Trierweiler en une de Paris Match, le journal qui l’emploie

Trierweiler en une de Paris Match, le journal qui l'emploie
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Suite à sa tournée dans les médias anglo-saxons durant laquelle elle enfonce le clou au sujet de son ex-compagnon François Hollande, Valérie Trierweiler s’est retrouvée en couverture de Paris Match. Un mélange des genres qui pour être désormais habituel n’en demeure pas moins étonnant.

Ce n’est en effet pas la première fois que la journaliste trône en une du magazine qui l’emploie depuis vingt-cinq ans. En septembre dernier, elle y figurait déjà après la parution de son livre Merci pour ce moment, dont Paris Match publiait les bonnes feuilles, surfant sur la popularité de sa journaliste.

« La journaliste est élevée par son magazine au rang de « Superstar » après la sortie de son livre en Italie et au Royaume-Uni », note L’Express. Sur les réseaux sociaux, la photo (prise par le Times) a fait beaucoup réagir.

L’utilisateur « Diradefo » se demande par exemple si la convention de Genève autorise « un tel usage de photoshop » quand le journaliste Thomas Vampouille, qui écrit pour Metronews, s’interroge ironiquement de son côté : « Quand est-ce que je fais la une de Metronews ? »

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Boujenah, Jamel : ceux qui ne « dérapent » jamais pour les médias

Boujenah, Jamel : ceux qui ne « dérapent » jamais pour les médias
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Il y a quelques jours, Michel Boujenah était l’invité du journal de 20 heures. Il se flattait d’avoir toujours « rêvé sa vie ».

Même quand il était écolier, il était ainsi « du genre à dire : « la maîtresse est folle de moi et j’ai planté un couteau au directeur » ». On peut déjà se demander si le fait de rêver sa vie doit aller jusque là. Mais en pleine affaire Nabila, on se demande surtout pourquoi le propos, ultra-déplacé, n’a été relevé par personne. Ou plutôt, on n’en est guère étonné car Michel Boujenah fait partie de ceux qui ne peuvent jamais « déraper », à l’instar d’un Patrick Timsit ou d’un Jamel Debbouze qui peuvent se permettre à peu près tout sur un plateau.

La preuve, il y a quelques mois, toujours au journal télévisé. Le même Jamel Debbouze menaçait la présentatrice de la météo en lui demandant d’annoncer du beau temps, pour finalement lui dire : « on sait où tu habites, on te retrouvera ». Quand il se penchait vers la caméra le poing fermé pour annoncer devant dix millions de personnes : « j’voudrais passer une dédicace (sic) à Momo, qui est à la prison de la Santé, tiens bon Momo, on est avec toi », le téléspectateur n’était pas sûr d’être avec « Momo », ni d’approuver la façon dont les esprits, en France, sont en train d’évoluer. Il en venait même à se demander s’il versait sa redevance à bon escient… La scène à propos de Momo se passait sur le plateau de Pujadas et n’a provoqué aucune réaction à ce jour…

Crédit photo : DR

Interpol à la recherche de l’ancien propriétaire russe de France-Soir

Interpol à la recherche de l'ancien propriétaire russe de France-Soir
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Ce jeudi 27 novembre, Interpol a demandé l’arrestation immédiate du milliardaire russe Sergueï Plougatchev.

Cet oligarque âgé de 51 ans, aujourd’hui exilé à Londres, est recherché par la justice russe, qui a sollicité Interpol et l’accuse de détournement de fonds et d’escroquerie suite à la faillite de la banque Majprombank en 2010.

Considéré dans les années 1990 comme le « banquier du Kremlin », Sergueï Plougatchev s’était fait connaître en France en rachetant France-Soir en 2009. Ne comptant pas à la dépense, il n’avait pas hésité à embaucher 75 journalistes, à mettre 5 millions d’euros dans une campagne de publicité et à placer le siège du quotidien sur les Champs-Élysées. Il avait également recruté des plumes célèbres, payées très confortablement, comme PPDA, Thierry Roland ou encore Laurent Cabrol.

En mars 2010, il avait lancé une nouvelle formule papier qui avait évolué en janvier 2011. Malgré tous ses efforts, France-Soir perdait, en août 2011, plus d’un million d’euros par mois. La version papier, qui existait depuis 67 ans, s’était ainsi arrêtée en décembre 2011.

En juillet de l’année suivante, le tribunal de commerce de Paris prononçait la liquidation judiciaire du journal, qui s’est maintenu en format numérique en guise d’ultime tentative de survie. En tout, Sergueï Plougatchev et son fils, qui avait été placé à la tête du quotidien, auront injecté 75 millions d’euros dans cette aventure.

Faut-il débrancher L’Humanité ?

Faut-il débrancher L’Humanité ?
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Alors que l’État lui a déjà effacé une dette de 4 millions d’euros, en plus de lui verser d’abondantes subventions, L’Humanité ne s’en sort toujours pas et a décidé de s’en remettre à la générosité de ses lecteurs.

