Un reporter d’ERTV séquestré et frappé par l’imprimeur du PS ?

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Source : Ojim.fr – Mardi 24 novembre, Vincent Lapierre, reporter pour la télévision d’Égalité et Réconciliation (ERTV) et connu pour ses reportages souvent risqué au cœur des manifestations de gauche, aurait été séquestré et frappé par l’imprimeur du Parti Socialiste, annonce le site Égalité & Réconciliation.

Le jeune journaliste s’était rendu dans les locaux d’Ivan Ginioux, imprimeur du Parti Socialiste, pour un entretien dans le cadre des élections régionales. Accepté dans un premier temps par M. Ginioux, l’entretien a cependant rapidement mal tourné, probablement lorsqu’il a compris à qui il donnait un entretien.

« Vincent Lapierre et son assistante ont été séquestrés par plusieurs individus, dont M. Ginioux », rapporte ER. Et de poursuivre : « Ceux-ci, qui souhaitaient visiblement empêcher notre journaliste de connaître les véritables liens entre le Parti socialiste et l’imprimeur dans le cadre des Régionales, l’ont ensuite frappé en essayant de lui soutirer des informations sur ses employeurs. »

À la demande de Me Drici, avocat de l’association dirigée par Alain Soral, la police est alors intervenue pour libérer Vincent Lapierre. Une plainte a d’ores et déjà été déposée.

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Médias et terrorisme : poser ou ne pas poser les questions qui fâchent ?

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Une première dans la médiasphère, en Belgique le 15 novembre : un journaliste, Christophe Deborsu, sur la Chaîne RTL TV1, menace d’exclure du plateau un écrivain d’origine turque vivant en Belgique, Bahar Kumyongur, s’il persiste a vouloir démontrer que Daesh et les mouvements djihadistes sont soutenus par les occidentaux.

Face aux protestations de l’expert turc, le journaliste répond tranquillement : « effectivement, Monsieur Kumyongur, vous êtes un peu muselé puisque vous racontez des choses qui ne me conviennent pas… ». Les invités des médias n’auraient-ils donc le droit de parler que dans la mesure où ce qu’ils racontent convient au journaliste qui les invite ? Cela a au moins le mérite de la franchise.

Scénario plus ou moins similaire, en un peu moins brutal, sur France 2, le 19 novembre. L’expert en djihadisme Mohammed Sifaoui, se fait sèchement remettre à sa place par Julian Bugier parce qu’il s’étonne de la contradiction apparente du système qui consiste, au nom de la laïcité, à déplorer la prolifération du voile et du foulard islamique dans l’espace public, tout en faisant de la mère d’un des jeunes parachutistes assassinés par Mohamed Merah, une icône de la tolérance qui va porter la bonne parole laïque dans tous les collèges et lycées de France. Or cette femme, ostensiblement, porte le foulard islamique. « Ce débat n’a pas sa place sur ce plateau », lance un Julian Bugier visiblement agacé. Face à l’insistance de Sifaoui qui veut aller jusqu’au bout de son idée, le journaliste de France 2 rétorque, afin de clore le débat : « c’est un avis très personnel, je pense que tout le monde ne partage pas votre analyse ». Il faudrait donc pour venir commenter l’actualité, donner un avis qui ne soit pas personnel et qui corresponde, autant que possible, à ce que « tout le monde » pense ?

Au-delà de l’effet de sidération des images, des commentaires en boucle et des slogans émotionnels, examinons quelques questions que l’on n’a pas vraiment vu émerger dans le concert médiatique. Des questions auxquels les responsables politiques et les faiseurs d’opinion ne devraient plus pouvoir échapper :

Pourquoi les frontières jusque-là présentées, au mieux comme inutiles, et souvent comme dangereuses, deviennent soudain une condition indispensable de notre sécurité ?

Pourquoi la Hongrie a-t-elle subi une telle avalanche de condamnations morales pour avoir fermé ses frontières à la vague migratoire, alors que l’on nous explique maintenant que Schengen ne fonctionne pas parce que les pays qui ont des frontières hors UE ne respectent pas leurs engagements européens de contrôler ces frontières ?

Pourquoi le gouvernement français s’est-il acharné à exiger le départ de Bachar el-Assad comme préalable à toute négociation ? Pourquoi a-t-il refusé d’échanger des informations avec les services syriens sur les terroristes français présents en Syrie ?

