Pour le Bondy Blog, la télé est devenue « facho »

Pour le Bondy Blog, la télé est devenue « facho »
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Dur week-end pour le Bondy Blog. Dans un article paru lundi 28 septembre, Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah se demandent s’ils vont « continuer à regarder cette télé-facho ».

Tout commence jeudi soir. Dans le « Grand Journal » de Canal+, Maïtena Biraben commet l’irréparable erreur de déclarer que le FN tient « un discours de vérité ». Tollé dans les médias, premier haut-le-cœur au Bondy Blog. Dès le lendemain, à l’occasion de la reprise de l’émission « Ce soir ou jamais », animée sur France 2 par Frédéric Taddeï, ce dernier a eu « la bonne idée d’inviter l’extrême-journaliste du Figaro, Eugenie Bastié ».

Or Eugénie Bastié n’est pas une invitée ordinaire pour le Bondy Blog. Elle refuse d’accueillir toute la misère du monde en France et cultive des craintes quant à l’avenir des Européens, ce qui est déjà beaucoup trop pour nos censeurs qui estiment ainsi qu’elle est celle qu’on veut « ériger en icône du Front », voire un « pantin qu’on anime quand on a besoin de la pensée extrême au milieu de gens qui écrivent et réfléchissent ». L’invitation de cette « extrême-journaliste » dans l’émission du service public est une provocation intolérable pour le blog bobo-banlieusard. Quand on ne pense pas comme le Bondy Blog, on ne pense pas, qu’on se le dise.

Samedi, c’est au tour de l’émission « On n’est pas couché » de sombrer dans le fascisme en invitant Geoffroy Lejeune, rédacteur en chef du service politique de Valeurs Actuelles et auteur d’un livre de politique-fiction sur Éric Zemmour, ainsi que Nadine Morano, qu’on ne présente plus. Avant l’émission, cette dernière a eu l’outrecuidance de faire « une bise chaleureuse » à Catherine Barma, productrice de l’émission. Pour le Bondy Blog, « cette tendresse raconte quelque chose sur notre époque : on ouvre la porte aux cerveaux sales, on espère qu’ils dérapent pour un peu plus de vues et pour que Twitter s’agace. On fait applaudir à pleines mains, par un chauffeur de salle décomplexé, les voix de Morano ou Geoffroy Lejeune sur un même plateau. »

Dégoûtés, au bord de l’évanouissement, nos deux journalistes-blogueurs en viennent à se demander s’ils vont continuer à regarder cette « télé-facho », qui pousse le fascisme si loin qu’elle en vient à apporter à ses programmes un brin de pluralité et de contradiction. Il va pourtant falloir s’y faire car le réel revient. Et il n’est pas content…

Voir notre dossier : Bondy Blog, la banlieue parle aux bobos

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Le FN : obsession des journalistes ?

Le FN : obsession des journalistes ?
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Source : Ojim.fr – Les journalistes en font-ils trop sur le FN ? C’est en tout cas l’avis du directeur de Sciences Po Paris qui s’agace de la couverture médiatique qu’a subi l’antenne FN implantée dans l’école de la rue Saint-Guillaume, couverture médiatique qu’il estime disproportionnée. C’est également l’avis de Maïtena Biraben prise dans la tourmente la semaine dernière pour son évocation du « discours de vérité » dont serait porteur le parti de Marine Le Pen…

Agacé, le directeur de Sciences Po a tenu à mettre les choses au clair. Dans un entretien diffusé par Sciences Po TV dimanche 27 septembre, Frédéric Mion s’interroge « sur la manière dont la presse est capable de décrypter les nouvelles ». D’après lui, « il n’y a que trois étudiants de Sciences po qui, à ce stade, ne représentent qu’eux-mêmes, qui ont eu l’idée ingénieuse, je la salue car elle est bien trouvée, de faire un communiqué à la sortie des vacances pour dire que le FN veut s’implanter à Sciences po ».

