[Dossier] Brexit : cachez ce référendum que je ne saurais voir !

[Dossier] Brexit : cachez ce référendum que je ne saurais voir !
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Source : Ojim.fr – Au Royaume-Uni, pour le référendum du jeudi 23 juin, la presse était à l’image du pays : divisée. Le Sun, le Daily Express et le Sunday Times se sont ainsi positionnés pour une sortie de l’UE, tandis que le Guardian, le Daily Mirror et les quotidiens économiques (The Economist, The Financial Times) ont milité en faveur du « Remain ».

Une presse à l'image du pays : divisée.

Une presse à l’image du pays : divisée.

Comme l’a expliqué Agnès Alexandre-Collier, professeur en civilisation britannique à l’université de Bourgogne : « On voit bien comment des tabloïds comme le Sun, le Daily Mail, brandissent le scénario de la peur autour du camp du « Leave », partisans du Brexit. C’est quelque chose qui est traditionnel dans la presse populaire, cet euroscepticisme assez agressif, qui existe depuis une vingtaine d’années. » En revanche, dans la presse plus traditionnelle, « les arguments tournent essentiellement autour des scénarios de peur brandis par David Cameron sur le risque d’une sortie, d’un isolement et d’une perte de puissance pour le Royaume-Uni ». La presse britannique perpétue ici une tradition de prise de position ouverte, de participation assumée au débat public, « contrairement à la presse française », plus neutre, nous dit RTL. Vraiment ? On n’a pas vu le même film…

Les missionnaires de l’apocalypse

Pour la presse française il ne s’agissait pas que d’une affaire britannico-britannique. L’enjeu était bien plus important : il concernait l’avenir du projet européen et celui de la France en son sein. Pendant cette campagne, toutes les passions ont été mobilisées pour faire comprendre les « dangers » d’une sortie de l’Union Européenne, assimilée à une véritable « sortie de l’Europe » (le continent !). Pour agiter les peurs, tous les moyens ont été utilisés. Sur Public Sénat, une journaliste interrogeant le sénateur FN David Rachline n’a pas hésité à affirmer que « l’autarcie aura des conséquences, au Royaume-Uni on parle de 5 points de PIB ». Le tout validé par « un consensus d’experts du commerce ». Sur BFM TV, il a même été question de 10 points de croissance !

Sur TF1, les téléspectateurs ont eu droit à un reportage montrant des éleveurs britanniques, inquiets de ne plus voir arriver leurs « subsides » européens pour nourrir leur patrie.

Dans les médias, « Brexit » est synonyme de conséquences dramatiques. Durant les semaines précédant le référendum, les interviews de « britanniques ordinaires » ont afflué. Bien souvent il s’agissait de britanniques installés en France qui craignaient de voir leur « pouvoir d’achat » et leur « qualité de vie » impactés. De la même manière, les témoignages de Français installés à Londres se sont succédés. Pauvres classes privilégiées, seules bénéficiaires de la mondialisation sauvage, inquiètes du vote d’un peuple en souffrance. Autres conséquences « dramatiques » balancées sur toutes les ondes : les grandes entreprises sont inquiètes pour leurs privilèges, les traders pour leur bonus et le football anglais risque d’en pâtir (en plein Euro 2016, c’est un argument de poids ). Pire : le Brexit menacerait même le tournage de la série « Game of Thrones » ! Et Le Monde de se demander si on pourra « encore acheter des toffees chez Marks & Spencer »

Outre les scénarios apocalyptiques, et les récupérations de la mort de la député pro-UE Jo Cox, on a également eu droit aux menaces. Sur LCP, Jean Quatremer, journaliste à Libération que l’on pourrait qualifier sobrement de « super-européiste » a été catégorique : « Pour éviter l’effet de contagion, il faut que le départ soit douloureux. »

En résumé, pour éviter de mettre à mal l’idéalisme de quelques eurocrates, il faut faire souffrir les peuples. Il faut punir l’Angleterre, et son peuple, pour cet affront. Sur son compte Twitter, Quatremer n’a eu de cesse de multiplier les remarques cyniques sur les possibles malheurs des Anglais après ce vote.

La gueule de bois

À l’annonce des résultats, beaucoup n’ont pas voulu y croire… et n’y croient toujours pas. Le Brexit gagnant après tout ce travail de propagande, ça ne pouvait être qu’une erreur. Sur BFMTV, on se pose (très sérieusement) la question. Interrogeant Nadine Morano, la présentatrice Roselyne Dubois constate : « Nous médias, comme vous élus, on n’arrive pas à faire passer cette idée que l’Europe apporte quelque chose. Alors concrètement, qu’est-ce qu’il faut changer ? Il y a un vrai mea culpa à avoir. »

Que faut-il faire pour que cette populace vote enfin en fonction de nos intérêts ? Déjà en 2005, elle avait ignoré nos consignes. Heureusement, deux ans plus tard, les « élus » prenaient le relais afin de faire annuler cette décision impromptue… Au lendemain du vote britannique, l’humeur était à la gueule de bois. Dans les JT, les témoignages de britanniques pro-Remain médusés par le résultat se sont enchaînés. Sur France Inter, Bruno Donnet n’a pu que constater que ses confrères faisaient, à l’évidence, du « prosélytisme ». Après avoir analysé les journaux de la mi-journée de France 2, France 3 et TF1, le constat est sans appel : le catastrophisme et les inquiétudes dominent. Alors, qu’est-ce que cet épisode du Brexit nous dit des médias français ? Pour Bruno Donnet, « il montre que, contrairement à ceux qui les écoutent, à la population qui est extrêmement partagée sur la question européenne (…), ceux qui fabriquent l’information, les journalistes, sont très majoritairement pro-européens. Ce faisant, ils sont esclaves de leurs émotions et c’est ainsi qu’ils véhiculent, à grandes longueurs d’antenne, un discours qui est de plus en plus éloigné de ce que pense au moins la moitié, peut-être plus, de ceux qui les écoutent. » Pour l’éditorialiste, cela « pose le problème de la représentativité de ceux qui transmettent à un auditoire auquel ils ressemblent de moins en moins ».

