Un amendement « anti-photoshopage » à l’Assemblée nationale

A gauche, Keira Knightley sur l’affiche britannique du « Roi Arthur » d’Antoine Fuqua ; à droite la même Keira Knightley, les seins retouchés, sur l’affiche américaine
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A gauche, Keira Knightley sur l’affiche britannique du « Roi Arthur » d’Antoine Fuqua ; à droite la même Keira Knightley, les seins retouchés, sur l’affiche américaine

Les fesses de Kim Kardashian ont-elles été sculptées par un logiciel ? Les seins de Katy Perry ont-ils été gonflés ? L’Assemblée nationale pourrait enfin aider les personnes hantées par ces questions.

Dans le cadre de la loi Santé, des députés veulent en effet accoler la mention « photographie retouchée » à chaque cliché ayant été modifié informatiquement.

L’amendement déposé le 13 mars et qui sera débattu dans l’Hémicycle ce mercredi propose :

« Les photographies à usage commercial de mannequins […] dont l’apparence corporelle a été modifiée par un logiciel de traitement d’image afin d’affiner ou d’épaissir la silhouette du mannequin doivent être accompagnées de la mention : “Photographie retouchée”. […]

Cet amendement ne vise que les photographies à usage commercial, ce qui exclut les photos d’art et les photos de communication politique lorsqu’elles ne sont pas utilisées à visée publicitaire. »

Les organes de presse ou agences qui ne s’y plieraient pas risqueraient une amende de 37 500 euros, le montant de cette amende pouvant être porté à 30% des dépenses consacrées à la publicité.

« Je le crains inapplicable »

Cet amendement vise à compléter ceux du député PS de l’Isère Olivier Véran qui propose d’interdire le recours aux mannequins dénutris et l’apologie de l’anorexie. Pour la députée PS de l’Essonne Maud Olivier, cette mesure est nécessaire pour mettre fin à l’atteinte au psychisme que suscitent ces images retouchées.

Contacté par Rue89, Olivier Véran n’est toutefois pas très optimiste sur l’efficacité de cette loi « anti-photoshopage » :

« Sur le fond, l’idée est bien sûr intéressante. Mais je n’ai pas signé l’amendement parce que je le crains inapplicable : on censure en amont ? On évalue en aval ? Qui ? Sur quels critères ? Je ne pense pas qu’il soit adoptable. »

En tout cas, l’idée de balancer toutes ces stars « photoshopées » est loin d’être nouvelle. La députée UMP Valérie Boyer ne cesse depuis 2009 de proposer une loi de ce genre. Elle expliquait à l’époque :

« La question de la retouche des photos pose le problème de la manipulation des images et de la vérité de l’information. En ce qui concerne les stars et les mannequins, elles fixent pas ailleurs aux femmes des objectifs inatteignables, ce qui cause des problèmes de santé, au moins mentale. […] Il ne s’agit pas d’interdire les retouches, mais de prévenir quand il y en a. »

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Un triptyque épique pour le Puy du Fou

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Dès le 6 avril, le Puy du Fou, 2ème parc à thème de France, lance sa nouvelle campagne de communication « Les Tableaux », avec une nouvelle signature « L’Histoire n’attend que vous » : un véritable choc esthétique en rupture totale avec les codes des parcs de loisirs.

C’est tout le caractère grandiose de l’Histoire, avec ce qu’elle peut contenir de romance, de suspense, de puissance contenue et de fougue qui se révèle dans cette nouvelle campagne imaginée avec l’agence Les Gros Mots. Pour mettre en images ce qui fait la singularité du Puy du Fou, le parc a fait appel au talent unique du grand photographe Finlay MacKay, écossais et New-Yorkais d’adoption, un spécialiste de la photo-peinture.

LE PHOTOGRAPHE FINLAY MACKAY

Claude Chollet

DELACROIX, GÉRICAULT, VELASQUEZ…

Le Puy du Fou, élu meilleur Parc du Monde, vise l’excellence dans tous les domaines et suit depuis toujours son propre modèle artistique et créatif.

Ces créations sont des hommages aux grands maîtres de la peinture, Delacroix, Géricault, Velasquez ou encore Ingres, ces génies de la couleur, du romantisme et du baroque dont la puissance des œuvres ont su transmettre tant d’émotions au fil des siècles. Cette campagne s’appuie sur de grandes fresques picturales mêlant les époques du voyage dans le temps du Puy du Fou. Le traitement photographique particulier de ces oeuvres apporte sa touche de modernité en faisant référence au code du cinéma, du luxe, des jeux vidéos et de l’universHeroic Fantasy. Du jamais-vu dans l’univers des parcs à thème.

puy-du-fou-triptyque2

Réalisé au sein même du Puy du Fou, durant 10 jours, Finlay MacKay s’est immergé et a vécu au rythme des lieux, travaillant avec 30 acteurs des spectacles du Puy du Fou, passant d’un décor à l’autre, d’un animal à l’autre, d’une averse à l’autre aussi… pour un rendu aujourd’hui remarquable.