« Ce qui montre que ces élèves ont été bien inspirés c’est que ce simple communiqué a déclenché des échos de presse d’une dimension qui, personnellement, m’interrogent », a-t-il ajouté avant de conclure, pour rappel : « Il y a eu un Front national à Sciences po sous diverses formes dans les années 80-90. La mémoire est courte. »

Cet intérêt médiatique grandissant pour tout ce qui touche au Front National, Maïtena Biraben avait déjà pu en faire l’expérience la semaine dernière. Alors qu’elle avait évoqué le « discours de vérité » du FN, celle-ci a été la cible de presque tous ses confrères, qui l’accusaient de complaisance.

Sur le plateau du « Grand Journal » vendredi dernier, la présentatrice a répondu aux critiques, assurant notamment qu’« il était question de la forme, pas du fond ». « J’aurais pu dire ‘un discours cash’, ‘un discours anti-langue de bois’, c’était le propos de l’émission. J’ai dit ‘un discours de vérité’ alors, pour éviter tout nouveau raccourci, je vous renvoie au replay sur canalplus.fr et puis je remercie beaucoup mes confrères. Merci à vous de suivre avec autant d’attention notre émission et donc nos interviews. Surtout continuez mais s’il vous plaît, n’hésitez pas à être un tout petit peu détendus quand même », a-t-elle poursuivi.

Voir notre portrait de Maïtena Biraben

Luz et Patrick Pelloux quittent Charlie Hebdo

Luz et Patrick Pelloux quittent Charlie Hebdo
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Source : Ojim.fr – Après le dessinateur Luz, qui a annoncé son départ la semaine dernière, c’est au tour de l’urgentiste Patrick Pelloux de quitter le navire.

Chroniqueur à Charlie Hebdo depuis 12 ans et figure de la rédaction, celui-ci a annoncé son départ sur une radio étudiante, Web7Radio. « Si j’ai décidé d’arrêter d’écrire dans Charlie Hebdo, c’est parce qu’il y a quelque chose qui est terminé », a-t-il estimé.

D’après Zineb El Rhazoui, l’une de ses collègues, Patrick Pelloux devrait quitter définitivement l’hebdomadaire satirique début janvier. « Il y en a d’autres qui vont continuer ce journal et je reste Charlie Hebdo dans l’âme, mais il faut savoir tourner la page un jour », a ajouté l’urgentiste, qui avait été l’un des premiers à arriver sur place après l’attaque meurtrière du 7 janvier.

Expliquant qu’il n’a « plus le courage de continuer chaque semaine », ce dernier a jugé qu’il n’apportait « plus rien » et qu’il quitterait le titre « sans tambours ni trompettes ».

« Aujourd’hui, c’est clair que les choses ne se passent pas bien avec la direction. Patrick fait partie des gens qui sont dans le collimateur depuis des mois », a pour sa part relevé Zineb El Rhazoui, elle-même mise à pied en mai dernier pour avoir contesté la direction du journal.

Crédit photo : Coyau via Wikimedia (cc)

Autopromotion dans Valeurs Actuelles

Autopromotion dans Valeurs Actuelles
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Source : Ojim.fr – Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire Valeurs Actuelles consacre sa une et pas moins de sept pages à Éric Zemmour. Pourquoi pas… Après tout, Éric Zemmour est depuis longtemps un phénomène médiatique et ce n’est pas la première fois que l’hebdomadaire consacre sa une au journaliste. Cela avait déjà été le cas en octobre 2014 ou encore en juin 2013, pour les plus récentes.

Mais, cette fois-ci, le dossier est publié uniquement pour promouvoir le livre Une élection ordinaire, une fiction qui imagine la candidature et la victoire du polémiste à l’élection présidentielle de 2017. Un sondage a même été réalisé à cette occasion, histoire de savoir si les Français valident le choix du romancier ! Sacrée promotion pour un simple bouquin.