Quoi qu’il en soit, la presse française s’en est donnée à cœur joie dans ses couvertures à J+1. Mettant en scène un britannique ridiculement attaché à une tyrolienne, Libération lance un « Good Luck » qui transpire tout le cynisme propre à Quatremer. Pour Le Monde, le Royaume-Uni a carrément quitté « l’Europe », à la nage, semble-t-il. Pour Le Figaro, il y a eu, la veille, un « séisme en Europe ». Une « onde de choc », pour La Tribune, qui ne déroge pas à la règle du vocabulaire sismique de rigueur lors de ces événements. Enfin, L’Express nous explique « pourquoi les Britanniques vont regretter leur vote ».

Aspect amusant de cette couverture pro-Brexit : les mêmes qui nous annonçaient que tout allait s’effondrer ont été les premiers, dès le résultat connu, à nous assurer que, finalement, le Brexit aurait peu d’impact sur l’économie. Pour Le Figaro, « le Brexit ne devrait pas faire chuter la croissance française ». De même pour les Échos, qui promettent « un impact limité pour l’économie française ». Y aurait-il une vie après l’UE ? Puisque la vie va, visiblement, reprendre son cours, il fallait bien trouver autre chose, à commencer par la légitimité même du vote et les capacités intellectuelles des électeurs.

Les remords

Tout d’abord, il y a eu les « électeurs repentants », qui changent visiblement d’avis en 24 heures. Le Monde nous assure qu’outre-Manche, ils sont « nombreux » à regretter leur choix. Pour nous le prouver, sur 17,4 millions de votants en faveur du « Leave », le quotidien du soir a trouvé pas moins d’une dizaine d’électeurs qui n’avaient « pas mesuré les conséquences » de leur vote ! Un peu comme un criminel qui n’aurait pas mesuré les conséquences de son crime…

« J’ai voté “Leave” pour aider notre économie. Mais la livre a plongé et j’ai regretté immédiatement ma décision. En plus Farage est un connard de menteur ! », explique ainsi un internaute. Bien que tout juste en âge de voter, il fera office d’expert politique pour Le Monde. La transition est toute trouvée : comme l’a écrit BFMTV, « le Brexit à peine voté, Farage reconnaît être incapable de tenir une promesse de campagne ». Chacun sait et l’histoire l’a montré que les autres partis politiques, se sont montrés tout à fait capables de tenir leurs promesses.

Les « europhobes » sont des inconscients qui vont bien vite payer leur bêtise. Leur racisme aussi. Comme nous l’explique Libération, depuis la victoire du Brexit, « les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux ». Des témoignages de polonais, de pakistanais, de personnes de confession musulmane à qui on aurait « violemment demandé de quitter le pays ». Depuis le 24 juin, « plus d’une centaine d’incidents à caractère raciste ou xénophobe ont été signalés au Royaume-Uni », rapporte The Independent.

Une jeunesse sacrifiée par des vieux cons

Pour ces médias, ce résultat auquel personne ne s’attendait n’a pas grande valeur. Au fond, comme le montrent les statistiques, ce sont les « vieux » qui ont majoritairement plébiscité la sortie de l’UE. Des vieux qui, au lieu de simplement préparer leurs obsèques, ont l’outrecuidance d’aller voter. « Le droit de vote, c’est comme le permis : franchement, au bout d’un certain âge, on devrait leur retirer », nous dit Hélène Bekmezian sur Twitter, accessoirement journaliste au Monde, un journal accessoirement acheté par une majorité de personnes d’« un certain âge ».

Pour Vanessa Schnelder, également journaliste au Monde, ce n’est pas un Brexit mais un « Beurkxit ». Pour l’AFP, la jeunesse est « amère » et « furieuse » envers les plus âgés. Pour Le Monde, les vieux ont « confisqué » leur futur à des jeunes pleins d’« amertume ». Du côté de BFMTV, tout est une question d’image d’illustration…

Une jeunesse sacrifiée par des vieux cons

Une jeunesse sacrifiée par des vieux cons. Du côté de BFMTV, tout est une question d’image d’illustration…

Certes les 18-24 ont voté à 73 % pour le « Remain », mais un autre graphique nous indique que l’abstention chez les jeunes a été colossale. En effet, 64 % d’entre eux n’ont pas été aux urnes, ce qui signifie concrètement que seuls 26 % des « jeunes » ont en réalité plébiscité le vote « In ». De quoi remettre les choses en perspective.

Graphique 1

Cliquez pour agrandir. Source : LesCrises.fr

Graphique 2

Cliquez pour agrandir. Source : LesCrises.fr

Tiens, et si on revotait ?