5454 prises de vues, 6 mois de retouches, 3 maquilleurs de cinéma, 28 heures de coiffure / maquillage, 4878 faces, 1 équipe de 30 personnes, 10 jours de prises de vue, 30 comédiens Puyfolais, 200 figurants, 48 costumes d’époque, 12 flashs, 2 mousquetaires, 1 chouette, 2 reines, 3 gladiateurs, 3 aigles, 10 heures sous la pluie, 2 armures, 6 vikings, 2 vautours, 8 haches, 23 épées, 2 lions, 4 loups, 8 chevaux et 1 drakkar !

Claude Chollet

puydufou.com

Quand Marion Maréchal-Le Pen se gratte le nez, 20 Minutes éternue

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Nous avions déjà relevé dans de précédents articles [1] l’appétit insatiable des grands médias pour des expertises de plus en plus baroques destinées, bien évidemment, à nous éclairer sur l’actualité politique. Ainsi en va-t-il de la « synergologie », discipline (?) qui entend « décrypter le langage non verbal », à laquelle le gratuit 20 Minutes a décidé d’avoir recours, au lendemain du premier tour des élections départementales, pour « décrypter » le « match » entre Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen.

« Sont-elles dans la ressemblance, la complémentarité ou la dissonance ? ». Telle est la question à laquelle Olga Ciesco, « coach en image et synergologue » (sic), se propose de répondre, photos et vidéos à l’appui, en « décryptant » le langage corporel de la présidente du Front national et de la députée du Vaucluse. Et attention, ça décoiffe. Extraits :

Face à Florian Philippot qui est sur scène, les deux femmes réagissent bien différemment. Marine Le Pen affiche son autorité, lorsque ses mains sont en V. Marine est bien le patron. Quant à sa nièce, elle se gratte sous le nez. C’est un signe bien connu qui apparaît quand l’autorité de l’autre vous dérange. En somme Marion ne reconnaît en aucun cas la valeur supposée de Philippot.

Mais qu’en est-il de celles et ceux qui se grattent sous le nez avec les mains en V ? Mystère…

La suite est tout aussi… troublante :

Notons aussi le sens inverse de leurs croisements de jambes. C’est-à-dire à l’opposé l’une de l’autre. Les deux femmes sont très différentes, et n’ont pas du tout le même positionnement politique. Aucun rapprochement entre elles n’est à prévoir pour le moment.

Fichtre.

Et ça continue :

Observons une dernière situation pour finir. Le sourcil droit de Marion Maréchal-Le Pen est en extension. C’est ce qui arrive quand on met à l’écart « l’autre ». Cela confirme qu’il n’y a aucune solidarité entre les deux femmes.

CQFD.

On aurait envie de rire si ce genre d’article était publié dans la rubrique « horoscope » et non, comme c’est le cas ici, dans la rubrique « politique ». On aurait envie de rire si cette « expertise » ubuesque était un incident de parcours et non une habitude de plus en plus répandue dans les médias dominants [2]. Alors non, on n’a pas envie de rire, et l’on est surtout navré face à cette nouvelle démonstration de la capacité des « grands » médias à dépolitiser la politique et à multiplier les articles traitant du Front national par le petit, le tout petit bout de la lorgnette.

Julien Salingue

PS : on ne pourra s’empêcher de relever que grâce à un lien judicieusement placé à la fin de l’article, les lecteurs et lectrices de 20 Minutes pourront accéder au site d’Olga Ciesco et peut-être franchir le pas en s’inscrivant à l’une des « séances de formation à la communication non verbale » que la « coach en image et synergologue » (re-sic) prodigue pour la modique somme de 275 euros HT la journée pour les particuliers et 550 euros HT la journée pour les professionnels. Publicité déguisée ?

Facebook veut héberger directement les articles de presse

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Selon le New York Times, Facebook mène actuellement des négociations avec des éditeurs de presse pour publier leurs contenus directement sur le réseau social.

Une méthode qui, selon Facebook, serait plus efficace que le simple partage d’un lien renvoyant vers le site d’origine, surtout pour les utilisateurs de smartphone. En échange, Facebook s’engage à partager avec les éditeurs les revenus publicitaires générés par la lecture de l’article.

L’entreprise fondée par Mark Zuckerberg serait actuellement en négociation avec le New York Times, BuzzFeed et National Geographic pour tester ce nouveau modèle économique dans les prochains mois. Un modèle qui induirait que les journaux n’auraient, de fait, plus accès aux informations sur leurs lecteurs, comme c’était le cas auparavant lors des visites directes.

Un « saut risqué », reconnaît le Times, qui a néanmoins décidé de tenter l’aventure.