Il faut dire que son auteur n’est autre que Geoffroy Lejeune, rédacteur en chef politique de Valeurs Actuelles… Comme dit le proverbe : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Source : Valeurs Actuelles

Crédit photo : Valeurs Actuelles / RING – montage : Ojim

« Discours de vérité du FN »: Maïtena Biraben au bûcher médiatique !

« Discours de vérité du FN »: Maïtena Biraben au bûcher médiatique !
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Jeudi 24 septembre, Maïtena Biraben recevait dans le « Grand Journal » l’avocat Éric Dupond-Moretti. Source : ojim.fr

Au détour des questions posées autour du « politiquement correct », la présentatrice a osé déclarer que « les Français se reconnaiss(aient) dans le discours de vérité » tenu par le Front National. « Vous savez que les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui, rarement par le Parti socialiste, très rarement par les partis classiques », a-t-elle martelé.

Face aux tentatives de l’avocat de minimiser ces affirmations, Maïtena Biraben a même rappelé que le FN était « le premier parti de France ». Faute grave, aux yeux de ses confrères journalistes !

Sur Twitter, des personnalités comme Edwy Plenel (Mediapart) ou encore Didier Porte ont relevé la sortie « borderline » de la journaliste. Une heure plus tard sur BFMTV, Philippe Gildas, ancien animateur de « Nulle Part Ailleurs », ancêtre du « Grand Journal », est également revenu sur l’affaire. « Une connerie comme ça, je ne l’ai jamais faite (…) Elle peut apprendre (…) Avant elle faisait les ‘Maternelles’, là ça la change… », a-t-il fait remarquer.

De son côté, le journal Le Monde s’est carrément lancé dans une « contre-enquête » rapide pour contester les affirmations de la présentatrice. Pour Le Monde, chiffres à l’appui, le FN n’est pas le premier parti de France. Si le quotidien du soir ne peut nier qu’aux dernières élections, le parti de Marine Le Pen a capitalisé le plus d’électeurs, il préfère juger un parti en fonction de ses élus, ce qui place le FN en septième place…

Heurté par cette sortie, le quotidien du soir est allé jusqu’à contacter la direction de Canal + pour demander des explications. Voilà Maïtena Biraben prévenue : il y a, dans le microcosme médiatique, une ligne rouge à ne pas franchir…

Voir notre portrait de Maïtena Biraben

Crédit photo : DR

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Migrants : hébétude sentimentale et sidération par l’image

Migrants : hébétude sentimentale et sidération par l'image
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L’image, dans cette campagne, joue un rôle fondamental. Il s’agit d’émouvoir, d’émouvoir et d’émouvoir encore, jusqu’à éradiquer l’esprit critique. Refuser, ou même simplement questionner ce qui est en train de se passer vous transforme alors immédiatement en salaud. Source : ojim.fr

Pour des raisons éminemment idéologiques, la plupart des grands médias a décidé que l’invasion migratoire que subissait actuellement l’Europe était une bonne chose, et ce sur tous les plans : économique, démographique, politique et surtout moral. L’enthousiasme des élites pro-immigration vire parfois carrément à l’hystérie ; non content du million de migrants que son pays va accueillir cette année, le ministre de l’intérieur allemand Thomas de Maizières veut à présent directement « chercher les réfugier dans les zones de guerre ».

Au cours d’une réunion de maires à la Maison de la chimie le 12 septembre, on a pu voir un préfet de la République tenter d’arracher son discours au maire de Beaucaire Julien Sanchez opposé à la politique gouvernementale, le tout dans une étrange ambiance de lynchage (ce qui n’a pas empêché TF1 d’estimer que c’était le maire de Beaucaire qui avait crée l’incident). Quant à Emmanuelle Cosse, la patronne des Verts (du moins ce qu’il en reste), elle déclarait le 15 septembre dernier sur RTL que la France et l’Europe pouvaient accueillir les migrants « sans limite », ce qui en bon français signifie un, dix, cent millions ou pourquoi pas un milliard. Cet enthousiasme ne semble toutefois pas partagé par tous, et le président du secours populaire Julien Lauprêtre parle même de « raz-de-marée de la misère qui se développe en France ».