Pourquoi les Américains et leurs alliés occidentaux n’ont militairement pas ébranlé Daesh après plus d’un an de bombardements intensifs qui se sont traduits, nous dit-on, par plus de 4000 attaques sur les positions de l’Etat islamique ?

Pourquoi n’a-t-on pas averti les Français que plus de 10 000 activistes étaient fichés S ? Pourquoi a-t-il fallu attendre les massacres du 13 novembre pour lancer des centaines de perquisitions dans les zones à risque afin de retrouver des armes de guerre et d’interpeller des dizaines d’activistes ?

Pourquoi, dans le même ordre d’idée, ne donne-t-on pas aux Français une idée précise de la situation des mosquées au regard de l’influence des groupes fondamentalistes ?

Pourquoi un terroriste potentiel pouvait-il travailler comme machiniste à la RATP sans jamais être signalé? Alors que certains experts évoquent les risques d’infiltration dans le personnel des centrales nucléaires et la présence manifeste de réseaux fondamentalistes parmi les employés des aéroports, une dernière question : pourquoi les gouvernements successifs ont-ils laissé ce type de situation se créer ?

Une liste non exhaustive de questions que chacun peut compléter à sa guise On attend la réponse des médias.

Islamophobie : le bobard « salade-tomate-oignons » de France 3 Aquitaine

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Source : Ojim.fr – Agression islamophobe à Blaye, en Gironde ? C’est en tous cas ce qu’a affirmé France 3 Aquitaine le 19 novembre dernier.

Dans un article sans nuance, Sonia Hamdi rapporte, sans citer aucune source, qu’« une bande d’au moins cinq individus a attaqué le restaurant kebab « La Médina » à Blaye, en Gironde ». Période post-attentats oblige, cette agression ne pouvait être, aux yeux de la journaliste, qu’une agression raciste.

Ainsi, celle-ci raconte que le gérant du restaurant et sa femme, alors qu’ils dînaient dans leurs locaux, ont été subitement traités, à plusieurs reprises, de « sales arabes » et de « terroristes », avant que leurs assaillants ne brisent la vitre du restaurant. Plus tard, ces derniers seraient revenus pour tirer des coups de feu sur la façade du kebab.

« Sains et saufs mais très choqués, le patron et son épouse ont été transportés à l’hôpital de Blaye dimanche soir. Les médecins leur ont prescrit deux jours d’ITT », ajoute Sonia Hamdi. N’avançant aucune explication à cette mystérieuse altercation, la journaliste laisse ainsi entendre que cette attaque ne pouvait être qu’une réaction islamophobe aux récents attentats terroristes.

Sauf que samedi dernier, le journal La Charente Libre a pu faire toute la lumière sur cette prétendue agression raciste. « Après 5 jours d’investigation, les enquêteurs de la compagnie de Blaye ont réussi à démêler le vrai du faux et on peut aujourd’hui affirmer que cette agression n’est ni raciste, ni terroriste », assure la Gendarmerie de Gironde.

La réalité est un peu plus prosaïque : le 7 novembre dernier, un individu alcoolisé urine sur la façade du restaurant, ce qui conduit le gérant à lui balancer une giclée de bombe lacrymogène. Plus d’une semaine plus tard, l’homme revient régler ses comptes avec trois complices, brisant la vitrine du restaurant et tirant des coups de fusil. « Au final, aucun acte raciste n’aurait été proféré. Il n’y a aucun lien avec les attentats de Paris. Les coups de feu ont été tirés en l’air et non contre le kebab ou une quelconque personne, même si un impact a touché une façade de maison à proximité », souligne La Charente Libre. Sonia Hamdi, dont le contrat d’apprentissage avec France 3 Aquitaine vient de s’achever, a-t-elle déjà oublié ses cours à l’Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine ? On vérifie ses sources, mademoiselle !

Alors qu’il avait complaisamment relayé l’article de France 3 Aquitaine sur son profil Twitter accompagné de la mention #DouceFrance, le journaliste du Monde Samuel Laurent, interpellé par un internaute, a finalement reconnu sa méprise.