Lundi dernier, le quotidien communiste, qui enregistre une baisse continue de sa diffusion et a perdu en 2013 près de 500 000 euros, a lancé un appel au don, espérant récolter 1 million d’euros. En 2010, lors d’un précédent appel, L’Huma avait déjà récolté 1,2 millions d’euros.

Comptant 175 salariés, dont 82 journalistes, le journal ne parvient plus à sortir la tête de l’eau. Avec seulement 39 000 exemplaires vendus chaque jour, le quotidien va probablement atteindre 2 millions d’euros de déficit cette année. Désormais, L’Huma espère trouver de l’argent « d’ici la fin du mois de décembre » et a donc ouvert une cagnotte.

Participant à la grande débâcle de la presse “de gauche” au sens large (Charlie Hebdo, Siné Mensuel, La Marseillaise…), L’Humanité vit actuellement sous perfusion de subventions publiques et de cadeaux de l’État. Des aides qui ne suffisent pourtant pas à relancer une dynamique.

Va-t-on se décider un jour à débrancher le malade ?

Voir notre infographie de L’Humanité

Dessin : © Milady de Winter pour l’Ojim

Sondage Le Point : Bruno Le Maire préféré à Sarkozy par les Français ?

Sondage Le Point : Bruno Le Maire préféré à Sarkozy par les Français ?
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Un sondage paru dans Le Point l’affirme : « UMP : Le Maire préféré à Sarkozy par les Français ». Le premier problème est que ce sondage, qui prétend avoir interrogé « les Français » a été réalisé auprès de 1012 internautes ce qui n’a, bien entendu, rien à voir avec les Français. On peut estimer à la moitié d’entre eux les pratiquants d’internet capables de répondre à un sondage en ligne.

Mais il y a mieux : le niveau de désinformation atteint par le titre est invraisemblable quand on analyse les résultats. Il est rare que des résultats soient interprétés à l’envers avec une impudence aussi spectaculaire.

Le seul point sur lequel Bruno Le Maire obtient une meilleure impression générale, c’est la qualité de sa campagne. 45 % des interrogés trouve que Le Maire a mieux travaillé son sujet (contre 40% à Sarkozy).

Mais tout le reste est favorable à Sarkozy ! Pour 61% des sympathisants de droite, il fait la meilleure campagne. Pour les détenteurs de la carte UMP, c’est 65%. Toutes catégories confondues à droite, c’est 65%.

Il semble ainsi que nous soyons face à un mensonge délibéré, destiné, une fois de plus à favoriser la candidature d’Alain Juppé (voir ici ou ). Mais les faits peuvent être plus têtus encore que Le Point !

Crédit photo : ump-photos via Flickr (cc)

Comment l’ultra-gauche mène sa guerre de l’information

Comment l'ultra-gauche mène sa guerre de l'information
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Dans un entretien à TV Libertés, le journaliste Pierre-Alexandre Bouclay, auteur d’une enquête sur l’ultra-gauche dans un récent numéro de Valeurs Actuelles, revient sur les méthodes très structurées de l’extrême-gauche pour gagner la guerre médiatique.

La dernière offensive en date est la contestation de la construction d’un barrage à Sivens, à laquelle le reporter-baroudeur s’est rendu incognito. S’il ne s’y est pas présenté en tant que journaliste, comme il l’avait fait auparavant, c’est parce que, estime-t-il, « si on veut faire un bon travail, la seule solution c’est l’infiltration ».

Dans le cas contraire, se présenter comme un journaliste accrédité conduit à être « pris en charge par le groupe et totalement encadré ». À Sivens par exemple, les journalistes officiels avaient « droit » à deux heures de visite par jour et devaient porter un signe distinctif. Les militants, soumis à des consignes de silence à leur égard, leur faisaient visiter des ZAD (Zone à Défendre) « Potemkine », bien loin de la réalité.

« Ils vous disent ce que vous pouvez filmer, mais surtout ce que vous devriez filmer », explique M. Bouclay avant d’ajouter qu’ils « vous conseillent très fortement vos angles, ce qui est absolument anti-journalistique ». La seule solution consiste alors à se fondre parmi eux, incognito, d’autant que les journalistes sont jugés « à la tête du client ». Par exemple, ceux de TF1, LCI, BFMTV et de La Dépêche du Midi ont été « virés manu militari » de la manifestation.

Une fois passée cette étape de l’infiltration, M. Bouclay a pu voir et analyser leurs méthodes très structurées de lutte mais aussi de guerre de l’information.

L’une de leurs principales armes est « l’action symbolique ». Par exemple, les zadistes utilisent des « clowns de combat » chargés de venir danser devant les policiers. Le but ? « Capter l’attention des caméras ». Car « un CRS qui « gaze » une fille grimée en clown, c’est pas très cool, mais pour eux c’est super ». Le journaliste ajoute que « les filles vont, tout à fait délibérément, se faire « gazer ». Parce que leur but, c’est de créer de l’image, qu’il y ait des caméras qui filment ».