Depuis le début de cette crise migratoire, les grands médias se sont ainsi lancés dans une formidable campagne visant à sidérer l’opinion publique et à lui faire admettre que refuser, ou même simplement questionner ce qui était en train de se passer vous transformait immédiatement en salaud. L’image, dans cette campagne, joue un rôle fondamental. Il s’agit d’émouvoir, d’émouvoir et d’émouvoir encore, jusqu’à éradiquer l’esprit critique.

Les photos de migrants publiées par la presse sont ainsi savamment choisies pour rassurer, mais aussi pour susciter la pitié et la sympathie. Ainsi, sans parler de la photo du petit Aylan (pitié) qui a représenté un climax en la matière, ce sont souvent des enfants, des couples ou des familles qui sont représentées (sympathie) même si l’on sait qu’entre 70 et 80% de ces migrants sont des jeunes hommes.

Comment ne pas être touché par cette photo diffusée par la BBC d’un couple s’embrassant devant la mer ?

Comment ne pas être touché par cette photo diffusée par la BBC d’un couple s’embrassant devant la mer ?

Comment ne pas être touché par cette photo diffusée par la BBC d’un couple s’embrassant devant la mer ? Ou de cette autre photo d’un couple rayonnant de joie et de beauté enlacé dans un train ?

Et cette autre photo d’un couple rayonnant de joie et de beauté enlacé dans un train ?

Et cette autre photo d’un couple rayonnant de joie et de beauté enlacé dans un train ?

Ne faut-il pas être un sans-cœur pour évoquer des problèmes de coûts, de limite des capacités d’accueil ou de sauvegarde de son identité ? Quand il s’agit d’hommes seuls, ceux que l’on photographie ou que l’on interview sont généralement d‘âge mûr, éduqués, occidentalisés, exerçant des professions valorisées et parlant anglais. Bref, des gens dont on doit sentir qu’ils s’intégreront très facilement et qu’ils ne poseront aucun problème, des gens polis qui feraient somme toute de très sympathiques voisins. Quant aux cohortes de jeunes gens sans formation, de déserteurs de l’armée légale ou de marginaux à la dérive, un voile pudique les recouvre.

Ne se sentant aucune limite, là non plus, dans la vocation qu’ils se sont donnée, les médias mettent à présent en scène des migrants fuyant avec leurs animaux domestiques. Ainsi ce beau jeune homme souriant portant dans une serviette nouée sur le ventre son petit chaton…

Ainsi ce beau jeune homme souriant portant dans une serviette nouée sur le ventre son petit chaton…

Ainsi ce beau jeune homme souriant portant dans une serviette nouée sur le ventre son petit chaton…

Que vous faut-il encore comme preuve de sa très grande humanité ? Dans une vidéo d’Euronews, on peut voir « deux amis syriens partis de Damas qui ont décidé que leur jeune husky, Loos, ferait aussi le voyage vers l’Europe ». Serait-on inhumain au point de refuser l’hospitalité à ce mignon petit toutou et à ses maîtres ?


 
Ailleurs, c’est un autre couple, toujours beau et souriant, avec son chien « Johnny » qui nous demande gentiment le droit de venir le promener dans nos parcs pour qu’il puisse jouer avec nos petits toutous à nous (promis, on ramassera les crottes).

Ailleurs, c’est un autre couple, toujours beau et souriant, avec son chien « Johnny »

Ailleurs, c’est un autre couple, toujours beau et souriant, avec son chien « Johnny ». Crédit : UNHCR/D.Manchev

Dans un continent attaché à ses animaux de compagnie et sensible à la condition animale, nulle doute que l’argument touchera les âmes sensibles. Nul doute non plus que les médias sont prêts à toutes les manipulations pour maintenir la population dans un état d’hébétude sentimentale et lui faire accepter pacifiquement de céder la place.