Mais de toutes façons, outre ces cas flagrant d’âgisme autorisé, comme le souligne Libé, « le problème d’un référendum, c’est que les tripes l’emportent toujours sur la tête ». Après les promesses d’apocalypse et les doutes quant à la capacité de réflexion des votants, place désormais aux doutes sur la légitimité de la démocratie. Des cas de conscience qui ne concernent, évidemment, que les votes dont on aurait attendu un autre résultat. Dans les jours suivants le Brexit, les médias se sont jetés désespérément, sur une pétition en ligne (qui réunirait aujourd’hui 4 millions de « signataires ») réclamant… que se tienne un nouveau référendum ! Le résultat ne convient pas, revotons ! Ça finira bien par passer…

Pour l’auteur de la pétition, dernière lueur d’espoir des européistes pour qu’un référendum soit valide, il faut que l’un ou l’autre camp l’emporte par plus de 60 % des votes, et que la participation soit de plus de 75 %. D’où sortent ces nouvelles règles démocratiques ? Nul ne sait. Quoi qu’il en soit, avec cette pétition, les médias français « ont pris leurs rêves pour des réalités », nous dit Marianne. Sonnée par le résultat implacable des urnes, « la presse française quasi-unanime n’a pratiquement donné la parole depuis vendredi qu’à des experts en catastrophisme, à des Britanniques désespérés ou à des pro-Brexit rongés par le remord », avant de se rabattre en dernier recours sur cette pétition douteuse, estime l’hebdomadaire.

Douteuse, car il suffit simplement d’une adresse mail valide pour signer, une, deux, trois fois ou plus si affinité. Marion Maréchal-Le Pen en a d’ailleurs fait l’expérience sous le nom de « Napoléon Bonaparte »… Si l’on se fie aux chiffres de cette pétition, 24 000 nord-coréens se sont prononcés pour que le référendum soit annulé… Pire, 40 000 citoyens du Vatican ont fait de même. Problème : l’État pontifical ne compte que 800 habitants. Pas de quoi empêcher 20 Minutes de rêver tout haut en estimant que « la pétition aux 3 millions de signatures pose question ».

À l’issue de ce nouveau déni de démocratie à l’européenne, ce qui pose question c’est bien l’honnêteté, la déontologie et surtout la représentativité des médias français qui reflètent de moins en moins le pluralisme de l’opinion.

Crédit photo : Jeff Djevdet via Flickr (cc) – speedpropertybuyers.co.uk

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Charlie Hebdo a-t-il « détourné les fonds » jadis promis aux familles des victimes ?

Charlie Hebdo a-t-il « détourné les fonds » jadis promis aux familles des victimes ?
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Mais où sont passés les millions de Charlie Hebdo ? Collectés après l’attaque du 7 janvier 2015, ils devaient être reversés aux familles des victimes.

Philippe Val, ancien directeur de Charlie, s’était même engagé à verser l’intégralité des recettes du numéro des « survivants », le premier publié après les attentats, aux familles. Un joli pactole, puisque la vente de ce numéro a rapporté 12 millions d’euros et les dons 4,3 millions d’euros. Mais tout ne s’est, semble-t-il, pas passé comme prévu…

18 mois après la mort de son mari, la veuve de Michel Renaud a décidé d’attaquer la nouvelle direction du journal en justice, parlant d’abus de confiance et de « trahison ». Dans le courrier de cinq pages transmis au procureur de la République de Paris, Gala Renaud dénonce une « volte-face ». Selon elle, la nouvelle direction de l’hebdomadaire satirique a décidé de conserver ces bénéfices colossaux. « Quant aux dons, tout ou partie de ceux-ci aurait été reversé sur le compte de l’association “Les Amis de Charlie” », peut-on lire.

Ainsi, « les acheteurs du journal comme les victimes de l’attentat et leurs ayants droit ont été dupés par la direction […] qui est délibérément et unilatéralement revenue sur ses engagements », poursuit Mme Renaud. Ce revirement montre une « intention de détourner les fonds promis initialement aux familles », estime-t-elle. Pour son avocat, Me Portejoie, la démarche de sa cliente « est fondée sur le plan moral, mais surtout juridique. En tant que victime, elle a un droit de regard légitime sur l’affectation des sommes collectées après la tuerie. Son statut l’autorise à demander des comptes. »

Face à ces accusations et à cette plainte, Éric Portheault, directeur général de Charlie, s’est dit « étonné et choqué ». « Nous avons toujours déclaré que le produit de la vente du journal serait consacré à assurer sa pérennité. Ce choix légitime ne saurait être remis en cause par cette initiative sans aucun fondement juridique ou moral. Nous ne comprenons pas la démarche de la plaignante », explique-t-il, jugeant celle-ci « inutile et déplacée ».

« Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour la mémoire de mon mari. Avant la tuerie, Charlie était dans une situation financière catastrophique. C’est désormais le journal le plus riche de France. Je ressens ce déséquilibre comme une injustice profonde. Michel n’est pas mort pour ça », conclut Gala Renaud. Il y a trois mois déjà, elle dénonçait l’opacité des aides financières prévues pour elle et sa fille. Aujourd’hui, elle a choisi de porter sa colère en justice et de mettre en lumière les agissements d’un journal qui se sert de son martyr pour rebondir, aux dépens de ceux qui l’ont payé de leurs vies.

Source : Ojim.fr

Quand de faux journalistes reporters font régner la terreur

Vidéo

L’Ojim a déjà évoqué les pratiques mafieuses de certains JRI (Journalistes Reporters Indépendants qui captent, montent des images et les revendent aux médias) tel Gaspard Glanz fondateur de l’agence Taranis dont nous avons rappelé les habitudes qui fleurent bon le capitalisme sauvage.

Mais certains vont encore plus loin. Militants d’extrême gauche, proches des mouvances dites « antifas » qui oeuvrent en début et fin de cortège (là où les affrontements avec la police et les blessés fourniront des images monnayables) ils éliminent purement et simplement leurs concurrents en faisant régner la terreur politique.