Autre méthode : le lancer de peluches. Une peluche, « c’est mignon ». Et là aussi, les caméras sont attirées comme un papillon vers la flamme. Sauf qu’après cette mise en bouche bien sympathique, les militants passent à l’action violente. Et alors les peluches et les nez rouges se transforment en pierre ou en cocktails Molotov…

Toutes ces pratiques sont loin d’être spontanées. Comme l’explique Pierre-Alexandre Bouclay, tout est compilé dans un ouvrage édité, une sorte de manuel de guérilla (Guerilla Kit, la Découverte, 2008) qui détaille avec grande précision les moyens à employer contre la police et à l’égard des médias pour mener une action efficace. Et autant dire que le résultat est au rendez-vous.

C’est ainsi que les journalistes se retrouvent manipulés et livrent, pour leurs différents médias, une vision tout à fait incorrecte des événements. L’exemple le plus récent restera les affrontements autour du barrage de Sivens, où les gendarmes ont été mis en cause de manière unilatérale après la mort du jeune zadiste Rémi Fraisse.

Crédit photo : jordibernabeu via Flickr (cc)

Dossier : « On n’est pas couché », l’entre-soi des idées convenables

Dossier : « On n’est pas couché », l’entre-soi des idées convenables
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Les 4, 11, 18 et 25 octobre, l’Ojim a regardé l’émission présentée par Laurent Ruquier et diffusée le samedi soir sur France 2. Décryptage.

Chez Ruquier, on aime à rappeler l’avantage d’une émission longue, plus de trois heures, qui permet de débattre. L’animateur joue les arbitres entre deux chroniqueurs opposés idéologiquement. L’alliage parfait pour un débat cadré. Très cadré même.

On n’est pas couché, c’est une émission originale par son format, terriblement banale quant au matraquage idéologique qu’elle assène.

Censés incarner la « droite » et la « gauche » de l’échiquier politique, les chroniqueurs Aymeric Caron et Léa Salamé semblent s’exaspérer autant qu’ils se ressemblent. La méthode diffère, la personnalité également mais ils sont incontestablement forgés par leur époque, à grands coups de « progressisme ».

Ils ne sont rien, ne représentent personne et n’ont d’autre légitimité que celle que leur confère Laurent Ruquier. Mais c’est à eux de dire ce qu’il faut penser, ce qu’il faut condamner, ce qu’il faut encourager.

Les invités politiques ont la parole…

La plus grande arnaque de cette émission est l’interview politique. L’invité peut être de gauche, de droite, d’extrême-gauche ou même d’extrême-droite, il est la caution de l’émission : chez Ruquier, on fait parler tout le monde. Mais l’invité politique ne sert au final qu’à une chose, faire valoir l’avis des chroniqueurs. Ces derniers attendent qu’on leur livre la bête, qui attend sagement dans les coulisses jusqu’à qu’on lui demande d’entrer. L’exemple est flagrant avec le député de la Drôme, Hervé Mariton, invité le 11 octobre dernier. Il patiente longuement en coulisse, Ruquier lui lance du plateau des « patientez, monsieur Mariton » et quand il entre enfin, il est d’emblée décrédibilisé par les chroniqueurs. « Déjà Bruno Lemaire n’a aucune chance en face de Sarkozy, mais alors vous… », lui lance Ruquier en guise de préambule. Peu importe ce que l’homme a à dire, on commence par expliquer qu’il ne sert à rien.

Pour la suite, il faut que l’idéologie du bien triomphe, quitte à faire dire à l’invité ce qu’il ne dit pas. Mariton veut interdire à des personnes célibataires d’adopter ? Caron l’accuse de préférer un orphelin à un enfant adopté par une seule personne. Mariton rappelle pourtant l’évidence : il y a en France bien plus de parents qui désirent adopter que d’enfants à adopter, l’objection est donc idiote. Qu’importe, Caron conclut sur sa première idée, méprisant la réponse qu’il vient d’entendre.

Même procédé contre Éric Zemmour de la part de Laurent Ruquier. Le premier affirme que le pacte conclu par le régime de Vichy a permis de sauver des juifs français en acceptant de livrer des juifs étrangers, précisant que « l’on peut trouver ça horrible mais que d’autres pays n’ont même pas réussi cela ». Ruquier se jette sur l’occasion : « donc les juifs étrangers, on s’en fout ». Personne n’a évidemment dit une chose pareille, mais peu importe : la formule est choc, c’est elle que l’on retiendra plutôt que la complexité d’un débat.

Quand l’invité est de gauche, les choses sont généralement différentes. Caron précise systématiquement qu’il est globalement d’accord avec l’invité avant même de commencer, ce dernier devient donc intéressant à écouter. L’affrontement tient ici lieu d’encouragement : Caron, Ruquier et parfois même Salamé veulent une gauche plus proche de l’idéologie immaculée qu’ils défendent. Ils attaquent donc sur la méthode, sur quelques chiffres, mais jamais sur le fond des choses : l’idéologie de gauche.