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Syrie : les médias aux ordres… Entretien

Syrie : les médias aux ordres… Entretien
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Depuis que la guerre a éclaté en Syrie, les médias français font-ils correctement leur boulot ? Sont-ils objectifs dans le traitement de l’information ? Ont-ils des partis-pris ? Pour en parler, l’Ojim a rencontré un bon connaisseur du dossier : Benjamin Blanchard, cofondateur de l’association française SOS Chrétiens d’Orient, créée en 2013 et présente aujourd’hui en Syrien, en Irak, en Jordanie et au Liban. Selon lui, « sur la question syrienne, les médias français ont été aux ordres ». Source : ojim.fr

Le changement a été premièrement dans le vocabulaire : on a commencé à entendre parler de « Syrie » et non plus seulement de « régime ».

Vous êtes allé en Syrie pour la première fois en 2013, la guerre faisait rage depuis deux ans déjà. Avez-vous reconnu le pays dont parlaient alors les médias français ?

La Syrie était un pays en guerre, bien évidemment, mais j’ai été surpris par l’état du pays. Je m’attendais par exemple à voir Damas complètement détruite, ce qui n’était pas –et n’est toujours heureusement pas – le cas.

Il y a bien sûr des quartiers détruits mais d’autres sont en parfait état et la vie continue.

Les médias nous disaient alors que l’armée syrienne ne contrôlait plus rien, que la population était toute entière dressée contre le gouvernement… Ce n’est absolument pas ce que j’ai constaté : certains Syriens ont bien sûr des réserves, mais la plupart soutient malgré tout le gouvernement et l’armée.

Le traitement médiatique a-t-il changé au fil de cette guerre syrienne ?

Oui, depuis l’été 2014, les médias ont commencé à changer leur discours et à laisser un peu de place à une voie dissidente jusque là totalement ignorée dans le débat.

Le changement a été premièrement dans le vocabulaire : on a commencé à entendre parler de « Syrie » et non plus seulement de « régime ».

Les médias ont également commencé à évoquer les exactions de la rébellion syrienne et non plus seulement celles de l’armée syrienne. Certains médias sont enfin sortis, partiellement, de cette posture mensongère et manipulatrice pour laisser une place à la réalité de terrain, et au récit d’une majorité de Syriens.

Vous parlez de mensonges et de manipulation, qu’est ce qui se passe en Syrie et qui n’est pas dit (ou pas assez) par les médias français ?

Il y a en Syrie un véritable soutien populaire pour l’armée, en face des groupes terroristes armés. Une immense partie de la population syrienne vit dans des zones aujourd’hui contrôlées par l’armée et se sent ainsi rassurée. Il n’est pas nécessairement question de soutien politique, mais de pur réalisme : pour beaucoup, c’est l’armée ou la violence démesurée de ces groupes islamistes.

Par ailleurs, la vie est encore quasiment normale dans toute une partie de la Syrie, et les médias n’en parlent jamais.

En ce qui concerne les victimes civiles de la guerre, on peut également parler au minimum de mensonges, voire de manipulation. Dès que l’armée syrienne provoque des morts civiles, elles sont massivement relayées, à raison, par les médias. A l’inverse, le mutisme est total lorsque les bombardements visent des civils qui vivent en zone gouvernementale, comme c’est le cas presque quotidiennement à Alep et à Damas. Ce silence laisse à penser que seule l’armée syrienne tuerait des civils, ce qui est évidemment faux.

Les médias ont énormément parlé de « démocratie » et de « droits de l’homme » à propos de la Syrie… Qu’en pensent les Syriens ?

Beaucoup de Syriens ont sûrement cru à cette révolution en 2011, mais la question ne se pose absolument plus en ces termes aujourd’hui. Désormais, les Syriens parlent d’un « choix » entre la civilisation et l’obscurantisme.

Ils veulent la paix et refusent catégoriquement la barbarie de ces groupes islamistes. Le débat n’est pas tellement plus compliqué que cela après quatre ans de guerre. Il n’est plus question ni de « démocratie », ni de « droits de l’homme ».