Prenons un exemple emblématique, celui d’un individu se faisant appeler « nnoman » qui sous couvert d’une « agence » est en réalité l’exécuteur des basses œuvres de certains pseudos JRI désireux d’obtenir – en bonne logique de monopole capitaliste – l’exclusivité de certaines images en interdisant physiquement à d’autres JRI définis comme indésirables d’exercer leur métier. L’Ojim a pu se procurer une vidéo où « nnoman » (de son vrai nom Cadoret) menace un autre JRI sous un prétexte politique et l’empêche de travailler en le faisant expulser de la manifestation qu’il entendait couvrir.

De telles pratiques n’ont bien entendu aucun rapport avec le journalisme. Le petit monde des « antifas » rassemble aussi nombre de marginaux, d’asociaux et de simples voyous. « Non homme » en est un exemple parfaitement représentatif.

Source : Ojim.fr

Radio Courtoisie : la fronde contre Henry de Lesquen

Radio Courtoisie : la fronde contre Henry de Lesquen
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Depuis trois mois, Henry de Lesquen, président de Radio Courtoisie, s’est déclaré candidat à la présidentielle de 2017. En roue libre, il multiplie jour après jour les déclarations choc. Agacés et inquiets pour l’avenir de leur radio, des producteurs d’émissions de RC sont récemment sortis du silence pour réclamer le départ de celui qui compromet aujourd’hui l’image de la station… après avoir déjà compromis son indépendance.

Dans une lettre ouverte publiée sur le site du Salon Beige, différents patrons d’émissions ont fait part de leur ras-le-bol. « Les déclarations publiques insupportables de son président Henry de Lesquen, se présentant comme candidat à l’élection présidentielle, entraînent dans l’opinion une confusion que nous ne pouvons plus tolérer », expliquent-ils. Il faut dire que depuis plusieurs semaines, M. de Lesquen n’y va pas de main morte, citant tantôt l’interdiction de la « musique nègre », tantôt les bienfaits de l’esclavage ou encore émettant des doutes sur les conditions de traitement dans les camps nazis. Ces positions publiques, les signataires ne peuvent « plus les cautionner » car elles auront, inévitablement, des « conséquences désastreuses pour la radio ».

Ces derniers demandent ainsi « instamment à Henry de Lesquen de réunir au plus vite les producteurs d’émission et de se démettre de ses fonctions de président de la radio. Faute de quoi, nous nous verrions contraints de suspendre (…) toute collaboration avec cette radio ». Deux jours plus tard, Paul-Marie Coûteaux, qui anime une émission sur Radio Courtoisie, prenait la parole sur Boulevard Voltaire pour dresser la liste des conséquences de ce « sabotage » : « des auditeurs choqués ne paient plus leur cotisation, des producteurs démissionnent, des invités se dérobent (…), tandis que pleuvent plaintes et instructions judiciaires. »

Excédé, ce dernier rappelle la demande formulée par douze producteurs d’émissions sur le Salon Beige, à savoir que M. de Lesquen quitte ses fonctions au plus vite pour mener sa campagne comme il l’entend. En guise de réponse, le patron de Radio Courtoisie s’est contenté de démettre Paul-Marie Coûteaux de ses fonctions. « Vous ne faites plus partie de Radio Courtoisie », lui assène-t-il dans un courrier d’exclusion.

Le lendemain, c’est un auditeur qui publiait, toujours sur Boulevard Voltaire, une lettre ouverte à l’attention d’Henry de Lesquen. « Non seulement vous exposez notre radio à des procès sans fin et vous donnez, donc, à nos adversaires les armes pour nous abattre, mais vous piétinez notre respect de la personne humaine », s’agaçait-il. Et celui-ci de demander à nouveau que le président de la radio se place « en retrait de la présidence au profit de l’un des actuels patrons d’émission ou d’une personne qualifiée ». « Si vous n’entendiez pas notre demande, nous serions au regret de suspendre nos cotisations », concluait-il. Sans aucun doute, cette candidature aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Les racines du mal

Radio Courtoisie a une longue histoire. Fondée en 1986 par Jean Ferré « avec pour objectifs d’être la radio de la francophonie, ouverte à tous les talents et œuvrant à l’union des droites », celle-ci a toujours été paternellement administrée par son créateur, ce dernier laissant aux producteurs d’émissions une totale indépendance. Jean Ferré était alors simplement le président du comité éditorial. Le conseil d’administration de l’association détentrice de l’autorisation d’émettre existait bel et bien, mais il ne s’était jamais réuni.

Les choses sont restées ainsi jusqu’en 2006. Très malade, Jean Ferré désigne alors Henry de Lesquen, tout fraîchement arrivé dans les rangs de la radio, comme son successeur. Immédiatement, celui-ci va prendre possession du Conseil d’administration et placer les directeurs d’émissions « sous son autorité ». « Il s’agissait d’une complète rupture avec la façon dont la radio avait été dirigée par Jean Ferré pendant 19 ans », expliquait Claude Reichman en 2006. Et de poursuivre : « Voilà qu’un conseil d’administration composé de personnes inconnues des auditeurs et ne comprenant qu’un seul directeur d’émission, M. de Lesquen, récemment arrivé à la radio, s’arrogeait le droit de placer « sous son autorité » plusieurs dizaines de directeurs d’émission, très connus et appréciés des auditeurs et dont beaucoup étaient là depuis 15 à 19 ans ! »

Le 12 novembre 2006, quatre jours après sa « prise de pouvoir », Henry de Lesquen, entouré de gardes du corps, « ne donnait la parole qu’à ceux des patrons d’émission qui avaient son agrément et la refusait aux autres, dont il supposait qu’ils pouvaient n’être pas d’accord avec ses méthodes ». Interloqué, Claude Reichman prenait alors l’initiative d’en informer les auditeurs à l’antenne, ce qui lui a aussitôt coûté sa place. « Je me suis contenté de dénoncer les intolérables violations de la lettre et de l’esprit de Radio Courtoisie, ainsi que de la liberté de l’information, dont ils se sont rendus coupables », expliquait-il à l’époque dans une lettre ouverte.