Illustration parfaite avec Najat Vallaud-Belkacem, au sujet du Front National.

L’affrontement entre les chroniqueurs, les invités et le ministre de l’Éducation nationale n’a qu’un objet : de qui cette progression est-elle la faute ? Valaud-Belkacem estime que « le FN est trop bien traité par les médias », Caron approuve en ajoutant qu’il a « la preuve » que le Front National est « le parti le plus menteur de France ». Tout le monde approuve sans que rien ne soit argumenté. Najat accepte le conseil de Caron et promet d’être plus agressive face aux élus FN. Chacun a pris sa bonne résolution et les résultats catastrophiques du gouvernement, vaguement critiqués précédemment, sont passés à la trappe. Aucune cause du vote Front National n’est abordée, les électeurs se trompent, point barre.

Les « idées convenables » de Laurent Ruquier

Mais revenons un peu sur la constitution de ce plateau.

« On n’est pas couché », c’est avant tout Laurent Ruquier, le bouffon rigolo mais aussi l’arbitre, très fort pour faire diversion quand l’entre-soi se fissure. Lorsqu’Aymeric Caron bloque Mélenchon sur des chiffres, le tribun prend la mouche et s’énerve, mais super-Ruquier balance un « Caron est tatillon », tout le monde rigole, le public applaudit, c’est oublié, on passe à autre chose.

La semaine d’après, lorsque Aymeric Caron interroge Najat Vallaud-Belkacem sur les professeurs qui entrent à l’Éducation Nationale sans avoir le niveau, Audrey Pulvar, également invitée, ajoute son grain de sel, Najat panique, super-Ruquier intervient : « Si vous vous y mettez à deux alors… », tout le monde rigole, le public applaudit, c’est oublié, on passe à autre chose.

Ruquier permet de maintenir une ambiance joviale entre gens bien. Mais attention, il pense aussi, et peut même s’énerver. Lorsque Léa Salamé demande à Najat Vallaud-Belkacem si le gouvernement ne se sent pas responsable d’avoir paradoxalement décuplé les forces des « opposants au progressisme » (notamment La Manif pour tous), Ruquier intervient immédiatement : « On parle de 6 millions de Français mais il y en a 40 millions qui ont plutôt des idées convenables, et ces 6 millions emmerdent les 40 millions grâce aux réseaux sociaux ». Le plateau entier acquiesce, d’Audrey Pulvar à Gérard Miller, en passant par Najat Vallaud-Belkacem, Aymeric Caron et les quelques artistes présents. « C’est quoi des ‘idées convenables’ » ose Léa Salamé. Personne ne juge bon de lui répondre. C’est que Ruquier a déjà réenfilé son habit de clown ; la bonne humeur est revenue, le problème est réglé, tout le monde passe à autre chose, Léa Salamé comme les autres.

Caron : monsieur Chiffre s’en va en guerre…

Léa Salamé : si ses questions sont parfois moins conformistes que celles de son camarade, et ses remarques un peu plus « dérangeantes », elles seront néanmoins englouties dans la marche forcée d’une émission qui s’acharne à propager les « idées convenables ».

Le pendant masculin de Léa Salamé, c’est Aymeric Caron, l’homme qui répète qu’il ne peut « laisser dire n’importe quoi ». Il critique à gauche comme à droite, avec une différence essentielle : la droite pense mal, la gauche n’en fait pas assez. Ou si l’on veut : la droite est trop à droite, la gauche pas assez à gauche. Il est devenu le monsieur chiffre de l’émission : la perception naturelle d’un phénomène vécue par un invité est prié de s’incliner face aux saints chiffres (et l’idéologie qui va généralement avec). Mais Aymeric Caron est également le végétarien le plus connu de France.

Lorsqu’il a en face de lui Franz-Olivier Giesbert venu vendre son livre L’animal est une personne, Caron explique que « sauver les animaux ou sauver les syriens, c’est le même combat ». Là encore, Léa Salamé réplique, timidement, rapidement. Personne ne semble gêné. Les veaux sont devenus des « enfants », les vaches sont nos « cousines », l’homme est un animal comme les autres et personne ne trouve rien à redire.

De nombreux sujets largement discutés dans le pays réel deviennent miraculeusement indiscutables sur ce plateau, une formidable manière de faire douter le téléspectateur.

La moitié du plateau n’ose d’ailleurs plus dire qu’elle mange de la viande à la fin de l’intervention… Trois passions donc pour Caron : lui-même, les chiffres et l’« écologie ».

Mais lorsqu’il félicite et fait parler Mélenchon sur ce dernier sujet, les chiffres sont oubliés. Pourtant, le « réchauffement climatique », peu discuté en France, déchire les Américains, politiques ou scientifiques, à cause des chiffres précisément.