Pour beaucoup, ces deux termes signifient la destruction de leur maison, de leur mosquée, de leur église… Ils sont assez amers.

Ils sont nombreux à penser, en définitive, comme leur président sur ce sujet. Lors de l’entretien accordé à David Pujadas, ce dernier avait affirmé que si on la comparait à la France, la Syrie n’était évidemment pas une démocratie. Mais si on la comparait en revanche à l’Arabie saoudite – pourtant alliée des Occidentaux -, la Syrie l’était.

Pour eux, ce constat rend absolument incompréhensible l’acharnement occidental contre la Syrie. S’il faut choisir entre le gouvernement syrien et l’Arabie Saoudite, les Syriens font rapidement leur choix en effet.

Les Syriens ont-ils des attentes que ne relaient pas les médias ?

Ils n’attendent qu’une chose : la paix.

Ils voudraient par conséquent que les gouvernements occidentaux cessent de s’opposer à la Syrie et qu’ils comprennent enfin que la Syrie lutte contre le terrorisme.

Cette guerre est politique, diplomatique… Diriez-vous qu’elle est également médiatique ?

Elle l’est dans la mesure où les médias se sont alignés sur la politique étrangère menée par la France. Ils ont été aiguillés par la Quai d’Orsay dont ils ont relayé docilement les affirmations sans le moindre discernement ni le moindre questionnement.

Les communiqués et les chiffres de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) sont systématiquement repris par les médias français comme provenant d’une ONG comme une autre, alors qu’il s’agit d’une officine londonienne affiliée aux Frères musulmans et soutenant ouvertement l’insurrection.

Depuis le début de la guerre, les dépêches de l’agence de presse syrienne, SANA, sont, elles, complétement ignorées. Il faut être clair : les médias ont été aux ordres sur cette question syrienne puisqu’il n’y a eu aucune alternative au discours officiel, aucune nuance pendant plus de deux ans.

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Montage photo : L’AFP attaque Ménard et la ville de Béziers

Montage photo : L'AFP attaque Ménard et la ville de Béziers
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Après avoir détourné (dans le mauvais sens du vent médiatique) une photographie de l’AFP, la ville de Béziers et son maire Robert Ménard ont été assignés en justice par l’agence. Source : ojim.fr

En effet, dans sa dernière édition, le journal municipal reprenait en couverture une photo montrant des clandestins attendant le train, avec sur celui-ci des affiches rajoutées au montage telles que « Béziers : 3865 km » et « Scolarité gratuite, hébergements et allocations pour tous ».

« L’AFP et le photographe Robert Atanasovski assignent la Ville de Béziers, comme éditeur, et Robert Ménard, comme directeur de la publication du Journal de Béziers, pour contrefaçon devant le Tribunal de grande instance de Paris », a fait savoir la direction de l’Agence France Presse dans un communiqué. Les deux plaignants demandent chacun 30 000 euros de dommages et intérêts.

Comme l’a très bien fait remarquer Robert Ménard, invité mardi 15 septembre du « Grand Journal » de Canal+, « si elle (la photographie, NDLR) avait été faite au service des migrants, je vous garantis que l’AFP ne nous aurait pas fait l’ombre d’un procès, ils nous auraient peut-être offert les droits, qui sait ? » Et celui-ci de souligner que le recadrage opéré concernant la photo du petit Aylan, mort noyé sur une plage, était également de la « propagande ».

Fort heureusement pour les médias concernés, cette propagande allait dans le bon sens…

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Crédit photo : DR

Le CSA veut « moderniser » les règles pour les périodes électorales

Le CSA veut « moderniser » les règles pour les périodes électorales
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Pour s’adapter aux nouveaux enjeux électoraux, le CSA souhaite, entre autres, autoriser la publication des sondages jusqu’à la veille des élections. Source : ojim.fr

Jusqu’à présent, les médias devaient en effet s’abstenir de publier des estimations du vendredi minuit au dimanche 20 heures, et ce en vertu d’une loi datant de 1977 (qui n’a pas évolué malgré l’apparition d’internet).