Aujourd’hui, le scénario semble se répéter avec l’éviction de Paul-Marie Coûteaux faisant suite à sa prise de position, pourtant largement partagée par ses confrères. Depuis sa candidature fantoche à la présidentielle, M. de Lesquen place la radio dans un isolement croissant. Par ses déclarations douteuses tout d’abord, par ses insultes à l’attention de certains anciens invités récurrents, comme Alain de Benoist, ou encore par ses méthodes brutales (le renvoi de Martial Bild, directeur de la rédaction de TV Libertés, en est un exemple récent).

Avec la fronde de douze de ses patrons d’émissions et les protestations des auditeurs, l’issue de ce conflit sera sans doute fatale. Reste à savoir si elle le sera pour M. de Lesquen ou pour Radio Courtoisie

Source : Ojim.fr

« Ce Brésil si blanc », ou le racisme autorisé de Ouest-France

« Ce Brésil si blanc », ou le racisme autorisé de Ouest-France
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Racisme, sexisme et âgisme concentrés dans un seul article. Dans un seul titre même. Dans son édition du 17 juin 2016, Ouest-France consacrait un papier au nouveau pouvoir brésilien post-Dilma Rousseff.

Et pour le quotidien, ce pouvoir est (trop) « blanc, masculin et vieux ». Se basant sur la photographie officielle du gouvernement, Ouest-France juge que le cliché montre « un Président entouré d’hommes, âgés, tous blancs ». Visiblement, c’est un problème. Pour le quotidien, citant l’écrivain Eliane Brum, cette image « transmet un message clair » : le gouvernement Temer veut « garantir un retour vers le passé, quand les Noirs et les pauvres n’avaient accès ni à la consommation ni à l’université ». Rien que ça…

Cette discrimination à l’encontre de tout ce qui est blanc, vieux et homme n’a rien de nouveau. En septembre 2015, la nouvelle présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, jugeait que son groupe comportait trop d’hommes blancs de plus de 50 ans et qu’il fallait « que ça change ». Le mois suivant, le CSA lui donnait raison en estimant à son tour qu’il y avait trop de blancs à la télévision.

Et avril 2016, Didier Lestrade, journaliste pour Slate.fr et fondateur d’Act Up déclarait que les médias gays étaient eux aussi « atrocement blancs », le tout dans l’indifférence générale. Ce racisme là est permis, encouragé même. Si les races n’existent pas, la race blanche, elle, n’existe que lorsqu’il s’agit de la culpabiliser, voire de la faire disparaître…

Source : Ojim.fr

Pour Canal+, le FN a « une part de responsabilité » dans le meurtre de Jo Cox

Pour Canal+, le FN a « une part de responsabilité » dans le meurtre de Jo Cox
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Le numéro deux du Front National était l’invité du « Grand Journal » du 17 juin dernier. Après le meurtre de la députée britannique pro-UE Jo Cox par un partisan déséquilibré du Brexit, l’occasion était trop belle pour Canal+ de faire porter le chapeau au parti frontiste.

Rappelant cet assassinat, perpétré au cri de « Britain First » (« La Grande-Bretagne d’abord ! »), puis évoquant les agressions à l’encontre des journalistes ou encore des universitaires, Maïtena Biraben n’a pas hésité à interroger Florian Philippot sur la « part de responsabilité » de son parti dans ce climat. « C’est une plaisanterie ? », a alors rétorqué le député européen.

Mais non, la question était sérieuse et ô combien habile afin d’assimiler le Front National à un assassinat pourtant perpétré outre-Manche. « Vous utilisez la mort de cette député et vous l’instrumentalisez », a poursuivi Philippot. « Je dis juste que la violence nourrit la colère et que le FN n’a eu de cesse de dénoncer les élites, de parler de connivence des médias, d’incompétence des politiques, que cela participe de cette colère et que donc vous l’avez nourrie », renchérit la présentatrice.

« C’est assez extraordinaire que vous sortiez votre planche de surf pour surfer sur cette mort. Je vous laisse à votre responsabilité et à votre conscience », a alors lâché Philippot, rappelant qu’il y avait en effet « de la colère dans le pays » et que les journalistes sont censés le savoir, à moins de vivre « dans un autre monde ».

Il y a quelques jours, lors de la tuerie d’Orlando, certains médias et journalistes n’avaient pas hésité à faire un autre parallèle surréaliste, mêlant la Manif pour Tous et Christine Boutin à ce drame pour ne pas avoir à désigner le véritable coupable : le terrorisme islamique. Une méthode devenue courante pour une élite médiatique vivant en vase clos et largement dépassée par le réel.

Source : Ojim.fr

Rennes, Carcassonne… : déséquilibrisme, le mal du siècle

Rennes, Carcassonne... : déséquilibrisme, le mal du siècle
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Après les attentats à la voiture bélier pendant les dernières fêtes de Noël, où tous les « déséquilibrés » de France s’étaient visiblement fait passer le mot, c’est aujourd’hui à l’occasion du ramadan (pure coïncidence à nouveau) que ces derniers repassent à l’attaque.