Un élément essentiel du dispositif : les artistes

Sur le plateau, il y a également les artistes. Ils font leur promo en dernière partie d’émission, à 2h du matin, mais c’est loin d’être l’essentiel. Le véritable but de leur présence, c’est la caution morale. Ils sont d’accord sur toutes les idées convenables et multiplient les engagements : pour les immigrés, pour les femmes, pour les homos ; contre l’intolérance, contre le fascisme, contre le racisme. Ils sont la substantifique moelle de la doxa. L’artiste de service sert ainsi à lancer des banalités, à enfoncer le clou, à faire en sorte que le martelage idéologique ne cesse jamais. On parle de la pertinence des rythmes scolaires avec Najat Vallaud-Belkacem ? L’artiste du jour, Charles Pasi, donne son avis : « moi ça me fait penser à mes années de primaires dans une école catho que j’ai pas aimée (…) les activités c’était le cathé ». L’entre-soi se marre. Rien que du prévisible pourtant.

Zemmour affirme ne pas voir dans les émeutes de banlieues des feux de joie ? Dans la féminisation de la société, un massacre salvateur des stéréotypes ? L’artiste du jour, Anne Dorval, intervient, larmoyante, pour s’offusquer « d’entendre des choses pareilles ». L’entre-soi ânonne gravement. Bref, les artistes sursautent, les artistes soupirent, les artistes lèvent les yeux au ciel, et véhiculent ainsi une idéologie rendue puissante par le seul effet de groupe. Des idiots utiles dont on fait charitablement la promo en fin d’émission.

Un os nommé Zemmour

Sauf que, misère, un soir, le vernis s’est écaillé. Le passage de Zemmour fut significatif, tant sur le fond que sur la forme. L’invité politique du jour était Cohn-Bendit, et ça fusait : « ça va faire plaisir à Zemmour », « Zemmour doit penser que », « tiens, tout ce que déteste Zemmour ». Bref, son portrait était dressé avant même qu’il ne dise un mot. Lorsqu’il prend place dans le fauteuil, il est donc déjà celui qui « déteste les femmes, les arabes et les homos », ce que répèteront tour à tour Ruquier, Salamé et Caron. Une façon de classer l’affaire au lieu de chercher à comprendre la pensée d’un homme dans lequel, si l’on en croit les chiffres de vente de son dernier essai, se reconnaissent pas mal de Français.

Zemmour précise que son livre n’est pas une thèse et que les chiffres n’ont que très peu d’importance. Mais Caron ne le titillant que sur des chiffres, Zemmour finit par répondre : « vous pouvez répéter que les musulmans ne sont que 6% en France, les gens qui nous regardent se marrent ». Léa Salamé attaque à son tour, lui reproche de se focaliser sur l’islam. « Vous montrez que l’islam est incompatible avec la France, soit. Mais vous proposez quoi ? » Zemmour répond qu’il n’est pas homme politique. Sans intérêt.

Mais Zemmour est une bête médiatique et coupe court : « vous voyez, mon livre parle de mille sujets différents, vous ne me parlez qu’immigration et islam et vous irez dire ensuite que je suis obsédé par l’un et l’autre ». On passe à autre chose. Mais le comportement ne change pas et Eric Zemmour ne peut presque plus parler. Ayant face à eux un panzer qui n’a peur de rien et qui les inquiète, le meilleur moyen est de proposer les réponses avant qu’il ne les donne. Léa Salamé attaque sur Vichy, Zemmour répond : « je veux montrer que l’histoire est complexe ». Ruquier le coupe, « c’est trop compliqué ». « Restez aux choses simples si vous préférez », ironise Zemmour. « Oui, je veux des choses simples », enchaîne Salamé avant d’ajouter que Zemmour bouscule la doxa, pourtant acceptée par tous. L’aveu de trop.

Zemmour nomme les choses et s’applique à décrire la réalité, insupportable atteinte au rêve idéaliste du ramassis d’adulescents qui composent le plateau nocturne de Ruquier. Son interview est un défi pour tous, voire un concours : c’est à celui qui réussira le mieux à montrer son dégoût face à de tels propos, à se démarquer le plus de la bête immonde. Tous tremblent d’être d’accord avec un homme qu’ils reconnaissent par ailleurs volontiers sympathique. En arrivant sur le plateau la semaine suivante, Franz-Olivier Giesbert conclura la séquence : « Zemmour n’est pas là, c’est pour ça qu’il y a une bonne ambiance ! ». Ils ne sont bien qu’entre eux.