Le CSA compte également revoir l’équité du temps de parole des candidats durant la période « intermédiaire » (de la publication de la liste des candidats jusqu’à la veille de l’ouverture de la campagne électorale) en optimisant sa conception des expositions médiatiques.

Pour ce qui est des primaires, une nouveauté dans le monde politique, le Conseil entend empêcher que le parti organisateur n’inonde les médias de son actualité interne, au détriment des autres partis, mais aussi veiller à l’égalité du temps de parole entre les candidats de cette même primaire.

Des propositions qui devront bien entendu être adoptées par le Parlement avant que le Code électoral ne les prenne en compte.

Crédit photo : Andrey_Popov via Shutterstock (DR)

Médias : le papier a-t-il encore un avenir ?

Médias : le papier a-t-il encore un avenir ?
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Selon les papetiers britanniques, les lecteurs préfèrent le papier au numérique pour les sujets complexes. Source : ojim.fr

Une étude britannique sortie fin juin dernier permet d’affirmer que le papier a encore sa chance. Mais essentiellement pour les sujets « compliqués » – par exemple les enquêtes au long cours ou les articles dont la densité informative est très importante. Cependant cette étude plaide pour ceux qui l’ont commanditée…

L’enquête menée par l’association professionnelle Two Sides et confiée au bureau d’études Toluna a été menée sur 500 consommateurs du Royaume-Uni – un panel qui peut paraître un peu court quand on sait que le pays compte plus de 64 millions d’habitants et que les médias anglais ont par ailleurs accès à l’ensemble des locuteurs anglophones – dont les seuls natifs sont plus de 360 millions. Cependant, d’après ce panel, il apparaît que « 83 % préfèrent lire sur papier pour les sujets les plus complexes », et 84 % estiment qu’ils mémorisent et réutilisent mieux des informations lorsqu’elles sont sur support papier plutôt que web.

Selon Martyn Eustace, directeur de Two Sides, « cela indique qu’il y a encore une façon plus fondamentale et humaine dans laquelle nous réagissons à la physicalité de l’impression sur papier ». Cependant, l’on pourra nuancer ce constat ; Martyn Eustace en particulier a passé l’essentiel de sa carrière dans des groupes papetiers, et, comme l’explique son CV, Two Sides « raconte l’histoire selon laquelle l’imprimé et le papier sont parmi les matériaux les plus naturels que l’on utilise. L’imprimé a une efficacité fantastique, tant pour les études et l’éducation que comme publicité ». Il est d’ailleurs régulièrement interrogé dans les médias spécialisés où il défend la cause du papier et sa nature écologique, bien que les impacts de cette industrie sont connus et font toujours des ravages, notamment dans les pays en voie de développement.

Du reste, il n’existe pas vraiment d’opinion tranchée sur l’efficacité supérieure du papier sur le web ou inversement. Internet Actu interrogeait en 2009 plusieurs spécialistes du sujet – psychologues, rédacteurs de site web spécialisés, scientifiques etc. Il en ressortait que c’était essentiellement le calme qui était profitable à l’acception des informations, qu’elles soient sur un support web ou papier. Des chercheurs californiens avaient également constaté que la lecture sur le web stimulait plus le cerveau du lecteur que la lecture papier.

Un constat semble en revanche faire consensus : la lecture sur le web, basée sur le repérage de mots-clés, est plus sélective. Une étude réalisée en France sur un échantillon de 1165 individus âgés de 18 à 65 ans pour le syndicat de la presse sociale confirme que le web est préféré par les lecteurs pour partager une information avec son entourage, connaître rapidement l’essentiel du sujet ou la réponse à une question précise. Des résultats qui recoupent en partie ceux de l’étude commanditée par les papetiers britanniques.

Crédit photo : Goodluz via Shutterstock (DR)