À Rennes tout d’abord, mardi 14 juin, où une jeune femme de 19 ans attendait le bus. Soudain, un « déséquilibré » est sorti de nulle part pour l’agresser au couteau, nous dit la presse française, qui reprend ici religieusement l’AFP. Si l’agresseur avait visiblement un lourd passif psychiatrique, il voulait avant tout « commettre un sacrifice pour le ramadan », se déclarant par ailleurs musulman. Passons pour cette fois.

Sauf que dès le surlendemain, un nouveau « déséquilibré » sortait des buissons. À Carcassonne, un homme armé d’un marteau et d’un couteau a été arrêté par la DGSI. Âgé de 22 ans, il voulait « tuer des mécréants », principalement des Américains et des Russes (les deux grandes puissances engagées contre l’État islamique, étrangement), et même partir faire le jihad en Syrie. Là aussi, l’AFP nous explique qu’il s’agit d’un « jeune homme souffrant de problèmes psychiatriques ». Quelle histoire !

Peu à peu, le grand complot mis en place par le Centre national des déséquilibrés français (CNDF) semble se dessiner sous nos yeux. Vont-ils passer à l’action bientôt et de manière coordonnée ? Où se cachent-ils ? Qui sont-ils ? Finalement, le terrorisme islamiste est bien peu de chose : c’est le déséquilibrisme radical qui demeure le grand mal du siècle. Mais n’allez pas faire d’amalgames hâtifs ! Les déséquilibrés radicaux n’ont rien à voir avec le déséquilibrisme.

Source : ojim.fr

Orlando : un coup de la Manif pour Tous ?

Orlando : un coup de la Manif pour Tous ?
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Un musulman commet un épouvantable massacre au nom d’Allah aux États-Unis ; en France, c’est la droite catholique qui est attaquée… L’aveuglement est à son comble. La plupart des médias ne peuvent pas voir la séquence historique que nous vivons, et ne la verront jamais. Leur monde s’écroulerait dans la seconde.

Après la tuerie d’Orlando, qui a vu un musulman abattre 50 personnes dans un club gay, il fallait bien trouver un coupable idéologiquement plus proche de l’ennemi que désignent sans relâche la plupart des médias. Si beaucoup de médias ont parlé d’acte terroriste, car c’en est évidemment un, certains s’indignent de voir la dimension « homophobe » de cette attaque occultée… au point de désigner la Manif pour tous et « l’extrême-droite » comme les véritables coupables !

Que n’aurait-on pas entendu si cette tuerie avait été commise par un extrémiste blanc. Partout les tribunes auraient fleuri pour dénoncer la violence de l’« extrême-droite », la résurgence des heures les plus sombres, etc. Seulement voilà, l’attentat est l’œuvre d’Omar Mateen, un musulman d’origine afghane ayant prêté allégeance à l’État islamique. Si le profil n’est pas très « bankable », les médias n’ont pu globalement que constater le caractère terroriste de l’attaque.

Mais cela n’était pas suffisant. Pour beaucoup de militants LGBT, repris par de nombreux médias, le mot « gay » était le grand absent des unes de quotidiens. Voyez-vous, insister sur l’acte conduit inévitablement à se tourner vers son auteur : un islamiste. Alors que s’intéresser à la cible permet de se concentrer uniquement sur l’homophobie, au sens le plus large possible, quitte à amalgamer quelqu’un qui hait les gays au point de les massacrer et quelqu’un qui souhaite simplement que cette homosexualité ne vienne pas chambouler les institutions au point de « changer de civilisation », comme le disait Christiane Taubira elle-même…

« La violence dont nous sommes les témoins, démontre que la haine homophobe et transphobe peut être aussi un prélude aux massacres de masse », explique ainsi Nicolas Rividi, militant LGBT, dans une tribune sur le site du Huffington Post. Pour lui, qui s’est fait un devoir de remonter aux « racines de la haine », cette haine n’est pas le moins du monde motivée par l’idéologie coranique mais plutôt par « l’idéologie prônée par l’état islamique », lequel semble être sorti de nulle part. En effet, l’auteur de la tuerie a, semble-t-il, été inspiré par « une vision fantasmée de la religion ». Pire, celle-ci : « touche toutes les religions sans distinction ».

Le lien avec l’islam étant incontournable, il fallait bien élargir… « Les trois religions structurent la société depuis des siècles, et depuis des siècles leurs dogmes appellent au meurtre des homosexuels », explique-t-il. Aussi appelle-t-il les « institutions religieuses » à « prendre la mesure de la responsabilité qu’elles portent ». Question : dans quelle mesure l’Église catholique, au hasard, a-t-elle un quelconque lien avec un islamiste américain lié à l’État islamiste ? Vous avez quatre heures…

Toujours dans le Huffington Post, la journaliste Marine Le Breton prenait le même chemin. « Même s’il s’agit d’une attaque revendiquée par Daech, la tuerie d’Orlando, la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis, restera pourtant certainement dans les esprits comme un acte terroriste homophobe plutôt qu’islamiste », a-t-elle estimé. La raison ? Il s’agissait d’un club gay emblématique et nous étions au mois de juin, mois de toutes les gay pride… Cachez cet islamisme que je ne saurais voir…

Aussi, concernant le tueur, il semblerait que « ses liens avec le terrorisme islamique organisé sont, eux, encore flous ». Et Le Monde de renchérir : « Dans le cas d’Orlando, le débat est donc de savoir si la revendication de l’attaque par Daech suffit à parler de « terrorisme », ou s’il faut attendre les avancées de l’enquête sur le profil d’Omar Mateen et ses motivations pour se prononcer. » On ne savait pas les médias aussi méticuleux concernant les liens à faire entre les événements et les personnes. En revanche, pour faire le lien délirant entre cette attaque et la Manif pour tous, ces derniers ont semble-t-il pris beaucoup moins de précautions !