Une vision manichéenne du monde

On n’est pas couché, c’est une vision du monde binaire : les gentils aiment ; les méchants haïssent. Le problème, ce n’est jamais l’immigration qui inquiète, le changement de civilisation qui questionne. Le problème, c’est l’inquiétude générée, la question posée. « De toutes façons, la société a changé, il va falloir s’y faire » affirme Ruquier, niant toute possibilité de changement autre que celui auquel « il faut se faire ». Pourtant si la société a changé, c’est par une impulsion politique qui lui a été donnée. Une autre impulsion politique ne pourrait-elle pas la faire à nouveau changer ? Zemmour répond : « mais des gens sont malheureux de voir la société changer ». Le premier de renchérir : « parce qu’on leur a fait croire qu’ils étaient malheureux à cause de ça ». Les gens sont idiots, voilà le principe de base. Ils vivent au quotidien les problèmes engendrés par l’immigration et imaginent, ces nigauds, que cela les rend malheureux.

Laurent Ruquier, perché dans sa tour d’ivoire à paillette, enchaîne : « et d’ailleurs, même s’il y avait 30% de musulmans en France, où serait le problème ? Ca ne me dérange pas moi »… Zemmour répond encore : « les gens ne vivent plus ensemble, et le résultat sera le sang, la violence et la souffrance, pour certains c’est déjà le cas ». Ruquier rigole, Zemmour poursuit : « pas vous Laurent, mais d’autres ». Silence, personne ne comprend de quoi il parle. Ruquier c’est un gars tolérant, qui niera tout jusqu’à la mort pour que l’ambiance reste bonne, déconnectée et aveugle s’il le faut, mais bonne. Caron est son clone sérieux qui « ne peut laisser dire ça », tandis que Léa Salamé n’est qu’une fausse caution d’équilibre, qui se résume à un peu moins d’agressivité et quelques différences de fond mollement défendues. Le tout entouré d’invités dont les avis sont présentés comme équivalents qu’ils soient chanteur, acteur, politique, journaliste ou psychanalyste, et quel que soit le sujet. Bref, du spectacle dans toute sa splendeur. Mais derrière le spectacle, une volonté très nette d’éduquer les foules.

Dossier : StreetPress, site-vitrine mais entreprise réelle de formatage Idéologique

Dossier : StreetPress, site-vitrine mais entreprise réelle de formatage Idéologique
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Né il y a presque cinq ans, en décembre 2009, StreetPress veut jouer dans la cour des grands « nouveaux médias », comme Médiapart ou Rue89. Dans le monde des tout-en-ligne, il fait pourtant figure de petit poucet, et mise sur des formats rares à l’écran : les articles publiés nécessitent en moyenne cinq minutes de lecture, à l’image des articles au long cours publiés dans les magazines.

StreetPress ne réagit pas à l’actualité ; fonctionnant avec une équipe plutôt réduite, il ne pourrait pas rivaliser avec la nombreuse concurrence. Au contraire, le site préfère dérouler une ligne éditoriale « jeune » (pour ne pas dire jeuniste) avec des sujets qui reviennent comme des obsessions.

L’information anecdotique tient aussi une place étonnamment importante chez StreetPress.

L’information anecdotique tient aussi une place étonnamment importante chez StreetPress.

La dénonciation de « l’extrême droite » est l’un de des thèmes les plus étudiés. Chaque mois, ou plus souvent, selon son humeur, la rédaction propose un florilège du « pire de la presse d’extrême droite ». StreetPress se gausse des ennuis judiciaires et financiers de ces confrères haïs et met en exergue des phrases censées décrédibiliser les idées supposées « patriotes » ou tout simplement d’inspiration chrétienne.

À l’inverse, les clandestins que StreetPress préfère appeler « sans-papiers », bénéficient de toute la bienveillance du site. Branché (ou croyant l’être), StreetPress s’attache à tout ce qui est jeune, ou plutôt à tout ce qui « fait jeune ». Les journalistes y prennent assez explicitement parti pour les voyous des banlieues contre les policiers, comme dans un article récent intitulé Le business des outrages.

L’information anecdotique tient aussi une place étonnamment importante chez StreetPress. La rédaction n’hésite pas à consacrer par exemple un article assez long à une vente de cassettes audio qui, de son propre aveu, n’attire que quelques dizaines d’amateurs. C’est comme cela que StreetPress entend hiérarchiser l’information.

Les phénomènes de société, comme l’immigration – toujours présenté sous le même angle laudatif – le sexe, l’homosexualité, sont beaucoup plus souvent traités que les questions économiques. Les articles culturels, eux, sont réservés au seul art (très) contemporain.

Un succès en demi-teinte

Les formats longs peinent à trouver leur public sur Internet. Ceux de StreetPress dans lesquels quelques rares informations sont souvent perdues au milieu d’un long récit ne semblent pas faire exception à la règle.

Pour se faire une idée de l’audience du site, il faut aller sur les réseaux sociaux. Eux seuls, avec les nombres d’abonnements et les mentions “j’aime”, peuvent nous donner une idée de l’influence de StreetPress. Les quelques 10 000 “j’aime” récoltés sur Facebook par le site font pâle figure à côté des 70 000 mentions de Boulevard Voltaire, le site fondé par Robert Ménard d’inspiration opposée et pourtant plus récent. Rue89, auquel StreetPress voudrait se comparer, évolue carrément dans une autre galaxie avec plus de 420 000 “j’aime”.