Mais gare à ceux qui lui font remarquer avec un peu trop d’insistance qu’il a fauté. Un utilisateur du réseau social en a fait l’expérience, lui qui s’est vu proposer de « retourner jouer avec (sa) pelle et (son) seau »…

Quoi qu’il en soit, c’est à se demander si certains journalistes n’en sont pas à les souhaiter, ces « agressions racistes ». La semaine dernière, c’est France Bleu Armorique qui en inventait une à Pontivy dans le Morbihan avant de retirer précipitamment l’article de son site

Voir notre portrait de Samuel Laurent

Crédit photo : tanack via Flickr (cc)

L’Express pose à nouveau le stylo

L'Express pose à nouveau le stylo
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Source : Ojim.fr – Les six sociétés de journalistes et les syndicats du Groupe Altice Media (GAM) appellent à un débrayage de deux heures aujourd’hui. Le mouvement pourrait s’amplifier compte tenu du climat électrique qui règne dans l’entreprise.

Vacuité du projet stratégique 2016-2018 (essentiellement tourné vers le numérique et l’événementiel), « casse sociale » (125 poste sur 650 en cours de suppression), amateurisme et contradiction de la direction : les griefs des organisations de salariés ne manquent pas contre l’équipe de Patrick Drahi. Après un premier mouvement de grève à la rentrée, le repreneur de l’ex Groupe Express Roularta, connaît un nouveau débrayage. Les salariés de la dizaine de magazines de GAM (L’Express, L’Expansion, L’Étudiant, etc) sont appelés à poser leur stylos cet après-midi. Si elle ne remet pas en cause la sortie des titres, la plupart mensuels, cette grève est avant tout un avertissement, un coup de semonce. Dans un tract au vitriol, les syndicats de GAM, pourtant d’habitude modérés, mettent au pilori les premiers projets annoncés. Ils menacent de durcir le mouvement dès demain si la direction ne revient pas sur ses projets les plus emblématiques.

Les refontes, prévues en mars 2016, du mensuel L’Expansion et du newsmagazine hebdomadaire L’Express, les deux marques phares du groupe, cristallisent les mécontentements. Selon nos informations, le mensuel économique créé par Jean Boissonnat et dont la rédaction sera réduite à peau de chagrin, serait doté à l’avenir d’une ligne éditoriale positive. Les bonnes pratiques et les success stories des entreprises y occuperaient une place de choix. Christophe Barbier, le directeur délégué et des rédactions de GAM, a également provoqué la surprise le 18 octobre lorsqu’il a présenté le futur Express. D’après l’homme à l’écharpe rouge, le newsmagazine sera dorénavant écrit par une rédaction d’élite ( ?) et destiné à un public d’élite. Ce nouveau concept tranche clairement avec le credo grand public de son fondateur, Jean-Jacques Servan-Schreiber. L’Express, repris cinq fois au minimum depuis sa création, pourrait cette fois y perdre définitivement son âme, selon des salariés très attachés à la culture de leur entreprise.

LCP : une émission ayant donné la parole à Ménard est supprimée

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Source : Ojim.fr – L’hebdomadaire Minute à paraître demain révèle que l’émission « Causes communes » présentée par Thierry Guerrier sur la Chaîne parlementaire-Assemblée nationale (LCP) vient d’être supprimée par la direction de la chaîne pour avoir osé donner la parole à Robert Ménard… Une censure téléguidée par Claude Bartolone ?

Intitulée « Coup de blouse à l’école », l’émission avait été diffusée le 1er mai 2015. Fidèle à son principe qui consiste à aller sur le terrain, Thierry Guerrier s‘était rendu à Béziers pour évoquer avec le maire la décision de la municipalité d’offrir des blouses pour les enfants aux écoles qui le souhaitaient. L’entretien avec l’élu était accompagné d’un reportage ou partisans et opposants de la mesure donnaient leur avis sur la mesure : huit minutes d’un sujet polémique pourtant traité avec objectivité et qui à l’époque n’avait apparemment pas fait de vagues…

« Ce sont pourtant ces huit minutes qui ont signé l’arrêt de mort de « Causes communes » », relate Minute. Fin octobre, le directeur des programmes et secrétaire général de la chaîne, Éric Moniot, annonçait en effet au producteur de l’émission, Francis Bianconi, que celle-ci ne serait pas reconduite. « Il m’a dit, textuellement : « Marie-Ève Malouines n’a pas apprécié que vous donniez la parole à Ménard »! », explique le producteur dans les colonnes de l’hebdomadaire. En dix émissions, « Causes communes » avait pourtant rencontré des hommes et femmes politiques très divers, de Samia Ghali, sénateur socialiste de Marseille, à Rama Yade en passant par le maire de Lyon Gérard Collomb, mais il y en avait visiblement un qu’il ne fallait pas traiter comme les autres : Robert Ménard.