Après le tweet d’indignation de la Manif pour Tous ainsi que ceux de Christine Boutin et de Robert Ménard, certains militants LGBT ont dénoncé ces condamnations sur les réseaux sociaux. Aussitôt, en se cachant derrière ces réactions, de nombreux sites s’en sont donnés à cœur joie en compilant les « meilleures » réactions. Partout, il était question d’insister sur la nature inappropriée de ces réactions officielles. Pourquoi ? Concernant la Manif pour Tous, « certains de ses membres s’étaient montrés particulièrement violents lors des manifestations contre le mariage pour tous » (BFMTV). Christine Boutin, n’avait-elle qualifié l’homosexualité d’« abomination » ? (en ajoutant, mais cela n’a que trop peu été rappelé : « Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné »). Croire que l’homosexualité est un péché ne relèverait donc plus d’une conviction acceptable mais d’une incitation au massacre…

Ainsi les personnes qui étaient opposés au mariage pour tous, bannis du genre humain, n’ont-ils pas droit d’avoir de la compassion pour les 50 victimes d’Orlando, étant entendu que leur position politique a armé le bras du tueur…. Yvan Rioufol, lui aussi, a été sommé par L’Obs de se garder de tout commentaire car « en mai 2013, Rioufol avait publié sur son blog un billet… sobrement intitulé « Après le mariage gay, la polygamie ? » ». La chape de plomb autour de la question islamique étant si épaisse, les boucs-émissaires d’« extrême-droite » habituels étaient des défouloirs tout trouvés. Pour Nicolas Rividi (Huffington Post), « bouffis d’hypocrisie, ces dangereux pyromanes semblent marquer une distance avec les assassins qu’ils contribuent à créer ». Oui, on a bien lu : qu’ils contribuent à créer… Car en effet, les Ménard, Boutin et autres cadres de la Manif pour Tous « fournissent le terreau idéologique dans lequel les auteurs d’actes LGBT-phobes puisent leur haine ». Alors, évidemment, « il faut comprendre que certains messages ne passent pas » (Les Inrocks).

Et quand on se s’attaque pas directement à ces personnes, c’est aux « religions monothéistes » qu’on s’en prend, quand bien même aucun catholique ni aucun juif n’a été condamné pour acte homophobe en France, et que les seuls cas de meurtres d’homosexuels impliquent des musulmans, ou des pays musulmans, où l’homosexualité est toujours punie par la loi. Pour l’avocat Gilles-William Goldnadel, « lorsqu’on pratique un amalgame aussi grossier, c’est bien évidemment, encore une fois, pour tenter de disculper les criminels ».

Pendant qu’aux États-Unis la presse accuse Donald Trump de récupération, alors qu’Hillary Clinton fait un lien hors-sujet entre le massacre et le port d’arme (les tueurs du Bataclan n’avaient pas de port d’arme), la presse française préfère quant à elle éviter autant que possible de faire l’« amalgame » entre ce nouvel attentat islamiste et l’islam. En revanche, lorsqu’il en question de mouiller l’« extrême-droite » qui n’a strictement rien à voir là-dedans, la déontologie méticuleuse utilisée pour qualifier l’acte d’Omar Mateen s’évapore soudainement, comme dissoute dans la vase puante du politiquement correcte qui inonde les rédactions à chaque attentat.

Photo : Ojim (cc) – Source : ojim.fr

Usul2000, une critique hémiplégique des médias

Vidéo

Depuis avril 2014 le youtubeur Usul produit sur sa chaîne une série « Mes chers contemporains » dont chaque épisode est consacré à une personnalité (BHL, Besancenot, Chouard, Lordon, Elizabeth Lévy, Pujadas) ou à un thème (la génération Y, le salaire à vie, la pensée 68).

Ces épisodes d’une durée de 20 à plus de 50 minutes, financés maintenant sans publicité via Tipee et construits d’une manière agréable et professionnelle sont largement suivis et diffusés via le web militant « révolutionnaire ». À travers le dernier opus « Le Journaliste, David Pujadas », l’Ojim a voulu savoir de quoi il retournait.

Démarrant de façon hilarante avec les compliments quasi obséquieux de Fabrice Lucchini et Jamel Debbouze envers le journaliste, virant sur un entretien complaisant avec Nicolas Sarkozy et une question incompréhensible de Pujadas à ce dernier sur le CSA (3’30) le portrait annonce la couleur : une dénonciation du journalisme de complaisance. La remise d’une laisse d’or (4’50) à David Pujadas est un moment amusant et la défense de Claude Sérillon écarté pour des raisons politiques est justifiée. Mais pourquoi ne pas parler de la mise au placard tout aussi politique de Fabrice Le Quintrec ? (voir le portrait de l’Ojim « Fabrice Le Quintrec, la liberté au fond d’un placard »).

La critique des médias « très populaire à l’extrême droite » est l’objet d’un numéro de bonneteau virtuose. La critique hors de la gauche marxisante serait exprimée par le seul « Alain Bonnet de Soral », curieusement anobli pour l’occasion. Exit le travail de l’Ojim, ses 180 portraits (dont celui de Pujadas), ses infographies, exit Les Bobards d’or de la fondation Polémia… Mieux : une intéressante juxtaposition permet d’éliminer par un mécanisme de contagion tout un pan de la critique (8’19), réinformation = merdias = gauchiasse = journalopes = pensée unique = bien-pensance. Résumons, celui qui critique la pensée unique est au mieux un éructeur d’insultes ou un grossier personnage. Encore mieux : grand remplacement = complot juif = complot bobo/franc-maçon = complot LGTB anti-France. Citer l’expression grand remplacement fait de celui qui l’emploie un complotiste antisémite. On pourrait attendre plus de finesse.