Sur Twitter, l’audience de StreetPress n’est pas plus importante. Pour un site qui entend s’adresser aux jeunes urbains, en pointe sur les réseaux sociaux, c’est une piètre performance.

Au-delà du suivi de la page, l’écho des articles pris individuellement est lui aussi limité. Sur Facebook, les articles publiés par StreetPress peinent à rassembler plus de trente mentions “j’aime”, tandis que les commentaires restent rares. À titre de comparaison, Boulevard Voltaire récolte quotidiennement plus de cent mentions sur certains de ses articles.

Un modèle économique étrange

L’accès aux articles de StreetPress est entièrement gratuit. Alors comment, en dépit d’une fréquentation plutôt modeste, le site peut-il rémunérer une équipe de neuf personnes et payer ses frais de fonctionnement ?

Officiellement, StreetPress vit de la publicité. Le directeur du site, Johan Weisz-Myara, évoque des partenariats avec des annonceurs qui, au lieu d’acheter des espaces publicitaires comme cela se fait régulièrement, paieraient pour des lots d’articles mettant en valeur leurs produits ou leur cause. Le tout sans droit de regard sur le contenu produit. À la lecture du site, la réussite ne saute pas aux yeux, tant on peine à trouver ces articles publicitaires.

Il y a bien, sur le site, plusieurs placards publicitaires. Mais l’audience apparente fait douter de la viabilité d’un modèle publicitaire qui ne permet pas même de faire vivre les champions du secteur.

Pour faire fonctionner son site et payer toutes ses charges, StreetPress semble avoir trouvé un autre modèle, sans vraiment l’avouer.

Abel Mestre chez StreetPress.

Abel Mestre, le journaliste du Monde spécialisé dans la chasse aux sorcières et au FN, chez StreetPress. DR

StreetPress a en effet mis sur pied un programme de formation pour apprentis journalistes : la Street School. Il ne s’agit pas vraiment d’une école de journalisme, même si le terme est utilisé par ses promoteurs. La Street School est plutôt un programme de formation très accélérée, avec des cours uniquement organisés le samedi, quinze semaines par an. Les participants au programme bénéficient de cours dispensés par les journalistes de StreetPress et par des intervenants extérieurs, comme par exemple le 10 juin 2014, Abel Mestre, le journaliste du Monde spécialisé dans la chasse aux sorcières et au FN…

Journaliste engagé, Mestre ne craint pas les raccourcis. Devant les auditeurs de la Street School, il démontrait en effet que le FN était un parti « extrémiste » parce que la préférence nationale, qu’il défend, « a été considérée comme illégale par un tribunal administratif ». Un raisonnement étrange. Le tribunal administratif de Paris ayant interdit le travail du dimanche chez Séphora en juillet 2013, faudra-t-il considérer comme « extrémiste » tout élu défendant le travail dominical ?

Gratuite, la formation est sponsorisée par des partenaires. Et ce sont ces partenaires qui semblent pouvoir constituer une source importante de revenus la plus fiable pour la petite entreprise de Johan Weisz.

Des sponsors engagés

La liste de ceux qui soutiennent la Street School, et donc StreetPress, est affichée sur le site du programme de formation, sans qu’apparaisse clairement la nature ou le niveau de contribution de chacun. Parmi ces soutiens figurent des médias : le gratuit Metronews, le magazine So Foot ou Radio Campus. Tous ces partenaires médias ne disposent pas de la même force de frappe et il est difficile de connaître la nature de leur soutien.

Mais le programme est aussi soutenu par des partenaires dont la puissance financière ne fait aucun doute. Free, l’opérateur de télécommunications du milliardaire Xavier Niel, fait partie de la liste. L’homme, co-actionnaire du Monde et du Nouvel Observateur, est connu pour investir des sommes considérables dans les médias.

À côté de Free figure la fondation Evens, du nom d’un couple de philanthropes belges passionnés par la construction européenne. Sur son site, la fondation explique qu’elle soutient des projets « qui contribuent au progrès et au renforcement d’une Europe fondée sur la diversité culturelle et sociale ». Un vrai petit manifeste politique en une phrase.

Un autre philanthrope, beaucoup moins discret que la famille Evens, apparaît également parmi les soutiens de la Street School : George Soros.. Le milliardaire américain, qui a fait fortune en spéculant sur les devises, s’est fait une spécialité de soutenir des causes politiques par l’intermédiaire des Open Society Foundations. Soros est notamment connu pour avoir offert un trésor de guerre 100 millions d’euros à Human Rights Watch, une association qui, sous couvert de promotion des droits de l’homme, avait critiqué la loi française interdisant le port du voile intégral dans la rue. Le milliardaire se vante également d’avoir financé l’insurrection de la place Maïdan, fin 2013 en Ukraine. Soros est aussi souvent associé au groupuscule Femen qu’il financerait. Enfin son nom est régulièrement évoqué comme un « partenaire » de la CIA (une de ses fondations dirige aujourd’hui radio Free Europe/Radio Liberty, la radio de la CIA pendant la guerre froide ! voir ici pour en savoir plus : Soros, le maîtres des ONG) Autant de partis pris qui pourraient introduire un véritable biais dans l’analyse journalistique de StreetPress.