Pas sûr pourtant que l’émission soit définitivement enterrée. Le directeur des programmes a en effet laissé entendre à Francis Bianconi qu’il pourrait accepter une nouvelle série de « Causes Communes », à deux conditions : que l’émission ne donne plus la parole « ni à des gens d’extrême-droite, ni à des gens d’extrême-gauche » (merci pour les 30 à 40% de Français concernés qui financent la chaîne par leurs impôts) et que le producteur se sépare de Thierry Guerrier. Ancien chef du service politique d’Europe 1, un temps joker d’Elkabbach sur la même radio et d’Yves Calvi sur France 5 pour l’émission « C dans l’air », le journaliste, réputé « de droite » n’est visiblement plus en odeur de sainteté sur la chaîne parlementaire.

Reste à savoir à qui le journaliste déplait tant. À Marie-Ève Malouines… ou à Claude Bartolone ? Minute rappelle que lorsque le 6 mai dernier, l’ancienne chef du service politique de France Info était nommée à la tête de LCP par le bureau de l’Assemblée nationale, de nombreux journalistes s’étaient insurgés de la mainmise du président socialiste de l’Assemblée nationale sur la chaîne, Marc Baudriller affirmant même dans Challenges que cette nomination avait « des allures de nomination soviétique ». Une nomination soviétique qui débouche logiquement sur une pu-purge non moins soviétique…

Rivarol condamné en appel pour « provocation à la haine envers les juifs »

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Source : Ojim.fr – Déjà exclu d’office des aides à la presse par la ministre de la Culture, Rivarol vient d’être condamné par la cour d’appel de Paris pour « provocation à la haine envers les juifs ».

Le directeur du journal, Fabrice Jérôme Bourbon, a écopé d’une amende de 4 000 euros, voyant ainsi sa peine doublée par rapport à celle prononcée en première instance.

L’objet du litige : le 16 janvier 2014, Rivarol publiait un article intitulé « L’insupportable police juive de la pensée » dans lequel il défendait l’humoriste Dieudonné, lui-même condamné à plusieurs reprises pour des propos jugés « antisémites ».

S’insurgeant contre la décision du Conseil d’État d’interdire les spectacle de l’humoriste, Rivarol qualifiait l’institution de « tribunal rabbinique » et jugeait que nous vivions « en pleine tyrannie juive ».

Crédit photo : King of Hearts via Wikimedia (cc)

« Daech vote FN »: la chronique délirante de France Inter

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Source : Ojim.fr – Après les attentats du 13 novembre, on attendait évidemment l’offensive « padamalgamiste » des médias.

Cela n’a pas manqué. Dès le 19 novembre sur France Inter, Renaud Dély repoussait les limites du délire, allant jusqu’à affirmer sans sourciller que « Daech vote FN ».

Pour le rédacteur en chef de L’Obs, le FN est visiblement le seul parti à n’avoir pas fait preuve de « modération » ces jours derniers. En réclamant la démission du gouvernement, Marine Le Pen réalise ainsi, selon Dély, le « rêve de Daech ». « C’est évidemment ravir les terroristes, qui veulent déstabiliser l’état français », poursuit-il, jugeant que « ce n’est pas franchement étonnant ».

Mais le chroniqueur va plus loin dans son analyse. Pour ce dernier, il y aurait « quelques convergences de vue entre le FN et les terroristes ». Vous avez bien lu. Daech et le FN : même combat ! Citant diverses réactions d’élus frontistes, pas franchement dans la demi-mesure vis-à-vis de l’islam ou du gouvernement, Renaud Dély estime que le FN veut « bordéliser » le débat public pour parvenir à ses fins en 2017.

Une analyse qui pourrait être recevable, et même applicable aux autres formations politiques, si le journaliste ne sombrait pas dans le délire le plus total en conclusion. « Certes, on ne dira pas que le FN vote Daech, non bien sûr. Mais en revanche, ce qui est clair, c’est que Daech vote FN », assure ainsi M. Dély.

