player Mediapart (120 000 exemplaires en 2015) ou encore le quotidien libéral L’Opinion (35 000 exemplaires en 2015) emploient trois ou quatre fois moins de personnel.

L’absence de capacité d’investissement- due en partie à ces charges salariales- empêche par ailleurs L’Humanité de se doter d’un dispositif digital efficace et surtout rémunérateur. Les recettes digitales du groupe restent marginales dans le chiffre d’affaires total. Les dirigeants de L’Humanité restent également persuadés que l’avenir du quotidien se situe encore essentiellement dans la version imprimée, vendue en kiosques. La physionomie du lectorat- plutôt âgée- les conforte dans cette voie. Une vision à court ou moyen terme, peu porteuse pour l’avenir du journal créé par Jean Jaurès en 1904.