Des mercenaires du journalisme

StreetPress est éditeur de H, le magazine des jeunes médecins

StreetPress est éditeur de H, le magazine des jeunes médecins.

En lisant attentivement les pages du site, on apprend que StreetPress est éditeur de H, le magazine des jeunes médecins. Émanation de l’Inter-syndicat National des Internes (ISNI), ce trimestriel gratuit a été confié à StreetPress à l’occasion de sa refonte, à l’automne 2013. Le ton de H est calqué sur celui de StreetPress : urbain et branché, c’est un outil de séduction pour le syndicat professionnel.

L’ours du magazine précise que la rédaction est dirigée par Johan Weisz, secondé par Elsa Bastien et d’une bonne partie de l’équipe de StreetPress. Autant de personnes rémunérées, au moins partiellement, par l’ISNI. De quoi questionner l’indépendance de StreetPress le jour où le site traitera certains sujets liés à la santé.

StreetPress ressemble finalement davantage à une vitrine destinée à vanter une équipe de rédacteurs qui vendent leurs services pour la formation ou l’édition, qu’à un véritable média qui rechercherait l’équilibre économique dans un partenariat avec ses lecteurs et, éventuellement, des annonceurs attirés par ces lecteurs.

La formation en école de commerce du patron du site, Johan Weisz-Myara, n’y est peut-être pas étrangère. Diplômé de l’ESSEC, Weisz – connu à l’état-civil sous le nom de Jonathan Myara – est né en 1983. Il a commencé sa carrière Journalistique à Radio Shalom, une radio communautaire juive de gauche. À cette époque, il a co-signé un livre, OPA sur les juifs de France (Cécila Gabizon et Johan Weisz, OPA sur les Juifs de France. Enquête sur un exode programmé 2000-2005, Grasset, 2006, 264 pages) dans lequel il enquêtait sur un exode de la diaspora juive de France vers Israël organisé par l’État hébreu. Weisz y dénonçait notamment le rapprochement de la communauté avec « le radicalisme de droite pour mieux s’opposer au danger islamiste perçu comme prioritaire ».

Johan Weisz, un homme de réseaux

Johan Weisz-Myara

Johan Weisz-Myara. Crédit : DR

Entrepreneur, Johan Weisz est un homme de réseaux. Il est notamment lié à l’historien socialiste Patrick Weil à plusieurs titres. Celui-ci est d’abord actionnaire de StreetPress. Weil a aussi accueilli StreetPress pendant plusieurs mois dans les locaux de Bibliothèques sans frontières, une ONG qu’il préside. Weil a enfin colonnes ouvertes chez StreetPress, où il exprime assez régulièrement ses idées sur l’immigration ou l’intégration. Ancien membre de la commission Stasi et du Haut Conseil à l’Intégration, c’est un partisan déclaré de l’extension du droit du sol.

Le nom de Johan Weisz est aussi souvent associé à celui de Cécilia Gabizon. Journaliste expérimentée, elle est aujourd’hui rédactrice en chef de la version en ligne de Madame Figaro. C’est notamment avec elle que Johan Weisz a écrit OPA sur les juifs de France. C’est également avec Cécilia Gabizon qu’il a fondé StreetPress, puis la Street School. Elle apparaît aujourd’hui en tant que directrice pédagogique du programme de formation en journalisme. Elle donne des cours qui peuvent être écoutés en ligne, sur les plateformes d’hébergement de vidéos.

Dans la droite ligne éditoriale de StreetPress, Cécilia Gabizon défend un journalisme de terrain. Fière d’être née de parents étrangers, elle explique que les gens ont « une perception étroite du monde ». Aux journalistes, donc, de leur ouvrir les yeux. Elle invite vivement ses ouailles à se rendre en banlieue, son terrain préféré lorsqu’elle était grand-reporter au Figaro. Et quand elle raconte un reportage au cours duquel, en octobre 2001, elle avait entendu des jeunes de banlieue lui dire que « Oussama [Ben Laden] il est trop fort », c’est pour expliquer à son public que c’est pour eux une façon de faire entendre la « situation sociale trop difficile » de « ces gamins ». Une façon assez personnelle d’interpréter les faits.

Entouré de ses influents financiers, StreetPress est sans doute un outil de formatage plus influent qu’il n’y paraît, en particulier grâce à ses activités de formation. Derrière le site, c’est finalement une entreprise discrète mais vraisemblablement efficace d’un point de vue financier que nous avons découverte. Une entreprise où libéralisme sociétal et libéralisme économique marchent main dans la main.