Si l’on peut facilement accuser les responsables politiques de récupération suite aux attentats, le rédacteur en chef de L’Obs apporte ici la preuve que dans les médias, on peut parfois repousser encore plus loin les limites de l’odieux pour tenter de dévier les colères…

État d’urgence : le gouvernement pourra fermer des sites internet

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Source : Ojim.fr – Avec la prolongation de l’état d’urgence pour trois mois, le gouvernement va être en mesure de bloquer les sites internet faisant l’apologie du terrorisme.

Votée à l’Assemblée nationale, la prolongation de l’état d’urgence a été amendée, sur l’impulsion des députés centristes et radicaux, afin de permettre le blocage des sites djihadistes. « Le ministre de l’Intérieur peut prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie », est-il ainsi inscrit dans le texte. Quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps, le même ministre estimait que ce n’était pas un délit d’appeler au djihad…

Cet amendement vient ainsi compléter le projet de loi visant à supprimer les mesures de contrôle de la presse lors de ces trois mois. Depuis février 2015, 87 sites ont déjà été fermés en vertu de la loi anti-terroriste de 2014. Désormais, les procédés seront plus efficaces et il ne sera pas nécessaire de contacter, au préalable, le l’hébergeur du site visé.

Comme toujours, certains craignent des dérives sécuritaires qui conduiraient le ministère à agir selon des méthodes tout à fait subjectives et arbitraires à l’égard de certains sites. L’avenir nous dira si cette disposition a été utilisée à bon escient.

Crédit photo : niroworld / Shutterstock.com

Un professeur de l’IUT de journalisme de Lannion compare les terroristes djihadistes aux militants anti-IVG

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Source : Ojim.fr – Suite aux attentats, un débat était organisé entre environ 130 élèves d’Info-Com de l’IUT de Lannion – une filière dont l’une des options prépare de futurs journalistes et leurs professeurs.

Parmi les propos rapportés par le quotidien régional Ouest-France, l’on relève cette question d’une élève sur le traitement de l’information : Comment faire pour que les Arabes ne se sentent pas stigmatisés ? » Enseignante-chercheuse de l’IUT, Béatrice Damian-Gaillard lui fait alors cette réponse pour le moins étonnante : « Parce que vous, on ne vous demande pas de vous prononcer chaque fois que des catholiques intégristes font un mouvement anti-IVG », l’appelant ensuite à réfléchir à qui il convient de donner la parole.

Comme le relève le journal régional indépendant Breizh Info, le parallèle fait par l’enseignante est choquant, puisque les anti-IVG n’ont jamais tué personne en France : « Mme Damian-Gaillard a sans doute oublié de rappeler à ses élèves que l’intégralité des attentats terroristes ayant tué des centaines d’individus en France ces 20 dernières années ont été perpétrés par des individus de confession musulmane et pas du tout catholique ».

Au cours du même débat, un autre professeur, Pierre-Yves Bulteau insistait sur le fait que « la prise de recul, c’est aussi de réfléchir à qui on donne la parole quand on est journaliste ». Aux propos de ce militant de gauche assumé dont les engagements oscillent du catholicisme social au parti communiste, on pourrait rétorquer que la prise de recul consiste aussi à réfléchir et à rester neutre et objectif plutôt de faire des parallèles maladroits et biaisés. Probablement trop difficile pour ce journaliste qui ne cache pas ses opinions, mais qui a théoriquement la dure tâche d’apprendre à ses élèves l’objectivité et la neutralité… Inutile donc de s’étonner de la crise de confiance dans les médias du système qui perdure, et qui ne surprend que ceux qui en font partie : le ver est dans le fruit depuis le stade de la formation.

Du reste, Béatrice Damian-Gaillard n’est pas une inconnue et sa sortie contre les militants anti-IVG n’a rien d’anodin au vu de son profil. Responsable du DUT de journalisme à Lannion et maître de conférences à Rennes 1, elle est spécialisée sur « trois axes -analyse des dispositifs d’organisation du travail des journalistes, socio-économie des médias et pluralisme de l’information, identités genrées et industries culturelles ». Ses publications sont souvent à la croisée de ces axes, même si elles tournent plutôt autour des diverses formes de la sexualité et de l’écrit. On peut en noter deux plus poussées vers le genre, l’une qui passe le journalisme au prisme du gender, l’autre qui concerne les « assignations » de genre dans les médias, essentiellement autour du traitement des femmes, qu’elles soient des personnalités ou des archétypes du quotidien.