Les interventions de la chapelle troskyste Acrimed (6’27, 10’15, 21’53, 44’49 etc.) sont dans la droite ligne jargonante des bourdieusants sous-estimant curieusement l’importance des propriétaires des médias et passant sous silence l’habitus (pourtant un concept bourdieusant) des journalistes, leur quant-à-soi, leur conformisme idéologique consentant, l’écrasant formatage des écoles de journalisme et le culte de la pensée unique (une expression à prohiber il est vrai, voir supra).

Au-delà d’excellentes critiques de la superficialité du JT de Pujadas (les toilettes en inox des accusés de terrorisme, un reportage complaisant sur un investissement chinois), la vidéo prend un tournant sur les chapeaux de roues… dans la repentance forcée. Si les JT ne parlent pas de l’Afrique subsaharienne c’est que « ces gens ne sont même pas blancs » (sic) et si on passe sous silence ou presque les grèves à Mayotte c’est parce que ce sont « des noirs qui font grève » ce qui s’explique car « il règne dans les médias un certain entre soi blanc » qui concerne « les téléspectateurs tous blancs et tous un peu racistes ». On pourrait faire remarquer « qu’il règne chez les blogueurs un certain entre soi blanc » dont Usul blanc honteux représente un échantillon type.

Une juste critique de la politique de course à l’audience par Claude Sérillon, un décryptage du « concours de dédicaces » des candidats à la primaire côté Républicains (20’13), un passage en revue des différents registres des émissions consacrées aux attentats de Bruxelles (policier, film catastrophe, politicien, sécuritaire, émotion), le manque d’analyses géopolitiques, une excellente analyse de l’inanité des micro trottoirs, autant de moments intéressants et fouillés des JT de France2.

A l’opposé qualifier le Petit Journal « d’émission de divertissement » est un contre-sens complet. Usul ne saisit pas que le Petit Journal est le fin du fin du capitalisme libéral : la défense du système sous couvert de dérision contrôlée. De la même façon que Vice News (actionnaires entre autres : Disney et Pigasse) recycle la fausse rébellion au service du capital en mettant ensemble les éléments qui « relient l’insurrection adolescente et le capitalisme » (Libération, 28 mars 2013).

La conclusion est juste : les JT de Pujadas nous renseignent sur une chose « les opinions des journalistes dominants parisiens ». On pourrait compléter en amont par l’effrayant formatage idéologique des écoles de journalisme et le non moins effrayant conformisme intellectuel d’une majorité (non certes la totalité) de journalistes. Camarade, encore un effort !

Voir aussi

David Pujadas, la servilité tranquille (portrait)

Source : ojim.fr

Loi de la jungle chez les « antifas »

Loi de la jungle chez les « antifas »
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D’extrême-gauche peut-être, mais cela ne l’empêche pas de pratiquer la concurrence sauvage… Ou quand le photographe de presse Gaspard Glanz pique les photos de ses confrères.

La presse généraliste recrute moins ou procède à des licenciements, ce qui explique le développement des JRI (journalistes reporters indépendants). Près de l’événement, mobiles, sachant manier la caméra, monter eux-mêmes les images, utiliser les réseaux sociaux, enregistrer du son, écrire rapidement, les JRI proposent aux agences et à la presse en général des reportages sur le vif et des enquêtes de terrain, des formats vivants souvent plus intéressants que les productions maison. Gaspard Glanz s’est fait un début de nom en filmant les manifestations contre la loi sur le travail et en particulier ses aspects les plus violents : charges policières, attaques des black blocks, déprédations, blessés graves ou légers…

À 29 ans, l’homme a déjà de la bouteille dans le militantisme d’extrême gauche et le journalisme vidéo. Originaire de Strasbourg où il milite à l’UNL (une succursale des Jeunes Socialistes tendance Benoît Hamon), il est condamné à 500 euros d’amende et 500 avec sursis pour avoir insulté la proviseur de son lycée. Il part ensuite à Rennes et participe à Rennes en lutte et Rennes TV. Très proche des « antifas », il couvre les manifestations de Calais, de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les actions anti-loi du travail aussi bien que Nuit debout à Paris et en province.

Fondateur de l’agence Taranis News il a pour client l’AFP aussi bien que Canal+ ou M6. Adepte du « riot porn » qui esthétise la violence politique il publie régulièrement sur Vice Médias France dont Matthieu Pigasse est l’admirateur et l’actionnaire. Fondé au Canada, Vice News est devenu un média global de la mondialisation heureuse du capitalisme. Avec comme actionnaires aussi bien Disney que Rupert Murdoch, Vice le bien nommé recycle la fausse rébellion au service du capital mettant ensemble les éléments qui « relient l’insurrection adolescente et le capitalisme » (Libération du 26 mars 2013).

Là où le bât blesse c’est quand Glanz chipe les images des copains. Exemple : les images qu’il prétend avoir tourné sur les lieux d’une « bavure ». Ces images reprises par les Inrocks sont… celles d’une autre agence, Ligne de Conduite : youtu.be/B7TtrknKfvY

De quoi conforter les remarques d’autres JRI qui soupçonnent Glanz de voir d’un bon œil ses amis « antifas » casser leur matériel (et même un peu plus) pour avoir le monopole des images. Le capitalisme sauvage cher à Vice en quelque sorte…

Source : ojim.fr