Les identités genrées renvoient à la théorie du genre, autrement dit au concept sociologique controversé selon lequel on ne naît pas homme ou femme, mais on le devient – notamment parce que la société vous confère un genre – on appelle cela une « assignation », ou parce qu’on le choisit. Ce qui se fait au mépris de la condition humaine, comme en témoigne l’expérience tragique que le savant fou John Money, père de la théorie du genre, a infligé à deux jumeaux, expérience qui s’acheva par le suicide des deux cobayes. D’autres tenants de la théorie du genre affirment que l’on peut grandir sans sexe ou en le changeant au gré de ses désirs. Malgré l’extrême minorité des tenants de cette théorie en France, malgré surtout son caractère très controversé, elle est inculquée à un nombre croissant d’élèves (du public ou du privé sous contrat) avec une extrême complaisance de la part de l’Éducation Nationale et des pouvoirs publics qui se cachent derrière l’enseignement de « l’égalité des sexes » pour la laisser promouvoir impunément.

Crédit photo : hpzcr via Flickr (cc)

Prétendue agression raciste de Pontivy : France Bleu en difficulté

Prétendue agression raciste de Pontivy : France Bleu en difficulté
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Source : Ojim.frComme nous nous en étions déjà fait écho, suite à la manifestation de nationalistes bretons opposés à l’accueil de migrants à Pontivy le 14 novembre, la radio France Bleu Armorique avait annoncé qu’une agression raciste en réunion avait été perpétrée par les manifestants sur un maghrébin.

Mais plusieurs médias locaux présents lors de cette manifestation passablement tendue avaient démenti cette information. Après que le coup de grâce ait été donné par les pouvoirs publics, France Bleu, forcée de se déjuger – en partie – est en porte-à-faux.

La presse locale indépendante de réinformation a-t-elle à nouveau eu raison contre les médias « mainstream » ? Alors que la presse nationale, dont aucun représentant ne couvrait pourtant la manifestation, reprenait sans vérifier les allégations de France Bleu, le média breton de réinformation Breizh Info qui couvrait la manifestation, infirmait cette nouvelle. La chaîne de télévision publique France 3 se distinguait cependant en s’appuyant sur des sources officielles : « par ailleurs, ni Georges-Yves Guillot, l’élu de Pontivy qui était sur place, ni les gendarmes ne confirment le tabassage d’une personne d’origine maghrébine par les manifestants d’extrême droite ».

Sapée par plusieurs médias et l’OJIM, la position de France Bleu est devenue tout à fait intenable lorsque les pouvoirs publics – en la personne du préfet du Morbihan – révélaient qu’aucune plainte liée à une infraction à caractère raciste n’avait été déposée. France Bleu a été obligée de se déjuger en retirant son article, inaccessible depuis mercredi 18 novembre, et ce, sans que la radio n’ait pris la peine de s’excuser devant son public ou au moins de s’expliquer.

La radio ne s’est cependant déjugée qu’en partie, reportant le feu sur les plaintes déposées – quatre, pour violences – et en changeant son récit de la « ratonnade », qui était censé concerner cette fois, selon le même témoignage de la commerçante, « un monsieur (NDLR : d’origine antillaise) », une précision ajoutée par la rédaction. De deux choses l’une : soit cette précision est entièrement inventée par l’auteur de l’article, soit la commerçante a changé son témoignage, ce qui indique pour le moins qu’il n’est ni sûr ni probant.

Pour toute explication de ces variations de versions et d’accusations que France Bleu s’est permis de proférer, puis de retirer, un court nota bene en fin du nouveau article : « Cet article a été publié dans une première version dimanche, le 15 novembre, sur la foi de plusieurs témoins et nous l’avons modifié après avoir obtenu de nouveaux témoignages et les précisions du parquet de Lorient ». Une phrase sèche, insuffisante, qui en dit long sur le rapport qu’entretient la presse subventionnée à l’égard de l’information – si l’on se plante, un clou chasse l’autre comme une information fausse peut être remplacée par une autre – ce qui est d’autant plus grave pour un média public qui reflète, en partie, l’attachement de la République au caractère véridique et à la fiabilité de l’information.

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